Vous avez dit que les Forces nouvelles élèvent une vive protestation contre l'évolution tendancieuse du processus de sortie de crise. Quelle est cette évolution tendancieuse et qui en est responsable ?
Concernant l'évolution tendancieuse de la situation, je pense que vous êtes dans ce pays, vous avez remarqué les sorties impérieuses et contre productives de certains membres du camp présidentiel. Nous avons tu le nom de ces personnes parce que ce n'est pas important de le relever, tout le monde le sait. Dans tous les cas, ces propos ne sont pas rassurants dans la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui. Nous sommes à quelques échéances de l'organisation de l'élection présidentielle. N'eût été la double dissolution de la Cei et du gouvernement, je pense qu'on aurait avancé d'un bon pas. Aujourd'hui, il est important de dire que Forces Nouvelles et camp présidentiel, nous avons des cadres d'échanges pour dire ce que nous avons à dire si tant est qu'on a besoin effectivement d'en discuter. Il y a le cadre permanent de concertation (Cpc) qui regroupe les plus hauts responsables et notre secrétaire général (le secrétaire général des Forces Nouvelles) et nous avons également le Cea qui comprend les membres du comité d'évaluation et d'accompagnement de l'accord politique de Ouagadougou. J'en suis membre. Je pense qu'au niveau de ces instances, on peut discuter des sujets qui peuvent fâcher plutôt que d'aller se répandre dans la presse, pour indiquer la position qu'on souhaite par rapport aux questions abordées par l'accord politique de Ouaga. Et qui sont abordées d'une façon telle qu'elles peuvent être sujet à interprétation alors que ça ne devrait pas être le cas puisque l'accord est très clair sur ces questions. Je vous suggère de vous munir de l'accord politique de Ouagadougou et vous verrez que toutes les dispositions que j'ai citées sont contenues dans cet accord. Sur ce sujet, je m'arrêterai là.
Hervé Makré (Le jour Plus)
Les Forces nouvelles réclament la tenue des élections. Quelle est la période qui vous sied ?
Concernant la période pour aller aux élections, je voudrais dire tout simplement que nous, Forces nouvelles, on aimerait aller aux élections présidentielles dans un délai raisonnable comme tous les Ivoiriens. Nous avons signé cet accord parce qu'on estimait et nous estimons toujours que c'est dans la perspective d'une sortie heureuse de la situation de crise dans laquelle la Côte d'Ivoire se trouve. Et nous voulons œuvrer pour la paix et pour ramener la confiance et la sérénité entre les Ivoiriens et nous voulons renouer le dialogue. Et c'est dans cette perspective que nous avons signé l'accord politique de Ouagadougou. Et il est évident que dans ce cadre, l'accord avait été au départ signé pour dix mois, aujourd'hui nous sommes à trente six mois, les Forces nouvelles ne peuvent pas s'en réjouir. Nous tous, nous constatons les difficultés techniques qui ont fait que nous en sommes arrivés là. Et tout ce que nous espérons aujourd'hui, on aimerait que ce soit les difficultés techniques qui prennent le pas et non l'absence de volonté politique. On voulait clarifier notre position pour dire que nous nous sommes engagés à signer l'accord et que par la signature de cet accord-là, nous entendons respecter notre signature et notre engagement. C'est de cela qu'il s'agit. Nous demandons évidemment à l'autre partie aussi de respecter son engagement.
Ce matin, vous avez rencontré le Fpi, qu'avez-vous dit à son président Affi N'guessan et qu'est-ce qu'il vous a dit en retour ?
Au sortir de la rencontre, le ministre d'Etat, ministre de la Justice et garde des Sceaux qui conduisait la délégation, a été très limpide dans ses propos. Il a indiqué que nous étions venus échanger avec le Fpi, parti de la mouvance présidentielle, que cet échange s'inscrivait dans le cadre d'une concertation. Chacun a dit ce qu'il avait à dire concernant ses positions. Le Fpi nous a dit ce qu'il attendait, nous également. Il me semble prématuré pour l'heure d'en dire davantage. Le plus important, c'est qu'on sache quelle est la position des Forces nouvelles concernant l'avancée du processus. Et nous l'avons clairement signifié au cours de cette conférence de presse.
