Le représentant spécial du secrétaire général des nations unies en Côte d’Ivoire était sur Radio France Internationale hier. Dans cette interview qu’il a accordée à la radio mondiale, il parle du processus électoral et de la liste électorale.
Christophe Boisbouvier : « Depuis 3 ans, les élections sont sans cesse reportées. Est-ce qu’elles auront lieu un jour ? »
YJ Choi : « Il faut d’abord établir la liste électorale définitive pour prévoir la date de la présidentielle. C’est vrai qu’on a passé 3 ans, mais on a fait aussi beaucoup de progrès, tel que la liste électorale provisoire qui est bien équilibrée et fiable. Donc, il faut franchir la dernière étape pour aller aux élections. »
Christophe Boisbouvier : « Alors Blaise Compaoré espère que les élections pourront avoir lieu au mois de mai. Guillaume Soro espère qu’elles pourront avoir lieu au mois de juin. Qu’espérez-vous personnellement ? »
YJ Choi : « Notre position, c’est que, puisqu’il y a des éléments à franchir avant qu’on arrive à l’établissement de la liste électorale définitive, c’est difficile de prévoir la date de la présidentielle. Donc notre objectif immédiat, c’est la liste électorale définitive. »
Christophe Boisbouvier : « Mais est-ce que vous espérez que cette élection puisse se tenir dans les prochains mois ? »
YJ Choi : « Non cela dépend de la liste électorale définitive. Si on peut l’avoir très bientôt, on peut prévoir la date de l’élection présidentielle. Mais avant la liste électorale définitive, cela pourrait être aléatoire. »
Christophe Boisbouvier : « YJ Choi, à la fin de l’année dernière, on voyait les élections pointer à l’horizon et puis coup de théâtre au début de cette année, le Président Laurent Gbagbo a dissous la Commission Electorale Indépendante et à ce moment là, beaucoup de gens ont craint le pire. Est-ce vous n’étiez pas découragé ? »
YJ Choi : « La situation n’est pas très encourageante puisqu’on a carrément perdu deux mois déjà. Mais, il faut aussi conserver les acquis du passé, qui restent formidables, tels que les audiences foraines, l’opération d’identification, la fin de l’enrôlement des électeurs et l’établissement de la liste électorale provisoire. Il faut bâtir sur les acquis du passé.»
Christophe Boisbouvier : « Le camp du président Gbagbo a accusé le président de la Commission Electorale sortante, d’avoir voulu frauder. Qu’est que vous en pensez ? »
YJ Choi : « Il y a deux volets. Jusqu’à l’établissement de la liste électorale provisoire, la Commission a travaillé avec les opérateurs techniques officiels tels que la Sagem et l’Institut National de la Statistique ivoirienne. Mais la seconde liste, la fameuse seconde liste, qu’elle a faite, elle l’a faite sans implication des opérateurs techniques officiels. Donc c’est cela qui a provoqué des problèmes. Mais il faut conserver, à juste titre, les acquis du passé, y compris la liste électorale provisoire. »
Christophe Boisbouvier : « Le camp de Laurent Gbagbo demande, je cite : ‘’Que les étrangers soient extirpés de la liste électorale’’. Qu’est-ce que vous en pensez ? » :
YJ Choi : « La liste électorale provisoire est le point culminant des progrès accomplis, tels que les audiences foraines, l’identification et le recensement électoral. Au cours de ces opérations, s’il y avait des étrangers qui étaient sur la liste, il faut les éliminer, mais si le processus était bien en conformité avec les règles, il faut conserver la liste électorale telle qu’elle est. »
Christophe Boisbouvier : « C’est-à-dire qu’à votre avis, il faut préserver cette fameuse liste électorale provisoire. C’est qu’on appelle la liste blanche. C’est cela ? »
YJ Choi : « Non, le règlement du contentieux permet qu’on regarde cette liste, mais avec les preuves. »
Christophe Boisbouvier : « Oui, c’est ça. C’est-à-dire qu’on ne peut remettre en cause les inscriptions sur ces listes qu’à partir de preuves bien établies devant un tribunal. C’est ça ? »
YJ Choi : « Voilà ! Sans preuves, on ne peut pas remettre en cause la liste. C’est ce principe qu’on doit sauvegarder. »
Christophe Boisbouvier : « Sans preuves, on ne peut pas remettre en cause cette liste électorale provisoire de 5.200.000 personnes ? »
YJ Choi : « C’est évident, d’après mon avis »
Christophe Boisbouvier : « Donc, vous renouvelez l’appel lancé par Ban Ki-moon, le 19 Février, pour la préservation de cette liste blanche ? C’est ça ? »
