Il est grand temps de s’interroger sur ce que sont en train de faire Laurent et ses copains de la mouvance présidentielle. Hier, le chef de l’Etat criait sur tous les toits que la guerre est très loin derrière nous et que nous sommes prêts pour les élections, le 31 juillet 2007. C’était à l’occasion de la flamme de la paix au stade de Bouaké, Laurent Gbagbo disait par ailleurs : « Allons vite, vite aux élections !.. ». Parce qu’il savait que rien ne pouvait encore entraver les élections en Côte d’Ivoire. A Séguela, Gbagbo disait également à ses adversaires politiques : « Ne croyez pas qu’il n’y aura pas d’élection. Il faut s’apprêter à y aller… ». Tout ce discours, pour dire que le redéploiement de l’administration notamment des préfets et sous-préfets, a été effectif en zone CNO. Ce qui signifie également que l’autorité de l’Etat a été restaurée sur toute l’étendue du territoire. Jusqu’au le mercredi 17 mars 2010, Gbagbo Laurent semblait convaincu que le pays est réunifié. Du moins, il en donnait l’impression. Comme preuves, le chef de l’Etat avait sillonné le nord et l’ouest, chose qu’il ne pouvait pas faire quand le pays était effectivement divisé. A l’occasion des assises d’un conseil de sécurité de l’ONU sur la Côte d’Ivoire, SE Alcide Djédjé, représentant de la Côte d’Ivoire auprès de l’ONU, a apporté un désavoeu cinglant au chef de l’Etat en soutenant que le pays reste toujours divisé. Selon le diplomate ivoirien, « les Nations Unies ne peuvent pas valider un scrutin dit national sur un territoire coupé en deux avec interdiction d’accès aux partisans d’un des deux candidats sur une partie du même territoire… ». Des deux affirmations, une reflète nécessairement la situation sur le terrain. C’est qu’aujourd’hui, les Ivoiriens peuvent librement circuler sur toute l’étendue du territoire national. Cela suffit-il pour parler de réunification effective ? Il faut retenir, que le diplomate a désavoué le chef de l’Etat sur la prestigieuse tribune onusienne.
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha