Les étudiants attendent depuis des lustres que les chantiers entrepris à l’université d’Abobo-Adjamé et de Cocody soient enfin achevés.
A moitié caché par la brousse et les herbes hautes comme des arbres, l’amphithéâtre inachevé de l’université d’Abobo Adjamé fait peine à voir. Situé près de l’Amphithéâtre A du tronc commun, le bâtiment aux murs crépis et aux portes et fenêtres manquantes est marqué par les intempéries. Murs noircis par la moisissure, l’escalier de la terrasse mangée par les herbes et la charpente en réparation témoignent du mauvais état des lieux. « Depuis 1997 que je suis ici, j’ai toujours vu ce bâtiment dans le même état. Souvent on voit des artisans qui viennent sur le chantier comme pour continuer l’œuvre mais après quelques jours, ils disparaissent. On est habitué. Comme vous le voyez, il y a encore des ouvriers qui sont venus, mais cela ne va pas durer », commente, ironique, Boka Didier Philipe, étudiant en mathématiques. Effectivement à l’intérieur de la bâtisse, des bruits se font entendre. Un charpentier, haut perché, est en train d’apporter quelques réparations au toit. « On est venu réparer la charpente qui est tombée à cause des dernières pluies. Ce n’est d’ailleurs pas le seul amphithéâtre qui a souffert de la pluie», explique Mika Banni, l’un des travailleurs. Mais, selon le chef de service du patrimoine et de la maintenance, l’amphithéâtre inachevé, nommé Amphi 530, est en construction depuis 1998. « Depuis 1998, le marché a été attribué à une entreprise grâce au marché des entreprises. Mais elle n’a pas pu finir pour des problèmes techniques. Il y a eu des malfaçons dont le toit. On a donc résilié le marché après quatre ans. Il fallait réattribuer le marché mais le pays étant en crise, il n’y avait pas de moyens. En 2007, on a relancé le marché à une autre entreprise spécialisée dans la construction des amphithéâtres », explique celui-ci. Et d’ajouter : « Mais, il y a eu un problème de financement. L’Etat n’a pas rempli sa part d’engagement. On payait l’entreprise au fur et à mesure. L’université n’a de fonds propres que ceux attribués par l’Etat. On participe à 2% dans le budget à travers les fonds d’inscriptions et la location des petits locaux, mais ce n’est pas suffisant car c’est 80 millions Fcfa maximum qu’on doit dégager ». A l’instar de l’Amphi 530 places, l’ancien parking de l’université de Cocody est en plein chantier. L’espace délimité par des contreplaqués est envahi par les mauvaises herbes, des planches, des barres de fer et des monticules de gravier et de sables. Un peu plus loin, des ouvriers s’affairent autour de deux bâtiments qui peinent à sortir du sol. Le chef de chantier, Georges, explique qu’ils sont présents sur les lieux depuis 2009. « Nous construisons deux amphithéâtres et un bâtiment qui n’est pas encore commencé. S’il n’y a pas de retard, nous espérons finir entre juin et juillet 2010 », révèle ce dernier. Version confirmée par le secrétaire général de l’université, Balou Bi. « Nous sommes en train de construire deux amphithéâtres et un bâtiment pour les étudiants. C’est le district d’Abidjan qui finance les constructions pour nous », explique-t-il. Cependant, selon Mian Augustin, secrétaire général de la Fédération estudiantine de Côte d’Ivoire (Fesci), l’Etat doit prendre ses responsabilités. « Nous sommes nombreux. Il faut que les autorités tiennent leurs promesses. Il y a des bâtiments qui ont brûlé à la Cité rouge et à Abobo Adjamé. Les amphis S et T du Campus de Cocody ont besoin d’être réhabilités. Il y a trop de problèmes au niveau des étudiants. Les étudiants dorment dans les amphis et le Crou doit prendre ses responsabilités. On a délogé des étudiants des bâtiments pour, dit-on, les réhabiliter », dénonce-t-il.
Napargalè Marie
Légende : L’amphithéâtre 530 places et l’ancien parking du campus de Cocody sont de grands chantiers inachevés.
A moitié caché par la brousse et les herbes hautes comme des arbres, l’amphithéâtre inachevé de l’université d’Abobo Adjamé fait peine à voir. Situé près de l’Amphithéâtre A du tronc commun, le bâtiment aux murs crépis et aux portes et fenêtres manquantes est marqué par les intempéries. Murs noircis par la moisissure, l’escalier de la terrasse mangée par les herbes et la charpente en réparation témoignent du mauvais état des lieux. « Depuis 1997 que je suis ici, j’ai toujours vu ce bâtiment dans le même état. Souvent on voit des artisans qui viennent sur le chantier comme pour continuer l’œuvre mais après quelques jours, ils disparaissent. On est habitué. Comme vous le voyez, il y a encore des ouvriers qui sont venus, mais cela ne va pas durer », commente, ironique, Boka Didier Philipe, étudiant en mathématiques. Effectivement à l’intérieur de la bâtisse, des bruits se font entendre. Un charpentier, haut perché, est en train d’apporter quelques réparations au toit. « On est venu réparer la charpente qui est tombée à cause des dernières pluies. Ce n’est d’ailleurs pas le seul amphithéâtre qui a souffert de la pluie», explique Mika Banni, l’un des travailleurs. Mais, selon le chef de service du patrimoine et de la maintenance, l’amphithéâtre inachevé, nommé Amphi 530, est en construction depuis 1998. « Depuis 1998, le marché a été attribué à une entreprise grâce au marché des entreprises. Mais elle n’a pas pu finir pour des problèmes techniques. Il y a eu des malfaçons dont le toit. On a donc résilié le marché après quatre ans. Il fallait réattribuer le marché mais le pays étant en crise, il n’y avait pas de moyens. En 2007, on a relancé le marché à une autre entreprise spécialisée dans la construction des amphithéâtres », explique celui-ci. Et d’ajouter : « Mais, il y a eu un problème de financement. L’Etat n’a pas rempli sa part d’engagement. On payait l’entreprise au fur et à mesure. L’université n’a de fonds propres que ceux attribués par l’Etat. On participe à 2% dans le budget à travers les fonds d’inscriptions et la location des petits locaux, mais ce n’est pas suffisant car c’est 80 millions Fcfa maximum qu’on doit dégager ». A l’instar de l’Amphi 530 places, l’ancien parking de l’université de Cocody est en plein chantier. L’espace délimité par des contreplaqués est envahi par les mauvaises herbes, des planches, des barres de fer et des monticules de gravier et de sables. Un peu plus loin, des ouvriers s’affairent autour de deux bâtiments qui peinent à sortir du sol. Le chef de chantier, Georges, explique qu’ils sont présents sur les lieux depuis 2009. « Nous construisons deux amphithéâtres et un bâtiment qui n’est pas encore commencé. S’il n’y a pas de retard, nous espérons finir entre juin et juillet 2010 », révèle ce dernier. Version confirmée par le secrétaire général de l’université, Balou Bi. « Nous sommes en train de construire deux amphithéâtres et un bâtiment pour les étudiants. C’est le district d’Abidjan qui finance les constructions pour nous », explique-t-il. Cependant, selon Mian Augustin, secrétaire général de la Fédération estudiantine de Côte d’Ivoire (Fesci), l’Etat doit prendre ses responsabilités. « Nous sommes nombreux. Il faut que les autorités tiennent leurs promesses. Il y a des bâtiments qui ont brûlé à la Cité rouge et à Abobo Adjamé. Les amphis S et T du Campus de Cocody ont besoin d’être réhabilités. Il y a trop de problèmes au niveau des étudiants. Les étudiants dorment dans les amphis et le Crou doit prendre ses responsabilités. On a délogé des étudiants des bâtiments pour, dit-on, les réhabiliter », dénonce-t-il.
Napargalè Marie
Légende : L’amphithéâtre 530 places et l’ancien parking du campus de Cocody sont de grands chantiers inachevés.