YJ Choi : « Nous avons 3 principes. Tout d’abord, vous vous rappelez il y avait des crises au mois de février, il y avait des morts, il y avait des blessés. Il ne faut pas répéter cette situation. Donc notre premier principe, c’est maintenir la paix et la stabilité, à tout prix. Deuxième principe, c’est de sauvegarder les acquis du passé, y compris la liste électorale provisoire. Troisième principe, c’est produire la liste électorale définitive le plus tôt possible. Voilà notre position. »
Christophe Boisbouvier : « Alors en plus de cette blanche, cette liste électorale provisoire, il y a une liste grise, de quelque 1.030.000 électeurs qui reste en suspend. Est-ce que les gens qui sont sur cette liste pourront voter ou pas ? »
YJ Choi : « Justement, c’est l’objet du traitement du contentieux. Le traitement du contentieux officiel qui s’est terminé le 8 janvier a déjà récupéré 600.000 personnes, qui sont en train d’être traitées par les comités de suivi. Donc il pourrait y avoir des centaines de milliers de gens qui seront sauvés et transférés dans la liste électorale définitive. »
Christophe Boisbouvier : « Alors aujourd’hui, toutes ces questions de listes doivent être examinées par la nouvelle Commission électorale, mais le camp présidentiel veut revoir la composition de chacune des quelque 400 Commissions électorales locales. Qu’est-ce que vous en pensez ? »
YJ Choi : « Il y a des bruits, mais nous ne considérons pas que c’est une position officielle encore. Mais, nous espérons que la Commission telle qu’elle a été établie la semaine dernière soit opérationnelle le plus tôt possible. »
Christophe Boisbouvier : « C’est-à-dire que vous souhaitez qu’on ne touche pas aux Commissions électorales locales, c’est ça ? »
YJ Choi : « Cela dépend des ivoiriens, les protagonistes de l’Accord Politique de Ouagadougou, mais si on remet en cause les Commissions régionales, locales, ça va nous faire perdre au moins un mois et demi, deux mois. »
Christophe Boisbouvier : « Et ce n’est pas ce que vous souhaitez ?»
YJ Choi : « Non, j’espère qu’on peut établir la liste définitive le plus tôt possible. Après, il n’y a que 3 étapes techniques pour aller à la présidentielle. »
Christophe Boisbouvier : « Ce qui nous amène à quelle date ? »
YJ Choi : « Non, comme je vous ai dit, cela dépend de la liste électorale définitive, qui n’est pas encore en vue. »
Christophe Boisbouvier : « Mais, il faut être très patient. Non ? »
YJ Choi : « Absolument ! Super patient ! Il faut être très patient. Vous avez raison.»
Christophe Boisbouvier : « Et vous tenez bon ? Vous n’êtes pas découragé ? »
YJ Choi : « Je ne suis pas payé pour être découragé. Je dois être optimiste, réaliste tout le temps. »
Christophe Boisbouvier : « Depuis 3 ans, les élections sont sans cesse reportées. Est-ce qu’elles auront lieu un jour ? »
YJ Choi : « Il faut d’abord établir la liste électorale définitive pour prévoir la date de la présidentielle. C’est vrai qu’on a passé 3 ans, mais on a fait aussi beaucoup de progrès, tel que la liste électorale provisoire qui est bien équilibrée et fiable. Donc, il faut franchir la dernière étape pour aller aux élections. »
Christophe Boisbouvier : « Alors Blaise Compaoré espère que les élections pourront avoir lieu au mois de mai. Guillaume Soro espère qu’elles pourront avoir lieu au mois de juin. Qu’espérez-vous personnellement ? »
YJ Choi : « Notre position, c’est que, puisqu’il y a des éléments à franchir avant qu’on arrive à l’établissement de la liste électorale définitive, c’est difficile de prévoir la date de la présidentielle. Donc notre objectif immédiat, c’est la liste électorale définitive. »
Christophe Boisbouvier : « Mais est-ce que vous espérez que cette élection puisse se tenir dans les prochains mois ? »
YJ Choi : « Non cela dépend de la liste électorale définitive. Si on peut l’avoir très bientôt, on peut prévoir la date de l’élection présidentielle. Mais avant la liste électorale définitive, cela pourrait être aléatoire. »
Christophe Boisbouvier : « YJ Choi, à la fin de l’année dernière, on voyait les élections pointer à l’horizon et puis coup de théâtre au début de cette année, le Président Laurent Gbagbo a dissous la Commission Electorale Indépendante et à ce moment là, beaucoup de gens ont craint le pire. Est-ce vous n’étiez pas découragé ? »
YJ Choi : « La situation n’est pas très encourageante puisqu’on a carrément perdu deux mois déjà. Mais, il faut aussi conserver les acquis du passé, qui restent formidables, tels que les audiences foraines, l’opération d’identification, la fin de l’enrôlement des électeurs et l’établissement de la liste électorale provisoire. Il faut bâtir sur les acquis du passé.»
