A la faveur d'un entretien, accordé hier à Radio France internationale, Y.J. Choi, le patron de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire, a invité les Ivoiriens à préserver les acquis du processus de sortie de crise pour aller rapidement aux élections.
•Depuis 3 ans, les élections sont sans cesse reportées. Est-ce qu'elles auront lieu un jour ?
Il faut d'abord établir la liste électorale définitive pour prévoir la date de la présidentielle. C'est vrai qu'on a passé 3 ans, mais on a fait aussi beaucoup de progrès, tel que la liste électorale provisoire qui était bien équilibrée et fiable. Donc, il faut franchir la dernière étape pour aller aux élections.
•Blaise Compaoré espère que les élections pourront avoir lieu au mois de mai. Guillaume Soro espère qu'elles le seront au mois de juin. Qu'espérez-vous personnellement ?
Notre position, puisqu'il y a des éléments à franchir avant qu'on arrive à l'établissement de la liste électorale définitive, c'est difficile de prévoir la date de la présidentielle. Donc, notre objectif immédiat, c'est la liste électorale définitive.
•Mais est-ce que vous espérez que cette élection puisse se tenir dans les prochains mois ?
Non, cela dépend de la liste électorale définitive. Si on peut l'avoir très bientôt, on peut prévoir la date de l'élection présidentielle. Mais tant que la liste électorale définitive n'est pas assurée, cela pourrait être aléatoire.
•YJ Choi, à la fin de l'année dernière, on voyait les élections pointer à l'horizon et puis, coup de théâtre au début de cette année, le président Laurent Gbagbo a dissous la Commission Electorale Indépendante et à ce moment-là, beaucoup de gens ont craint le pire. Est-ce que vous n'étiez pas découragé ?
La situation n'est pas très encourageante puisqu'on a carrément perdu deux mois déjà. Mais, il faut aussi conserver les acquis du passé, qui restent formidables, tels que les audiences foraines, l'opération d'identification, la fin de l'enrôlement des électeurs et l'établissement de la liste électorale provisoire. Il faut bâtir sur les acquis du passé.
•Le camp du président Gbagbo a accusé le président de la Commission Electorale sortante, d'avoir voulu frauder. Qu'est-ce que vous en pensez ?
Il y a deux volets. Jusqu'à l'établissement de la liste électorale provisoire, la Commission a travaillé avec les opérateurs techniques officiels tels que la Sagem et l'Institut National de la Statistique ivoirienne. Mais la seconde liste, la fameuse seconde liste, l'a été sans implication des opérateurs techniques officiels. Donc, c'est cela qui a provoqué des problèmes. Mais il faut conserver, à juste titre, les acquis du passé, y compris la liste électorale provisoire.
•Le camp de Laurent Gbagbo demande, je cite : ''que les étrangers soient extirpés de la liste électorale''. Qu'est-ce que vous en pensez ?
La liste électorale provisoire est le point culminant des progrès accomplis, tels que les audiences foraines, l'identification et le recensement électoral. Au cours de ces opérations, s'il y avait des étrangers qui étaient sur la liste, il faut les éliminer, mais si le processus était bien en conformité avec les règles, il faut conserver la liste électorale telle qu'elle est.
•C'est-à-dire qu'à votre avis, il faut préserver cette fameuse liste électorale provisoire. Ce qu'on appelle la liste blanche. C'est cela ?
Non, le règlement du contentieux permet qu'on regarde cette liste, mais avec les preuves.
•Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'on ne peut remettre en cause les inscriptions sur ces listes qu'à partir de preuves bien établies devant un tribunal. C'est ça ?
Voilà ! Sans preuves, on ne peut pas remettre en cause la liste. C'est ce principe qu'on doit sauvegarder.
•Sans preuves, on ne peut pas remettre en cause cette liste électorale provisoire de 5.300.000 personnes?
C'est évident, d'après mon avis.
•Donc, vous renouvelez l'appel lancé par Ban Ki-moon, le 19 février, pour la préservation de cette liste blanche ? C'est ça ?
Nous avons 3 principes. Tout d'abord, vous vous rappelez qu'il y avait des crises au mois de février, il y avait des morts, il y avait des blessés. Il ne faut pas répéter cette situation. Donc notre premier principe, c'est maintenir la paix et la stabilité, à tout prix. Deuxième principe, c'est de sauvegarder les acquis du passé, y compris la liste électorale provisoire. Troisième principe, c'est produire la liste électorale définitive le plus tôt possible. Voilà notre position.
