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Économie Publié le mardi 16 mars 2010 | Le Nouveau Réveil

Bad : Assemblées annuelles, retour du siège à Abidjan : Les conditions jouent toujours contre la Côte d`Ivoire

Le ministre d'Etat, ministre du Plan et du développement, Bohoun Bouabré, offre un discours qui se veut rassurant aux confrères qui aimeraient avoir des informations précises sur la tenue en mai prochain, à Abidjan, Côte d'Ivoire, des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad). A l'image d'un homme qui fait la cour à une femme, il lui fait miroiter le bonheur d'un amour réussi. Alors que cette dernière, qui sait pertinemment que les conditions qui prévalent et qui décrivent, nettement, l'environnement dans lequel cette relation doit éclore et évoluer ne sont pas nullement réunies. Pis, elle est convaincue qu'à tout moment, l'ex-femme de celui-ci peut débarquer et réclamer sa place. L'exemple peut paraître marrant, mais il peint avec exactitude, la situation de la Côte d'Ivoire dont la capitale économique, Abidjan, doit accueillir les assises susmentionnées. Comme cela a été prévu, l'année dernière à Dakar au Sénégal.

En Côte d'Ivoire récemment, le président de la Bad, Donald Kaberuka, au sortir d'une audience avec le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), Henri Konan Bédié, a indiqué qu'il rendra compte de sa visite au Conseil d'administration de l'institution financière africaine. Le ministre Bohoun Bouabré estime qu'on interprète mal les propos du président Kaberuka. Parce que note-t-il dans le quotidien Fraternité Matin du samedi 13 au dimanche 14 mars 2010 : "De mon point de vue, il n'y a vraiment rien d'inquiétant et je suis surpris que les Ivoiriens s'affolent. C'est pourquoi, je tiens à dire que la campagne de presse qui a cours en ce moment pour présenter M. Kaberuka comme faisant partie d'un complot destiné à détourner les assemblées annuelles est un mauvais procès fait au président de la Bad". Président du Conseil des gouverneurs de la Bad, Bohoun ramène tout à cette instance de décision. Ainsi, pour ce qui est du maintien de l'organisation des assises annuelles de la Bad, il fait savoir, toujours dans l'interview accordée au confrère pro-gouvernemental, que "…La décision de l'organisation des assemblées annuelles (Aa) à Abidjan n'a pas encore été remise en cause. Donc, il n'y a pas encore de décision contraire. C'est clair". Pour le retour du siège de l'institution, il signifie que "c'est une question qui relève de la compétence du Conseil des gouverneurs. A chaque assemblée annuelle, la question est à l'ordre du jour…"



Les conditions continuent de jouer contre la Côte d'Ivoire

Le ministre du Plan et du développement semble vraiment déterminé à se voiler la face. La Côte d'Ivoire reste accrochée à une situation qui non seulement ne l'honore pas mais ne l'arrange point. On se souvient que pour insécurité, le pays a enregistré la non organisation d'un événement d'importance mondiale et hautement publicitaire comme les assises de l'Union postale universelle (Upu), la délocalisation du siège de l'Icco (Organisation internationale du Cacao) nonobstant la position, de leader mondial en matière de production cacaoyère…Quoique le président Kaberuka se contente de mettre en œuvre les décisions du Conseil des gouverneurs", comme l'a annoncé Bohoun Bouabré, celui-ci demeure président de la Bad et à ce titre, il a voix au chapitre. Nul doute donc, que son avis compte dans la finalisation d'une décision primordiale telle que la tenue des Aa de la Bad en Côte d'Ivoire. Le président du Conseil des gouverneurs essaie de faire croire aux administrateurs que "le calme est revenu dans notre pays et que les derniers événements n'ont pas eu d'impact sur les préparatifs des assemblées." Oubliant royalement que depuis le déclenchement de la crise, le processus n'avance pas parce que son parti, le Front populaire ivoirien (Fpi) et ses alliés se sont inscrits dans une malheureuse logique de bloquer toute action en faveur d'élections justes et transparentes. Les derniers événements dont il parle ont été expressément provoqués par le camp présidentiel. On en a vécu les conséquences. A peine, cette crise éteinte que ce même camp prépare une autre chienlit en évoquant une dissolution des Commissions électorales indépendantes (Cei) locales. Il est assuré que cette autre opération pourrait engendrer des mouvements. Déjà l'opposition donne de la voix et n'entend pas laisser faire. Tout ceci n'est pas de nature à garantir une sécurité efficiente comme l'évoque le président du Conseil des gouverneurs, Bohoun. Et il ne saurait l'ignorer. Alors, si les Aa ne peuvent se tenir à Abidjan, ce n'est pas le siège qui retournera. La Bad ne dit pas autre chose que les institutions de Bretton Woods qui attendent que les élections se tiennent pour une normalisation de la vie en Côte d'Ivoire. Le président du groupe de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a été formel lors de son séjour, le mois dernier à Abidjan. Les bailleurs de fonds auront alors un regard plus clément sur la Côte d'Ivoire. Le Dg du Fonds monétaire international (Fmi), Dominique Strauss-Kahn, ne tient pas un autre langage. Le point d'achèvement de l'initiative des Pays pauvres très endettés (Ppte), le retour du siège de la Bad, la tenue des Aa à Abidjan…sont conditionnés à l'organisation de scrutins propres, transparents. Qui aideront à un come-back vrai de la sécurité des personnes et des biens, sans omettre l'institution d'un environnement crédible des affaires en Côte d'Ivoire. On n'écarte pas la crise énergétique qui enlaidit le quotidien des populations et des industriels. La solution n'est pas pour demain, contrairement à ce qu'a voulu faire croire le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, dans son discours à la nation, samedi. Le ministre d'Etat, ministre du Plan et du développement, Bohoun Bouabré, ne peut l'ignorer.

Parfait Tadjau



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