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Politique Publié le samedi 20 mars 2010 | Le Nouveau Réveil

Après l’article “Ils ont (cassé) les manifestations du Rhdp” : Le Conseil national islamique répond au “Nouveau Réveil”

Au Nom de Dieu, le Miséricordieux par Essence et par Excellence
Le Shaykh Al Islâm son Eminence l'Imam Koné Idriss Koudouss, une personnalité religieuse ivoirienne de 1ère heure.
Votre article: "Ils ont (cassé) les manifestations du Rhdp", inutilement long (2 pages Ax3) pourrait se résumer en ce que le journaliste de Doubé Binty ne fait confiance qu'à la classe politique dont il exprime, croit-il, l'opinion de la jeunesse. Il affirme de ce fait sans preuve que:
-1/ "des rois et chefs traditionnels n'ont pas hésité à se prostituer pour quelques poignées de CFA..."
-2/ "la société civile... s'est livrée à un tango endiablé..."
-3/ "les représentants de la communauté internationale... se refusent à désigner qui est responsable des blocages..."
-4/ "les organisations de défense des droits humains... n'étaient en réalité que des militants FPI encagoulés..."
-5/ "des autorités religieuses... en certains de ces hommes...font montre d'une inculture sidérante..."
Victime d'une amnésie sélective, Doubé Binty juge les opinions susmentionnées en fonction de ce qu'il veut que l'histoire de la Côte d'Ivoire indépendante puis démocratique retienne d'elles. Il faut le lui rappeler, cette histoire ne commence pas par "la marche, maintenue, s'étant déroulée sans incident..."
Elle a titubé par des élections en 1990 avant de s'enliser en 1995 par la faute de cette classe politique dont il devient l'un des apologistes de faction.
En 1995, comme aujourd'hui en 2010, la classe politique avait mis les populations en coupe réglée. Celles-ci se divisaient entre le PDCI alors défenseur des élections à la date prévue par la loi électorale, excluant des candidats et le Front Républicain regroupant principalement le FPI et le RDR partisans du boycott actif.
C'est l'année et le contexte de la création du Forum National des Confessions Religieuses en Côte d'Ivoire suscitée par le laïc catholique, Dr Guié Honoré.
Donc déjà en 1995, "...tous ces bons apôtres...se bousculaient au portillon de l'opposition pour lui demander de calmer le jeu, de mettre balle à terre et de négocier face à la toute puissance..." du président de la république d'alors, candidat voulant battre ses adversaires politiques avant les élections.
Oui, en 1995, "face à la colère de l'opposition qui demandait à ses militants de s'opposer à ce diktat par tous les moyens...", la Côte d'Ivoire a été "mise à feu et à sang".
Non, la classe religieuse n'a pas attendu " ...l'annonce de la marche de la jeunesse du Rhdp... pour se découvrir des talents et une mission de médiateur et de conciliateur. "
Le 02 octobre 1999, face au concept abject de l'ivoirité ayant mis à mal le tissu social ivoirien, le Shaykh Al lslâm son Eminence l'Imam Koné Idriss Koudouss, une personnalité religieuse ivoirienne de première heure, au nom de la communauté musulmane, rappelait " à chacun son devoir moral, (afin) d'éviter à la nation les tourments qui naissent toujours des actes d'exclusion, de l'instauration de fait d'une citoyenneté inégale. Il faut éviter les (procès en sorcellerie) pour (délit de patronyme) comme il existe des délits de faciès...".
Non, les religieux ne doivent être traités ni de "défaitistes, ni de poltrons, ni de gens qui laissent faire ", tel que l'affirme gratuitement Doubé Binty dans son article indigeste.
Pour exemple, pendant que la classe politique, terrée et obnubilée par son accession au pouvoir, manœuvrait avec le CNSP en vue de tailler une constitution sur mesure en 2000, (le futile débat sur les conjonctions et, ou reste gravé dans la mémoire collective), sans attendre la " 25ème heure ", la classe religieuse est restée active.
Avant que "le général Guéi, sa famille et ses proches soient massacrés...", après consultations des spécialistes du droit les 1er et 02 juillet 2000, le Conseil National Islamique a fait remarquer que notre loi fondamentale à soumettre à référendum " comportait des éléments susceptibles d'opposer, non seulement les enfants de ce pays, mais de frustrer des millions d'Ivoiriens qui n'ont d'autre patrie que ce pays... avant de conclure que... le projet final de constitution soumis au suffrage des Ivoiriens les divisera plus qu'il ne les rapprochera; et c'est un comble... "
Les religieux "ne sont pas restés sans réaction" quand les élections présidentielle et législative de 2000 ont fait de nombreux morts notamment le charnier de Yopougon. Une fois de plus, le pays a été mis "à feu et à sang", malgré les rencontres du Conseil National Islamique avec les ONG et les organisations syndicales et politiques et l'adresse du Forum National des Confessions Religieuses de Côte d'Ivoire, le 08 décembre 2000, au Centre Culturel de la Cathédrale Saint Paul d'Abidjan-Plateau.
Toujours, pour assumer leur responsabilité devant Dieu et l'histoire, dans le cadre du Comité de Médiation pour la Réconciliation Nationale (C.M.R.N), avec le soutien d'un diplomate américain, les religieux ont demandé à la Commission électorale de 2000 d'accepter, hors délai, les candidats du R.D.R avec ou sans le président de leur parti. Ils ont rencontré une fin de non recevoir du Front Patriotique, alliance politique d'alors animée essentiellement par le PDCI et le FPI.
Quelques mois plus tard, le 11 juin 2001, le Shaykh Al lslâm son Eminence l'Imam Koné Idriss Koudouss, à l'intention du chef de l'Etat nouvellement élu, déclarait que "la 2ème République s'est installée dans le sang des martyrs musulmans..."
Malgré l'attitude de la classe politique, le Conseil National Islamique est passé consoler tous les candidats non retenus à la présidentielle d'octobre 2000. Tous ceux qui étaient présents en Côte d'Ivoire et encore vivants peuvent le témoigner.
La classe religieuse est restée active même "après les tueries d'Anyama" dont le journaliste de Doubé Binty parle sans avoir été témoin des faits, contrairement au Shaykh Al Islâm son Eminence l'Imam Koné Idriss Koudouss qui a officié en personne la prière funèbre de ces innocentes victimes sauvagement assassinées de nuit. Il y était assisté des religieux du Forum National des Confessions Religieuses de Côte d'Ivoire et de plusieurs membres de la société civile. Pendant ce temps, les braves des périodes d'accalmie de Doubé Binty étaient en cavale.
Fort de ces expériences dont la liste n'est pas exhaustive, la classe religieuse regroupée au sein du Forum National des Confessions Religieuses de Côte d'Ivoire a prévenu sans succès, "les tueries horribles, insoutenables et indéfendables de plus de 500 personnes, les 25, 26 et 27 mars 2004..." Bien qu'elle ait demandé aux pouvoirs publics et à l'opposition de faire l'économie des pertes en vies humaines, le refus des uns et des autres a hélas abouti à ce dont Doubé Binty parle plus haut.
Au reste, le journaliste de Doubé Binty dit et se dédit aussitôt. Il écrit que ces hommes et organisations qu'il qualifie de "médiateurs et conciliateurs de la 25ème heure" demandaient que "seule l'opposition devait faire des concessions; seule l'opposition devait reculer et par conséquent annuler la marche de sa jeunesse" quelques lignes plus loin, Doubé Binty se contredit en rappelant que les religieux ont aussi requis des concessions du chef de l'Etat. "...Ils se rendaient chez l'ancien président de la république qui leur opposait une fin de non recevoir face à leur demande de le voir assouplir sa position en demandant la réunion du CPC pour discuter des problèmes existants..." En plus de l'auto contradiction, Doubé Binty inverse l'ordre de la démarche faite par les religieux. L'opposition a été visitée avant le chef de l'Etat, contrairement à ce que ses informateurs lui ont dit.
L'amnésie sélective et l'auto contradiction de Doubé Binty s'aggravent du manque de courage de son opinion et de l'ingratitude de ses mandants politiques.
Doubé Binty écrit que "l'on se souvient que des confessions religieuses ont refusé de s'associer aux cérémonies organisées en mémoire de ces victimes innocentes. L'on se souvient de la déclaration d'un dignitaire religieux disant que l'opposition l'avait bien mérité qui avait défié ( ?) l'autorité( ?)."
De quelles confessions religieuses s'agit-il? Qui est ce dignitaire religieux? La peur étreint Doubé Binty qui tremble, comme on le dit chez nous, mouilleur (e).
