Secteur privé et fiscalité / Jean Kacou Diagou (président du patronat ivoirien) : “Nous souffrons des taxes sauvages de certains ministères”

A l`occasion du petit-déjeuner débat co-initié, hier à Abidjan-Plateau, par la Chambre de Commerce européenne en Côte d`Ivoire (Cceci), la Chambre de Commerce belge en Côte d`Ivoire (Ccbci), la Chambre de Commerce suisse en Côte d`Ivoire (Ccsci) et la Confédération générale des entreprises de Côte d`Ivoire (Cgeci)sur "la lutte contre la fraude et la réduction du poids de l`impôt sur l`économie nationale", le président Jean-Kacou Diagou a dénoncé "certains agissements illégaux" dans certains ministères. "La lutte contre la fraude est l`affaire de tous et nous devons aider la direction générale des Impôts à réussir ce combat. Toutefois, certaines pratiques anéantissent les efforts des impôts. Des taxes parafiscales sont instaurées par certains ministères qui se greffent sur le niveau de l`imposition. Les entreprises souffrent énormément de ces taxes qui ne vont pas forcement dans les caisses de l`Etat. Cette fiscalité sauvage instituée est anormale, illégale", a-t-il asséné lors de la rencontre. Invité de la cette tribune de vérité, le directeur général des Impôts, Lambert Feh Kessé, a exprimé son souci de voir la fraude fiscale disparaître en Côte d`Ivoire."(…) Le contrôle fiscal que nous effectuons est encadré par la loi, s`il manque un seul aspect, le contrôle peut être annulé. C`est d`ailleurs pourquoi, il faut un observatoire pour permettre à tous qui se sentent abusés d`avoir un recours. En sus du contrôle fiscal, nous communiquons beaucoup. Les émissions qui passent à la Rti sont payées, quoique la Dgi soit une structure étatique, comme d`ailleurs cette station…Nous travaillons en alliance avec la Cgeci pour mieux gérer les différentes situations…Le civisme fiscal est enseigné à l`école, nous avons fini l`étape du primaire, nous sommes à l`étape du secondaire, 1er cycle, et nous comptons le faire jusque dans les classes de Terminale…L`impôt doit avoir des traces à constater à travers les routes, les médicaments dans les hôpitaux. Mais nous avons une dette de 20, 30 ans qu`il faut payer. Il y a aussi les conséquences de la guerre…La lutte contre la fraude doit se faire à tous les niveaux, secteur privé, secteur public…Il faut avoir la mentalité de rechercher, de traquer les fraudeurs. Il faut dénoncer la fraude. Il importe de créer une mission sacrée contre les fraudeurs", explique-t-il. Feh Kessé indique que dans le cadre de la lutte contre la fraude et pour permettre à l`Etat de renforcer la collecte de recettes, une promotion de l`excellence est instaurée, des dispositions sont prises pour que le travail soit fait correctement. Il a encouragé les opérateurs économiques à payer l`impôt général sur le revenu (Igr). Feh Kessé les a également exhortés à exprimer leurs préoccupations à la Dgi. Le président de la Cceci, Jean-François Fichaux, Maximilien Lemaire, président de la Ccbci, Jean-Luc Ruelle, vice-président de la Cceci se sont réjouis de cette rencontre "fort enrichissante". Qui a été saluée par le ministre de l`Industrie et du développement du secteur privé, Dosso Moussa.
P. Tadjau