•En plus de cette liste blanche, dite provisoire, il y a une liste grise de quelque 1.030.000 électeurs qui reste en suspens. Est-ce que les gens qui sont sur cette liste pourront voter ou pas ?
Justement, c'est l'objet du traitement du contentieux. Le traitement du contentieux officiel qui s'est terminé le 8 janvier, a déjà récupéré 600.000 personnes, qui sont en train d'être traitées par les comités de suivi. Donc il pourrait y avoir des centaines de milliers de gens qui seront sauvés et transférés dans la liste électorale définitive.
•Aujourd'hui, toutes ces questions de listes doivent être examinées par la nouvelle Commission électorale, mais le camp présidentiel veut revoir la composition de chacune des quelque 400 Commissions électorales locales. Qu'est-ce que vous en pensez ?
Il y a des bruits, mais nous ne considérons pas que ce soit une position officielle encore. Mais, nous espérons que la Commission telle qu'elle a été établie, la semaine dernière, soit opérationnelle le plus tôt possible.
•C'est-à-dire que vous souhaitez qu'on ne touche pas aux Commissions électorales locales, c'est ça ?
Cela dépend des Ivoiriens, les protagonistes de l'Accord Politique de Ouagadougou, mais si on remet en cause les Commissions régionales, locales, ça va nous faire perdre au moins un mois et demi, deux mois.
•Et, ce n'est pas ce que vous souhaitez?
Non, j'espère qu'on peut établir la liste définitive le plus tôt possible. Après, il n'y a que 3 étapes techniques pour aller à la présidentielle.
•Ce qui nous amène à quelle date?
Non, comme je vous ai dit, cela dépend de la liste électorale définitive, qui n'est pas encore en vue.
•Mais, il faut être très patient. Non?
Absolument ! Il faut être très patient. Vous avez raison.
•Et vous tenez bon ? Vous n'êtes pas découragé ?
Je ne suis pas payé pour être découragé. Je dois être optimiste, réaliste tout le temps.
Propos retranscrits par BKI
•Depuis 3 ans, les élections sont sans cesse reportées. Est-ce qu'elles auront lieu un jour ?
Il faut d'abord établir la liste électorale définitive pour prévoir la date de la présidentielle. C'est vrai qu'on a passé 3 ans, mais on a fait aussi beaucoup de progrès, tel que la liste électorale provisoire qui était bien équilibrée et fiable. Donc, il faut franchir la dernière étape pour aller aux élections.
•Blaise Compaoré espère que les élections pourront avoir lieu au mois de mai. Guillaume Soro espère qu'elles le seront au mois de juin. Qu'espérez-vous personnellement ?
Notre position, puisqu'il y a des éléments à franchir avant qu'on arrive à l'établissement de la liste électorale définitive, c'est difficile de prévoir la date de la présidentielle. Donc, notre objectif immédiat, c'est la liste électorale définitive.
•Mais est-ce que vous espérez que cette élection puisse se tenir dans les prochains mois ?
Non, cela dépend de la liste électorale définitive. Si on peut l'avoir très bientôt, on peut prévoir la date de l'élection présidentielle. Mais tant que la liste électorale définitive n'est pas assurée, cela pourrait être aléatoire.
•YJ Choi, à la fin de l'année dernière, on voyait les élections pointer à l'horizon et puis, coup de théâtre au début de cette année, le président Laurent Gbagbo a dissous la Commission Electorale Indépendante et à ce moment-là, beaucoup de gens ont craint le pire. Est-ce que vous n'étiez pas découragé ?
La situation n'est pas très encourageante puisqu'on a carrément perdu deux mois déjà. Mais, il faut aussi conserver les acquis du passé, qui restent formidables, tels que les audiences foraines, l'opération d'identification, la fin de l'enrôlement des électeurs et l'établissement de la liste électorale provisoire. Il faut bâtir sur les acquis du passé.
•Le camp du président Gbagbo a accusé le président de la Commission Electorale sortante, d'avoir voulu frauder. Qu'est-ce que vous en pensez ?