En revanche, ceux qui, comme le Shaykh Al lslâm son Eminence l'Imam Koné Idriss Koudouss, ont accédé à la demande du Rhdp en allant " aux cérémonies organisées en mémoire de ces victimes innocentes" se voient aujourd'hui payés en monnaie de singe. Même s'ils l'ont fait pour l'amour du prochain et pour Dieu Le Dispensateur par essence et par excellence, la reconnaissance que Le Nouveau Réveil leur doit reste aux antipodes de l'image qu'il leur colle: des " médiateurs et conciliateurs de la 25ème heure".
Rien d'étonnant, il naît dans ce milieu des médias en Côte d'Ivoire, une race de journalistes dont les traits communs sont l'ingratitude et la lâcheté. Pour les exprimer, sous nom de plume, ils se transforment en laudateurs de quelques leaders religieux et politiques nostalgiques d'un passé peu glorieux d'une ou de deux actions populistes réchauffées à travers billets et encadrés au contenu allusif dans les colonnes de leur quotidien.
Ce faisant, à l'interrogation de Doubé Binty ; "Ces hommes et ces organisations se sont- ils posé des questions sur leur poids réel et leur propre crédibilité?"
Il faut répondre qu'au regard de ce que l'éthique n'est plus un critère de la crédibilité et de la valeur intrinsèque de l'homme dans le milieu de la presse ivoirienne minée par les vices de toutes natures, un religieux pas plus qu'un chef traditionnel ou un leader d'ONG n'a de poids réel que la quantité de ses biens matériels, quelle que soit l'origine de ceux-ci. Les organes de régulation de ce secteur d'activités ont du pain sur la planche.
A preuves face aux nombreux tués des déchets toxiques, l'intoxication des populations par l'eau mélangée aux excréments humains, le délestage et les coupures intempestives d'eau, les plus nantis essentiellement des politiciens ont pris des précautions: certains, en évitant d'être dans les quartiers pollués, d'autres en s'achetant des groupes électrogènes, des châteaux d'eau et des réacteurs. Mais, dès que l'un d'eux a dissous le gouvernement et la Commission nationale électorale, la jeunesse a été invitée à descendre dans la rue par les autres, et les assassins de service ont encore tué, plongeant ainsi dans la détresse, des familles déjà durement éprouvées par ce qui est susmentionné. De part et d'autre, la presse a été mise à contribution. Elle continue d'aider à exploiter le malheur des familles: Obsèques de martyrs, enquêtes interminables, compassions, etc. L'avènement du gouvernement Soro 2 et de la CEI de Monsieur Bakayoko a-t-il changé les conditions de vie des populations pour qu'on observe l'arrêt ou la suspension des manifestations de rues? Si non, n'a-t-on pas pris les mêmes pour recommencer? Les cartes nationales d'identité et d'électeurs seront distribuées à partir du mois de ...V. Le premier tour de l'élection présidentielle aura lieu en fin...W, début...Y, ou fin...Z. La distraction va reprendre ses droits.
Alors que Doubé Binty s'en prend à celui qui met la jeunesse en garde contre son instrumentalisation et sa prise en otage par les politiques, au constat de ce qui précède, c'est toutes les populations qui sont assujetties par les politiques. La liberté pour laquelle les uns et les autres sont invités par eux à conquérir ou à défendre, n'est en leur âme et conscience qu'une illusion.
En conclusion,
De 1995 à 2010, année de la marche de la jeunesse du Rhdp, la classe religieuse que Doubé Binty a ciblée ne s'est jamais comportée en jaune ou en élément de " la 25ème heure" pour casser une quelconque grève ou manifestation. Cela est contraire à sa mission. Sa préoccupation essentielle conforme à ses fonctions horizontales reste la cohésion sociale, base de paix véritable en chacun et entre tous. Cette classe religieuse infatigable ne s'y dérobera jamais, incha Allah.
Certes les obstacles qui font barrage à un tel objectif sont légion. Prenons conscience que ces obstacles naissent tous de la crise de foi, avant de se multiplier en ingratitude, en mensonge, en désinvolture à l'encontre des garants moraux de la société. Que Dieu nous préserve de leurs affres.
Pour le Conseil National Islamique
Le Porte-parole, Directeur de Cabinet du Président
Imam Mamadou Dosso





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