Pour avoir dépensé l’argent de la vente du cacao de son frère cadet, Noufé Michel a quitté le monde des vivants de manière atroce. Le drame a lieu, à Teyadi, dans la sous-préfecture de Zou, département de Bangolo. Les faits remontent au 27 février 2010 dernier. Noufé Eugène est allé demander des comptes à son frère aîné qui a récolté et vendu son cacao pendant qu’il était absent du village. De retour au pays, Noufé Eugène apprend que Michel a vendu son cacao et s’est acheté un portable et un vélo avec l’argent de la vente. Sa machette aiguisée, Eugène se rend chez son frère dans la nuit du 26 au 27 février au petit matin (3h). «Cette nuit je veux que tu me rendes la totalité de mon argent avec le reçu de vente de mon cacao », vocifère-t-il, fou de rage. Pris de panique, Michel sort un reçu qui malheureusement était celui de l’achat du téléphone portable. Ce que son jeune frère considère comme une foutaise et se jette sur lui. Michel court se réfugier chez le chef de la communauté lobi, Kambou Biwoté, originaire du même village que les deux frères devenus ennemis. Eugène est à ses trousses. Le chef de la communauté les repousse, prétextant qu’il ne saurait accepter qu’ils viennent perpétrer des actes de violence dans sa cour. Les deux frères ennemis décident d’aller régler leur problème au poste de la brigade mixte de gendarmerie de Bangolo basée à Kahin à 4 km de Teyadi. Chemin faisant, Noufé Eugène tranche la tête son frère Michel et s’en fuit. L’épouse de Michel porte plainte contre Kambou Biwoté pour non assistance à personne en danger. «Le chef de tribu Kambou a livré mon mari à une mort certaine. Il a refusé de lui ouvrir sa porte lorsqu’il a essayé d’aller se réfugier chez lui, alors que je l’ai prévenu que Eugène cachait une machette tranchante », a déclaré Hien Odette aux hommes de l’adjudant Gbahou Victor du Centre de commandement intégré (Cci). Kambou Biwoté est donc mis aux arrêts le même jour. Il a été déféré au tribunal de Daloa après avoir passé quatre jours dans les geôles de la brigade mixte de gendarmerie de Bangolo. « Lorsque le juge d’instruction m’a entendu, il a estimé que je n’étais pas coupable et a ordonné que je sois remis en liberté », a signifié Kambou Biwoté qui a regagné son domicile de Teyadi après avoir passé deux jours à la prison civile de Daloa.
Pour conjurer le mauvais sort suite au sang versé dans le village, la notabilité de Teyadi a exigé de Kambou un bœuf, cinq litres d’huile rouge, un coq blanc, deux mètres de pagne blanc et un casier de vin. Ce qui lui a coûté la somme de 250.750 Fcfa. En retour, il lui a été confié la gestion des deux hectares de cacao appartenant au criminel fugitif. Aux dernières nouvelles, l’assassin se serait réfugié dans son village natal Lorobeni, une localité du département de Gahoua au Burkina Faso. Là-bas, il aurait fait croire à ses parents que son frère est décédé par maladie. Notons que Noufé Michel est mort laissant derrière lui une veuve et deux orphelins.
Kindo Ousseny à Man