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Santé Publié le samedi 20 mars 2010 | Le Temps

Dr. Albert l`Arbrisseau (médecin neurologue Canadien) - “L`épilepsie n’est pas contagieuse”

Dans le cadre de la formation continue des médecins initiée par l'Aifup, Dr. Albert l'Arbrisseau, médecin canadien était en Abidjan. Il a affirmé que l'épilepsie n'est pas une maladie contagieuse.

Quel constat avez-vous fait de cette maladie au niveau des centres visités ?
L'incidence de cette maladie est très importante dans le monde et ici en Côte d'Ivoire. 1,5 de personne souffre de cette malade dans le monde. En Côte d'Ivoire, il faut dédramatiser cette maladie et enlever ce mythe que l'on veut construire au tour de cette maladie. Il faut bannir de l'esprit cette idée de malédiction que l'on veut coller à cette maladie en Côte d'Ivoire. C'est une maladie du système nerveux et non un sort jeté à quelqu'un. 50 % des personnes qui ont cette maladie ont une vie tout à fait normale. Dans 80 % des cas, cette maladie est traitée et soignée. Il faut donc dédramatiser l'idée que ceux qui ont cette maladie, sont des maudits à qui l'on a jeté un mauvais sort. Cela n'est pas vrai. Il y en a qui pense même que, cette maladie est contagieuse. Cela n'est pas vrai. Elle n'est ni contagieuse, ni un mauvais sort.

Peut-on alors affirmer qu'un épileptique est mentalement saint ?
Bien sûr. Un malade épileptique est un homme tout à fait normal. Il peut faire des études supérieures et aller à l'Université comme toute autre personne. Il est donc absurde de dire qu'un épileptique est perdu à jamais. Il faut bannir cette idée. Les épileptiques sont donc des êtres normaux comme vous et moi. L'épilepsie est une maladie comme le diabète, comme d'autres maladies.

Alors comment se fait la prise en charge des malades dans les hôpitaux et autres centres visités ?
J'essaie d'établir est-ce qu'il s'agit de faire une distinction entre ce qu'on appelle l'épilepsie primaire qui souvent est d'origine génétique, d'une source épileptique symptomatique qui est consécutive à une maladie comme telle. Donc dépendante du diagnostic que peut établir le pédiatre ou le neurologue en fonction. Parce qu'il y a lieu de pousser l'investigation un peu plus loin pour s'assurer du diagnostic. Il faut noter que le diagnostic de l'épileptique est clinique. C'est le médecin qui doit faire un bon interrogatoire pour savoir les circonstances et avoir une idée de ce qu'est la crise.

Combien de syndromes épileptiques peut-on donc définir ?
Il y a donc plusieurs syndromes épileptiques. Certains de ces syndromes ont un excellent pronostic. Parfois, l'épilepsie disparaît à l'âge de la puberté et se guérit avec l'âge de la puberté. Il dépendra du syndrome et donne une idée du type de traitement qu'il faut administrer.

Revenons un peu à la prise en charge des malades. Comment s'opère-t-elle concrètement en Côte d'Ivoire ?
Il faut tout simplement donner un traitement approprié. Il y a à peu près 20 à 25 molécules qui traitent cette maladie. Mais ici en Côte d'Ivoire, je sais qu'elles sont très chères. Il y a donc des choix à opérer pour obtenir un très bon résultat. Dans un cas de maladie très évoluée il y a des remèdes appropriés et dans le cas de traitement de l'épilepsie moins grave, il faut un autre remède lui aussi approprié. L'important pour le médecin traitant, c'est de faire un bon diagnostic. Une fois que le traitement est fait, il faut s'assurer que le médicament est bien pris. Et que le niveau correspond au niveau thérapeutique. Faut-il noter que, certains types d'épilepsie nécessitent une investigation en diagnostic spécifique, plus approfondie. Si c'est un très jeune bébé, cela peu être de type métabolique. L'objectif est de savoir si cela est structural ou si cela est une malformation du cerveau.

Avez-vous les mêmes symptômes en Europe que ceux rencontrés ici en Côte d'Ivoire ?
Je n'ai pas effectué assez de consultations ici. J'ai seulement fait quelques uns. Et c'est très difficile pour moi d'y répondre. Mais, c'est sûr que ça dépend du type de syndrome, il faut pousser assez loin les investigations.

Que pensez-vous de l'initiative de l'Aifup de former les médecins sur l'épilepsie ?
Je pense que c'est une excellente initiative de former les médecins pour la connaissance de cette maladie. Je suis content d'être invité ici parce que cela est très important. Je pense aussi que le besoin s'est fait sentir ici en Côte d'Ivoire. Le médecin fait sa formation initiale comme cela se fait d'ailleurs au Canada, et après avoir fait la formation continue. C'est une très bonne méthode que j'apprécie sincèrement. L'autre aspect de la formation qui m'a beaucoup séduit concerne le volet bioéthique. L'Aifup s'occupe de la bioéthique et cela est très intéressant. Il y a beaucoup de débat à cet effet au Canada avec beaucoup de dérapages. C'est donc très intéressant que les médecins s'intéressent ici en Côte d'Ivoire, à la bioéthique. Au Canada, on ne discute même plus de l'avortement. On parle plutôt de l'euthanasie et cela défraie la chronique au Canada. On parle aussi des cellules souches embryonnaires avec beaucoup de dérapages. Ce qui n'est pas le cas en Côte d'Ivoire.

Entretien réalisé par
Jean-Baptiste Essis
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