Que ne feront pas le FPI, ses responsables et ses structures satellites pour bloquer ou à défaut, retarder le processus de sortie de crise? En tout cas, ces derniers ne ménagent aucun effort pour y arriver. Après le combat solitaire sur le désarmement avant les élections, ils ont cherché et trouvé un autre prétexte aussi fallacieux que le précédent, pour se faire entendre. Ils sont en pleine campagne pour discréditer le contentieux électoral qui s’est ouvert depuis le 1er de ce mois, mais qui peine à décoller. Et comment? En menant une campagne de désinformation et d’intoxication sur le thème. Tenez, selon le journal du parti au pouvoir, les Refondateurs ont investi le terrain. Dans les localités qu’ils ont visitées, ils ne font pas défendre et vendre leur produit, c’est-à-dire le candidat Laurent Gbagbo. Ils s’adonnent à cœur joie à la manipulation de l’opinion. En faisant croire à tous ceux qui viennent les écouter que la liste électorale provisoire est truffée d’étrangers. De Sokoury Bohui à Lida Kouassi en passant par Marie-Odette Lorougnon, Amani N’Guessan, Malick Coulibaly et tous les extrémistes du pouvoir, il n’y a que les ressortissants des pays voisins qui peuplent la liste électorale provisoire. De sorte que le FPI exige l’audit de la liste en question. Une manière selon eux, d’en extirper ceux qui y seraient de trop. Sans peser les mots, on a même parlé de ‘’désinfecter’’ la liste. Comme si elle était infestée. Et que des individus venus d’ailleurs s’y étaient agglutinés comme des insectes. Mais c’est le conseiller spécial de Gbagbo en charge des questions militaires et de l’armement, l’ancien ministre de la Défense, Moise Lida Kouassi qui dira tout haut ce que ses camarades pensent sans doute tout bas. En meeting à Yopougon le week-end dernier, il a révélé que ce sont 300 mille ‘’étrangers’’ qui seront radiés de la liste. Or donc ce ne sont que 300 mille personnes sur 5 300 000, qui sont des étrangers inscrits sur la liste électorale provisoire. Là où les mêmes ont annoncé plus de la moitié des inscrits comme étant des étrangers. Où sont passés ces millions de fraudeurs dont on ne cesse de parler chaque jour? Ou sont donc passés ces centaines milliers de Burkinabés, Maliens, Guinéens et autres ressortissants de la Papouasie qui se sont frauduleusement inscrits pour voter ou s’octroyer les fameuses cartes nationales d’identité? En réalité, le FPI se rend compte que ses responsables chargés de la question ont bâclé l’opération d’identification, et en amont les audiences foraines. Alors, il faut mener un combat (?) pour amener leurs militants à aller faire ce qu’ils auraient dû faire depuis des années et des mois. En procédant ainsi les Refondateurs veulent faire croire on ne sait trop à qui, qu’ils sont les défenseurs de la nationalité ivoirienne. Peine perdue. Car aucun Ivoirien n’acceptera qu’un étranger reconnu comme tel vienne voter ou ne détienne une carte d’identité ivoirienne. Mais il y a aussi qu’aucun Ivoirien n’acceptera d’être qualifié d’étrangers dans son propre pays, sans aucune preuve. Comme c’est actuellement le cas avec les dénonciations calomnieuses auxquelles se livrent certains responsables au plus haut niveau de la Refondation.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET