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Économie Publié le samedi 20 mars 2010 | Le Nouveau Réveil

Mauvaise gestion, surfacturations dans la filière café cacao… : Pourquoi le procureur de la République et Gbagbo gardent-ils le silence ?

De deux choses l`une. Soit le président Gbagbo a des éléments en sa possession qui démontrent que M. Gilbert Anoh, président du Comité de gestion de la filière café cacao, est blanc comme neige dans les accusations de surfacturation qui sont portées contre sa personne et dans ce cas, il préfère le laisser continuer sa mission jusqu`à la fin de son mandat qui court jusqu`au mois de juin, soit, cette affaire l`embarrasse tellement qu`il ne sait pas réellement par quel bout la prendre. En effet, sur la base de simples soupçons, la quasi totalité des ex-dirigeants de la filière café cacao ont été arrêtés et emprisonnés à la Maca depuis le mois de juin 2008. Cela fait plus de 21 mois qu`ils sont en prison sans jugement parce que les enquêtes, dit-on, de source judiciaire, se poursuivent. Trois mois après leur emprisonnement, le président Gbagbo a pris une ordonnance pour créer le comité de gestion de la filière café cacao, à la tête duquel, il a nommé M. Gilbert Anoh à qui la mission de consolider les acquisitions de la filière café cacao, après en avoir fait l`état des lieux, a été confiée. Mais à peine installé, M. Anoh qui, il faut le rappeler, n`est pas producteur de café cacao mais plutôt producteur d`hévéa, prend une décision des plus impopulaires.

Le refus de cautionner le financement des coopératives
Au motif qu`elles sont endettées, M. Anoh Gilbert, après leur avoir, dans un premier temps, demandé de constituer leurs dossiers en vue de leur financement, refuse, dans un deuxième temps, de cautionner auprès des banques, le financement des coopératives. Une décision qui a fait disparaître près de 2000 coopératives de café cacao, selon la Confédération des syndicats agricoles de Côte d`Ivoire qui ne manque pas de s`interroger : "Comment peut-on demander à un producteur d`hévéa de faire la promotion du café et du cacao ? ". Aussi, sur le terrain, le président Anoh, en l`absence de plusieurs coopératives, livre-t-il les producteurs aux mains des " pisteurs ", des acheteurs libanais et de tous ceux qui veulent acheter du café et du cacao. Exit la recherche de la qualité du café et du cacao qui est l`une des missions du Cgfcc. Dans le même temps, avec l`argent trouvé dans les caisses de la filière à sa prise de fonction, près de 54 milliards Fcfa (un montant toujours contesté par M. Anoh), il désintéresse, selon lui, les créanciers des anciens dirigeants de la filière. Plusieurs milliards sont engloutis dans cette " opération " au point où il n`en reste plus que 8 sur le total trouvé dans les caisses. Les syndicats de producteurs de café cacao ont, au cours de plusieurs rencontres, réclamé un audit sur le paiement de ces dettes. En pure perte. Le deuxième coup de M. Anoh, vis-à-vis des producteurs, concerne la sacherie.

La dissolution anticipée
de Cori-Sa
En août 2008, dans les mêmes colonnes de ce journal, nous nous interrogions sur les raisons de la dissolution anticipée de Cori-Sa, une société acquise par le Fdpcc et qui avait pour mission, la distribution de la sacherie brousse aux producteurs de café cacao, sur la base d`un contrat de fourniture exclusif liant le Fdpcc à la société Filtisac. Le Fdpcc, se procurant les sacs par le prélèvement de 5Fcfa par Kg de café cacao sortant de la Côte d`Ivoire. Un prélèvement qui est passé aujourd`hui à 3 Fcfa. Ce qui ne donne pas moins des montants se chiffrant en milliards. Cori-Sa dissoute, à qui revenait la mission de distribuer les sacs ? Selon nos sources, c`est le comité de gestion, en la personne de sa 1ère vice-présidente, Mme Illa Donwahi, qui gèrerait directement la sacherie brousse. Comment cela se fait-il vu que le comité de gestion ne fait pas de gestion directe et que le Fdpcc est en administration provisoire et qu`il ne peut prendre aucune décision sans la caution du comité de gestion ? Une situation confuse qui a amené un groupe de syndicats de producteurs à s`interroger dans un document publié hier par le quotidien " Soir Info ". Mais le fait qui intrigue le plus sur la gestion du comité de gestion, c`est sans aucun doute l`histoire de l`achat des engins lourds en vue de l`entretien des pistes rurales.

Le scandale de l`acquisition des engins pour pistes rurales
Comme nous le relevions la semaine dernière dans nos colonnes, M. Anoh Gilbert, dans l`objectif de relever la société Forexi-Sa (une acquisition du Fdpcc), et de la repositionner financièrement, a sollicité et obtenu du Fimr (Fonds d`investissement en milieu rural), un décaissement pour l`achat desdits engins lourds. Effectuée en Chine, cette acquisition, selon la facture globale d`achat signés par l`ex-directeur général de Forexi-Sa, est revenue en Fcfa, à 3,7 milliards, toutes charges comprises. Mais une fois, sur le territoire ivoirien, les engins vont prendre une destination inconnue au point où les dirigeants de Forexi-Sa n`en verront même pas la couleur. Au cours d`une conférence de presse, M. Anoh révèlera que les engins ont été acquis à hauteur de 7,2 milliards. Une situation qui va provoquer la démission du Dg de Forexi-Sa, et amener le conseil d`administration de cette société à porter plainte contre M. Anoh Gilbert pour détournement de machines. Par mesure de précaution. Ce scandale, on s`en souvient, a été abondamment développé dans la presse, preuves à l`appui. Toutefois, malgré les réactions des producteurs qui crient au détournement, à la mauvaise gestion et réclament un audit de la gestion, le président Gbagbo est resté de qui marbre. Il en est de même du procureur de la République qui ne s`est pas auto-saisi pour y voir un peu plus clair. Une attitude qui surprend les Ivoiriens, surtout qu`il a fallu quelques rumeurs de détournements pour que les ex-dirigeants soient arrêtés et emprisonnés avant que les enquêtes sur leur gestion ne commencent. Alors que dans le cas du Cgfcc, des documents ont été produits qui attestent clairement et cela jusqu`à preuve du contraire, qu`il y a de sérieuses zones d`ombre dans cette affaire d`acquisition de ces engins. Pourquoi donc ce deux poids deux mesures ? Pourquoi, pour découvrir la vérité, le président Gbagbo n`ordonne-t-il pas une enquête ? Pourquoi ne demande-t-il pas un audit comme l`exigent des producteurs ? Et pourquoi M. Anoh lui-même, pour prouver sa sincérité, ne demande-t-il pas cet audit ? Les producteurs de café et de cacao seraient sans doute heureux si des réponses étaient apportées à ces cruciales questions.
ASSALE TIEMOKO




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