Après neuf mois de travail, le Comité chargé de la réforme de la filière café-cacao (CRCC), dirigé par la conseillère du président Gbagbo, Géraldine Odéhouri-Brou, est sur le point de rendre ses conclusions. En lieu et place des cinq anciens organes de gestion, convaincus de détournements, le CRCC propose de créer un Haut Commissariat du café et du cacao rattaché à la présidence. Composé de sept membres, il sera le superviseur de la filière. Le CRCC prévoit aussi un Organe de gestion de la filière chargé des aspects de production, commercialisation et promotion. Les autorités souhaitent enfin réinstaurer un système de vente à terme des produits et créer une Chambre des producteurs de café-cacao. Objectif : transformer 50 % du cacao et 30 % du café d’ici à 2015. Comme la Banque mondiale ne s’opposera pas à cette architecture, elle « veillera à ce que les autorités mettent en place des structures légères et opérationnelles ». Les prélèvements fiscaux et parafiscaux ne devront pas dépasser 22 % du prix à l’exportation du cacao. Sauf changement de dernière minute, le comité de réforme de la filière café-cacao prend fonction en juin 2010. Le comité de gestion de la filière café-cacao mis en place par décret juste après la mise sous mandat de dépôt des anciens dirigeants, va passer la main à la nouvelle structure qui sera chargée de mettre en place la nouvelle politique cacaoyère de la Côte d’Ivoire. En attendant, le président Ano Gilbert et ses hommes continuent de vaquer à leurs occupations. Quant au comité de réforme de la filière café-cacao dont les membres sont pour l’instant occupés à produire un rapport conforme à toutes les sensibilités et toutes les observations faites, est sur le point de remettre le document final au chef de l’Etat. Déjà, au niveau, des employés qui jusque là ne savent pas à quelle sauce ils seront mangés attendent que les responsables de cette réforme viennent leur expliquer ce qui va se passer après la mise en place de celle-ci.
JC KORE
JC KORE