Il y a deux volets. Jusqu'à l'établissement de la liste électorale provisoire, la Commission a travaillé avec les opérateurs techniques officiels tels que la Sagem et l'Institut National de la Statistique ivoirienne. Mais la seconde liste, la fameuse seconde liste, l'a été sans implication des opérateurs techniques officiels. Donc, c'est cela qui a provoqué des problèmes. Mais il faut conserver, à juste titre, les acquis du passé, y compris la liste électorale provisoire.
•Le camp de Laurent Gbagbo demande, je cite : ''que les étrangers soient extirpés de la liste électorale''. Qu'est-ce que vous en pensez ?
La liste électorale provisoire est le point culminant des progrès accomplis, tels que les audiences foraines, l'identification et le recensement électoral. Au cours de ces opérations, s'il y avait des étrangers qui étaient sur la liste, il faut les éliminer, mais si le processus était bien en conformité avec les règles, il faut conserver la liste électorale telle qu'elle est.
•C'est-à-dire qu'à votre avis, il faut préserver cette fameuse liste électorale provisoire. Ce qu'on appelle la liste blanche. C'est cela ?
Non, le règlement du contentieux permet qu'on regarde cette liste, mais avec les preuves.
•Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'on ne peut remettre en cause les inscriptions sur ces listes qu'à partir de preuves bien établies devant un tribunal. C'est ça ?
Voilà ! Sans preuves, on ne peut pas remettre en cause la liste. C'est ce principe qu'on doit sauvegarder.
•Sans preuves, on ne peut pas remettre en cause cette liste électorale provisoire de 5.300.000 personnes?
C'est évident, d'après mon avis.
•Donc, vous renouvelez l'appel lancé par Ban Ki-moon, le 19 février, pour la préservation de cette liste blanche ? C'est ça ?
Nous avons 3 principes. Tout d'abord, vous vous rappelez qu'il y avait des crises au mois de février, il y avait des morts, il y avait des blessés. Il ne faut pas répéter cette situation. Donc notre premier principe, c'est maintenir la paix et la stabilité, à tout prix. Deuxième principe, c'est de sauvegarder les acquis du passé, y compris la liste électorale provisoire. Troisième principe, c'est produire la liste électorale définitive le plus tôt possible. Voilà notre position.
•En plus de cette liste blanche, dite provisoire, il y a une liste grise de quelque 1.030.000 électeurs qui reste en suspens. Est-ce que les gens qui sont sur cette liste pourront voter ou pas ?
Justement, c'est l'objet du traitement du contentieux. Le traitement du contentieux officiel qui s'est terminé le 8 janvier, a déjà récupéré 600.000 personnes, qui sont en train d'être traitées par les comités de suivi. Donc il pourrait y avoir des centaines de milliers de gens qui seront sauvés et transférés dans la liste électorale définitive.
•Aujourd'hui, toutes ces questions de listes doivent être examinées par la nouvelle Commission électorale, mais le camp présidentiel veut revoir la composition de chacune des quelque 400 Commissions électorales locales. Qu'est-ce que vous en pensez ?
Il y a des bruits, mais nous ne considérons pas que ce soit une position officielle encore. Mais, nous espérons que la Commission telle qu'elle a été établie, la semaine dernière, soit opérationnelle le plus tôt possible.
•C'est-à-dire que vous souhaitez qu'on ne touche pas aux Commissions électorales locales, c'est ça ?
Cela dépend des Ivoiriens, les protagonistes de l'Accord Politique de Ouagadougou, mais si on remet en cause les Commissions régionales, locales, ça va nous faire perdre au moins un mois et demi, deux mois.
•Et, ce n'est pas ce que vous souhaitez?
Non, j'espère qu'on peut établir la liste définitive le plus tôt possible. Après, il n'y a que 3 étapes techniques pour aller à la présidentielle.
•Ce qui nous amène à quelle date?
Non, comme je vous ai dit, cela dépend de la liste électorale définitive, qui n'est pas encore en vue.
•Mais, il faut être très patient. Non?
Absolument ! Il faut être très patient. Vous avez raison.
•Et vous tenez bon ? Vous n'êtes pas découragé ?
Je ne suis pas payé pour être découragé. Je dois être optimiste, réaliste tout le temps.
Propos retranscrits par BKI