Le camp présidentiel a suscité la crise à la Cei pour avoir la tête de M Mambé, ex-président de cette institution. Estimez-vous que c'est la suite logique de cette crise qui est en train de se passer avec vous ? Les forces nouvelles sont elles, selon vous, dans le viseur du président Gbagbo ?
Dans tous les cas, nous avons constaté des propos débordants, des propos qui ne sont pas rassurants. Et nous voulons attirer l'attention non seulement de la communauté nationale mais internationale. C'est de ça qu'il s'agit. Pour l'heure, comme je vous l'ai indiqué, le chef de l'Etat lui-même reconnaît que le pays est réunifié, que la guerre est finie, que nous sommes dans une période de paix. Nous forces nouvelles, nous estimons qu'en fonction des déclarations qui ont été faites, qu'on ne nous ramène pas en arrière en disant qu'il faut le désarmement comme préalable à l'élection présidentielle pour avancer. Alors même que la difficulté était l'affaire dite des 429 000 personnes qu'on cherchait à régler, ce qui a entraîné la dissolution et du gouvernement et de la Commission électorale indépendante. On nous a indiqué que si on arrivait à obtenir un nouveau gouvernement et la recomposition de la Commission électorale indépendante, on irait à l'établissement de la liste électorale définitive. C'est donc de cela qu'il s'agit. Donc il faut qu'on y aille. On ne peut pas dire comme ça dans l'absolu que nous sommes dans le viseur. Mais en tout cas, nous constatons et vous constatez comme nous d'ailleurs, qu'il y a des propos qui sont tenus. Il faut que ces propos soient arrêtés parce qu'ils ne sont pas faits pour aller à la paix et la sérénité qui doit habiter chacun de nous pour aller vers les différentes étapes qui restent pour aboutir à l'organisation de l'élection présidentielle.
La situation actuelle est une sorte de veillée d'armes entre les Forces nouvelles et le camp présidentiel. Cette situation vous surprend-elle ?
Commissaire Ouattara (porte-parole Fn):
Nous sommes en harmonie avec nos frères d'armes du sud. Vous savez que par le passé, nous sommes passés par Raviart où nous avons discuté et nous avons fait une déclaration conjointe de fin de guerre, jusqu'à l'adresse au chef de l'Etat. Aujourd'hui nous sommes encore dans l'accord politique de Ouagadougou qui est un accord de partenariat. Donc les questions militaires sont traitées dans ce concert. Nous sommes également aujourd'hui d'accord sur le désarmement parce que nous avons signé le plan conjoint des opérations à Yamoussoukro avec son chronogramme le 9 juillet 2007. C'est clair. Donc les déclarations des politiques ne nous troublent pas. Nous avons les tâches que nous avons à accomplir. Je pense que de part et d'autre, le pont n'est pas coupé. Quand c'est possible, nous tenons nos réunions ici et de l'autre côté, nous y allons également. Nous ne sommes pas dans la situation de crise où nous ne sommes pas dans la prédisposition de la réouverture de fronts. Les choses sont bien claires entre nous et jusqu'aujourd'hui, il n'y a pas de désaccord sur ce que nous avons signé. C'est dire qu'entre les deux forces ex-belligérantes, il n'y a pas de désaccord.
Vous venez de parler de désarmement. Pouvez-vous nous dire un mot sur les com'zones ? Doivent-ils partir avant les élections ou rester ?
Pensez-vous qu'ils doivent rester en place avec tous les pouvoirs afférents ?