Christophe Boisbouvier : « Le camp du président Gbagbo a accusé le président de la Commission Electorale sortante, d’avoir voulu frauder. Qu’est que vous en pensez ? »
YJ Choi : « Il y a deux volets. Jusqu’à l’établissement de la liste électorale provisoire, la Commission a travaillé avec les opérateurs techniques officiels tels que la Sagem et l’Institut National de la Statistique ivoirienne. Mais la seconde liste, la fameuse seconde liste, qu’elle a faite, elle l’a faite sans implication des opérateurs techniques officiels. Donc c’est cela qui a provoqué des problèmes. Mais il faut conserver, à juste titre, les acquis du passé, y compris la liste électorale provisoire. »
Christophe Boisbouvier : « Le camp de Laurent Gbagbo demande, je cite : ‘’Que les étrangers soient extirpés de la liste électorale’’. Qu’est-ce que vous en pensez ? » :
YJ Choi : « La liste électorale provisoire est le point culminant des progrès accomplis, tels que les audiences foraines, l’identification et le recensement électoral. Au cours de ces opérations, s’il y avait des étrangers qui étaient sur la liste, il faut les éliminer, mais si le processus était bien en conformité avec les règles, il faut conserver la liste électorale telle qu’elle est. »
Christophe Boisbouvier : « C’est-à-dire qu’à votre avis, il faut préserver cette fameuse liste électorale provisoire. C’est qu’on appelle la liste blanche. C’est cela ? »
YJ Choi : « Non, le règlement du contentieux permet qu’on regarde cette liste, mais avec les preuves. »
Christophe Boisbouvier : « Oui, c’est ça. C’est-à-dire qu’on ne peut remettre en cause les inscriptions sur ces listes qu’à partir de preuves bien établies devant un tribunal. C’est ça ? »
YJ Choi : « Voilà ! Sans preuves, on ne peut pas remettre en cause la liste. C’est ce principe qu’on doit sauvegarder. »
Christophe Boisbouvier : « Sans preuves, on ne peut pas remettre en cause cette liste électorale provisoire de 5.200.000 personnes ? »
YJ Choi : « C’est évident, d’après mon avis »
Christophe Boisbouvier : « Donc, vous renouvelez l’appel lancé par Ban Ki-moon, le 19 Février, pour la préservation de cette liste blanche ? C’est ça ? »
YJ Choi : « Nous avons 3 principes. Tout d’abord, vous vous rappelez il y avait des crises au mois de février, il y avait des morts, il y avait des blessés. Il ne faut pas répéter cette situation. Donc notre premier principe, c’est maintenir la paix et la stabilité, à tout prix. Deuxième principe, c’est de sauvegarder les acquis du passé, y compris la liste électorale provisoire. Troisième principe, c’est produire la liste électorale définitive le plus tôt possible. Voilà notre position. »
Christophe Boisbouvier : « Alors en plus de cette blanche, cette liste électorale provisoire, il y a une liste grise, de quelque 1.030.000 électeurs qui reste en suspend. Est-ce que les gens qui sont sur cette liste pourront voter ou pas ? »
YJ Choi : « Justement, c’est l’objet du traitement du contentieux. Le traitement du contentieux officiel qui s’est terminé le 8 janvier a déjà récupéré 600.000 personnes, qui sont en train d’être traitées par les comités de suivi. Donc il pourrait y avoir des centaines de milliers de gens qui seront sauvés et transférés dans la liste électorale définitive. »
Christophe Boisbouvier : « Alors aujourd’hui, toutes ces questions de listes doivent être examinées par la nouvelle Commission électorale, mais le camp présidentiel veut revoir la composition de chacune des quelque 400 Commissions électorales locales. Qu’est-ce que vous en pensez ? »
YJ Choi : « Il y a des bruits, mais nous ne considérons pas que c’est une position officielle encore. Mais, nous espérons que la Commission telle qu’elle a été établie la semaine dernière soit opérationnelle le plus tôt possible. »
Christophe Boisbouvier : « C’est-à-dire que vous souhaitez qu’on ne touche pas aux Commissions électorales locales, c’est ça ? »
YJ Choi : « Cela dépend des ivoiriens, les protagonistes de l’Accord Politique de Ouagadougou, mais si on remet en cause les Commissions régionales, locales, ça va nous faire perdre au moins un mois et demi, deux mois. »
Christophe Boisbouvier : « Et ce n’est pas ce que vous souhaitez ?»
YJ Choi : « Non, j’espère qu’on peut établir la liste définitive le plus tôt possible. Après, il n’y a que 3 étapes techniques pour aller à la présidentielle. »
Christophe Boisbouvier : « Ce qui nous amène à quelle date ? »
YJ Choi : « Non, comme je vous ai dit, cela dépend de la liste électorale définitive, qui n’est pas encore en vue. »
Christophe Boisbouvier : « Mais, il faut être très patient. Non ? »
YJ Choi : « Absolument ! Super patient ! Il faut être très patient. Vous avez raison.»
Christophe Boisbouvier : « Et vous tenez bon ? Vous n’êtes pas découragé ? »
YJ Choi : « Je ne suis pas payé pour être découragé. Je dois être optimiste, réaliste tout le temps. »