En attendant les grandes pluies qui font de nombreuses victimes dans les communes d'Abidjan, le gouvernement entend reconduire le plan Orsec. Jeudi dernier, une réunion regroupant les maires et les premiers responsables de la décentralisation et dudit plan a encore ciblé les quartiers dits à risque ou plus de 6000 personnes sont à déguerpir et à recaser. Dans les quartiers concernés, les populations se disent prêtes à partir si les conditions sont réunies. Au quartier Banco 1, un quartier créé dit-on en 1910, Séka Damas, adjoint au chef, dit ceci : "Mercredi dernier, les agents du District d'Abidjan, sont venus nous rencontrer. Ils ont demandé que la chefferie travaille avec eux pour sillonner les zones à risque. Nous leur avons dit que nous sommes à leur disposition". Cependant Séka Damas a dénoncé la non exécution du plan Orsec de l'année dernière. "Après le drame, le gouvernement a voulu recaser les populations au Parc des sport. Ensuite c'était dans des écoles mais enfin de compte rien n'a été fait et les populations concernées sont pour certaines revenues sur le même site". Pour lui, les populations sont prêtes à quitter les zones à risque pourvu que quelque chose soit fait pour eux. "Qui peut voir la mort et continuer d'habiter le même endroit. Nous les avons convoqués pour leur dire que c'est dans leurs intérêts. Ils ont dit que si le gouvernement leur trouve un autre site, elles sont prêtes à partir". N'guessan Kouadio Samuel, chef du quartier Manutention 2, réclame de l'eau, de l'électricité et des canalisations. Il reconnaît que des familles habitent des zones dangereuses. "On sait que tôt ou tard, le drame va arriver. Donc, il faut que le gouvernement trouve un site maintenant pour recaser les familles concernées. Si le gouvernement décide, elles accepteront de partir" a-t-il dit. Au quartier Gbébouto dans la commune d'Attécoubé, où il y a eu des éboulements, des personnes continuent d'occuper des maisons. Coulibaly Adama, raconte qu'il y a deux ans qu'il est là. Dans une maison à proximité d'une colline de terre qui se détache en cas de pluie. "Je ne vois pas de risque, c'est les murs de terre à l'arrière-là qui tombent quand il pleut. Ça n'arrive pas chez nous. Si vous voyez qu'on est là c'est par manque de moyens sinon, ça ne nous fait pas plaisir rester ici". Koné Sékou, également présent dans la zone depuis 2 ans et demi, indique également que c'est faute de moyen qu'il réside encore en ce lieu. "On croit en Dieu, et grâce à Dieu, rien ne va nous arriver. Le gouvernement voudrait nous voir partir d'ici, nous le savons, nous attendons son signal" a-t-il dit.
Diarrassouba Sory et Jean PriscA
Diarrassouba Sory et Jean PriscA