Malgré les récentes prescriptions du facilitateur du dialogue direct inter-ivoirien, Blaise Compaoré, le processus électoral semble avoir du mal à redémarrer, plombé qu'il est par la question du contentieux qui continue de diviser.
La crise demeure entière. Outre le renouvellement des démembrements de la Commission électorale indépendante, devenu le nouveau cheval de bataille du camp de Laurent Gbagbo, le fossé entre l'opposition, incarnée par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et La majorité présidentielle est toujours aussi grand en ce qui concerne la question du contentieux de la liste électorale. Contre les partisans du chef de l'Etat qui entendent vaille que vaille poursuivre leur croisade contre la liste électorale provisoire aux fins d'en extirper les fraudeurs, se dresse le Rhdp qui invite son adversaire à se conformer au mode opératoire. Mieux, en brandissant les dernières recommandations du facilitateur, Blaise Compaoré, les houphouétistes attendent le réexamen « par les tribunaux des contentieux judiciaires n'ayant pas respecté le mode opératoire ». Toute chose que réfute le juge Palé Bi Boka, président de l'Association Syndicale de la Magistrature (Asm). En effet, pour le magistrat qui a accordé, jeudi dernier, une interview à un confrère de la place, « lorsque le juge a rendu une décision, on dit qu'il a vidé sa saisine. Donc le juge ne réexaminera rien du tout. Les tribunaux se sont prononcés, ils ont vidé leur saisine en ce qui concerne les cas qui leur ont été soumis. On n'a pas à demander aux juges de revenir sur ces cas- là. Vraiment, il faut qu'on laisse les juges tranquilles faire leur travail », a indiqué l'homme de droit qui conforte ainsi le camp présidentiel dans sa position. C'est dans cette ambiance pour le moins délétère que la primature, maître d'ouvrage du processus électoral, a entrepris de rencontrer les différentes forces politiques en présence pour leur arracher un accord minimal permettant de relancer le processus. Ainsi, après avoir échangé avec le Front populaire ivoirien (Fpi), Koffi Koffi Paul, directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, a rencontré mercredi après-midi, la direction du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda). Pour arrondir les angles avec l'ancien parti au pouvoir, le collaborateur de Guillaume Soro n'a pas hésité à sacrifier près de deux heures. Il s'agissait surtout pour lui de requérir les avis du parti doyen sur un nouveau mode opératoire en préparation. Mais au finish, c'est semble-t-il avec un résultat mitigé qu'il est ressorti de la réunion. Le parti d'Henri Konan Bédié qui avait battu le rappel de ses experts en droit et en questions électorales n'aurait pas reculé d'un iota sur ses revendications. De source proche de la réunion, Alphonse Djédjé Mady, secrétaire général du Pdci-Rda et ses « lieutenants » auraient déclaré attendre le nouveau mode opératoire avant de se prononcer. Et cette source de présager l'affrontement qui se profilerait à l'horizon. « Il y aura forcément des points d'achoppement, notamment en ce qui concerne les radiés. Quel sera leur sort ? Si on nous dit que les radiations sont nulles, à quel niveau va-t-on reprendre le contentieux électoral ? Est-ce après le contentieux administratif ? Comment faire en sorte que les juges puissent se dédire ? Les nouveaux textes qui seront pris, seront-ils rétroactifs… ? Il y a autant de choses à revoir », a expliqué notre interlocuteur. Autant le dire, le contentieux continue de diviser les Ivoiriens. Les regards sont donc tournés vers le chef de l'Etat qui, dit-on, doit prendre une ordonnance annulant les décisions préalablement rendues par les tribunaux, pour remettre les compteurs à zéro.
Marc Dossa
La crise demeure entière. Outre le renouvellement des démembrements de la Commission électorale indépendante, devenu le nouveau cheval de bataille du camp de Laurent Gbagbo, le fossé entre l'opposition, incarnée par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) et La majorité présidentielle est toujours aussi grand en ce qui concerne la question du contentieux de la liste électorale. Contre les partisans du chef de l'Etat qui entendent vaille que vaille poursuivre leur croisade contre la liste électorale provisoire aux fins d'en extirper les fraudeurs, se dresse le Rhdp qui invite son adversaire à se conformer au mode opératoire. Mieux, en brandissant les dernières recommandations du facilitateur, Blaise Compaoré, les houphouétistes attendent le réexamen « par les tribunaux des contentieux judiciaires n'ayant pas respecté le mode opératoire ». Toute chose que réfute le juge Palé Bi Boka, président de l'Association Syndicale de la Magistrature (Asm). En effet, pour le magistrat qui a accordé, jeudi dernier, une interview à un confrère de la place, « lorsque le juge a rendu une décision, on dit qu'il a vidé sa saisine. Donc le juge ne réexaminera rien du tout. Les tribunaux se sont prononcés, ils ont vidé leur saisine en ce qui concerne les cas qui leur ont été soumis. On n'a pas à demander aux juges de revenir sur ces cas- là. Vraiment, il faut qu'on laisse les juges tranquilles faire leur travail », a indiqué l'homme de droit qui conforte ainsi le camp présidentiel dans sa position. C'est dans cette ambiance pour le moins délétère que la primature, maître d'ouvrage du processus électoral, a entrepris de rencontrer les différentes forces politiques en présence pour leur arracher un accord minimal permettant de relancer le processus. Ainsi, après avoir échangé avec le Front populaire ivoirien (Fpi), Koffi Koffi Paul, directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, a rencontré mercredi après-midi, la direction du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda). Pour arrondir les angles avec l'ancien parti au pouvoir, le collaborateur de Guillaume Soro n'a pas hésité à sacrifier près de deux heures. Il s'agissait surtout pour lui de requérir les avis du parti doyen sur un nouveau mode opératoire en préparation. Mais au finish, c'est semble-t-il avec un résultat mitigé qu'il est ressorti de la réunion. Le parti d'Henri Konan Bédié qui avait battu le rappel de ses experts en droit et en questions électorales n'aurait pas reculé d'un iota sur ses revendications. De source proche de la réunion, Alphonse Djédjé Mady, secrétaire général du Pdci-Rda et ses « lieutenants » auraient déclaré attendre le nouveau mode opératoire avant de se prononcer. Et cette source de présager l'affrontement qui se profilerait à l'horizon. « Il y aura forcément des points d'achoppement, notamment en ce qui concerne les radiés. Quel sera leur sort ? Si on nous dit que les radiations sont nulles, à quel niveau va-t-on reprendre le contentieux électoral ? Est-ce après le contentieux administratif ? Comment faire en sorte que les juges puissent se dédire ? Les nouveaux textes qui seront pris, seront-ils rétroactifs… ? Il y a autant de choses à revoir », a expliqué notre interlocuteur. Autant le dire, le contentieux continue de diviser les Ivoiriens. Les regards sont donc tournés vers le chef de l'Etat qui, dit-on, doit prendre une ordonnance annulant les décisions préalablement rendues par les tribunaux, pour remettre les compteurs à zéro.
Marc Dossa