Je ne sais pourquoi ce terme com'zone vous gène tant. Ce sont des chefs qui dirigent des unités militaires. Aujourd'hui, dans l'accord politique de Ouagadougou, il est question d'aller au désarment et au regroupement des forces ex-belligérantes. Pour nous, les lieux sont déterminés. Il y a Bouaké, Man, Séguéla et Korhogo. Ce sont donc des chefs qui vont être redéployés. Il appartient au responsable des forces armées des Forces nouvelles de faire des nominations. Je ne comprends pas bien quand vous posez la question de savoir s'ils doivent partir ou rester. Partir où ? Ce sont des éléments qui appartiennent aux forces armées des Forces nouvelles. Ils sont des chefs, des commandants. Donc tout comme les autres, ils sont là. Et l'accord politique de Ouagadougou dispose que les deux forces ex-belligérantes coexistent jusqu'à la fin du processus de sortie de crise. A la suite, les deux forces vont fusionner pour donner ce qu'on appellera la nouvelle armée. Pour l'instant, on ne peut demander à certains membres d'une force de partir. Vraiment, ne vous faites pas peur, les Com'zones sont des chefs qui ont été nommés et qui font partie intégrante des forces armées des Forces nouvelles. Ils n'iront nulle part. Le regroupement va se faire dans quatre villes indiquées par l'Apo. Et nous allons faire comme l'accord politique de Ouagadougou le dit. Et c'est ce que je vous rappelle toujours: On fera toujours ce qu'on a dit, ce qu'on a signé. Et on dira toujours ce qu'on fait.
Me Affoussi Bamba, (porte-parole Fn):
Le commissaire Ouattara a été clair. Mais quand il se demande où iront les Com'zones, je dirai que les Com'zones vont aller à l'état-major.
Charles Blé Goudé accuse les Forces nouvelles de jouer un jeu trouble. On vous accuse d'être tout sauf l'arbitre. Quel est le sentiment des Forces nouvelles ?
Sékongo Félicien (porte-parole Fn) :
Nous sommes très souvent écoeurés de constater qu'en Côte d'Ivoire, les gens se départissent difficilement de leur personne et de leur individu. Ce qui fait que souvent les décisions qui sont prises sont empreintes de sensibilité et d'émotion. En disant que les Forces nouvelles sont tout sauf arbitre, nous considérons que la personne définit l'arbitrage selon ses désirs et un certain nombre de choses qui sont d'ailleurs erronées. Et l'arbitre, dans un match de foot-ball, sanctionne quand il y a faute. Il a un pouvoir de sanction. Vous jouez un match, l'autre, au lieu de jouer le ballon, s'amuse à taper sur le pied de ses adversaires. Evidemment, on va lui donner un carton jaune, un carton rouge, gage de son expulsion. Donc pour nous, il ne faut pas faire attention à ces élucubrations de ces quelques individus. Pour nous, il est question d'aller à la paix et de voir l'intérêt supérieur de la nation ivoirienne, ce qui est bon pour les Ivoiriens. Et le Secrétaire général des Forces nouvelles a donné instructions aux Forces nouvelles d'œuvrer dans ce sens, de penser à ce qui arrange la Côte d'Ivoire. Il n'est donc pas question pour nous de faire plaisir à un camp. Ce qui nous importe, c'est le bien-être des Ivoiriens, l'amélioration du vécu des Ivoiriens. Et j'inviterai franchement Charles Blé Goudé qui est aujourd'hui directeur de campagne chargé de la jeunesse du président Laurent Gbagbo, à faire sa mue. Qu'il devienne quelqu'un de responsable en qui la jeunesse pourrait se reconnaître et qui pourrait constituer un repère pour cette jeunesse ivoirienne. Pour nous donc, nous n'allons pas retomber dans certains propos. Nous disons simplement que si les Ivoiriens comprennent qu'il faut aller aux élections, il est aussi bon que les responsables à quelque niveau qu'ils se trouvent, évitent de prendre des positions qui sont uniquement liées à leurs désirs. Pour nous, il n'y a pas de débat à ce niveau.
Propos recueillis par Paul Koffi, Jules Claver Aka et François Bécanthy
Concernant l'évolution tendancieuse de la situation, je pense que vous êtes dans ce pays, vous avez remarqué les sorties impérieuses et contre productives de certains membres du camp présidentiel. Nous avons tu le nom de ces personnes parce que ce n'est pas important de le relever, tout le monde le sait. Dans tous les cas, ces propos ne sont pas rassurants dans la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui. Nous sommes à quelques échéances de l'organisation de l'élection présidentielle. N'eût été la double dissolution de la Cei et du gouvernement, je pense qu'on aurait avancé d'un bon pas. Aujourd'hui, il est important de dire que Forces Nouvelles et camp présidentiel, nous avons des cadres d'échanges pour dire ce que nous avons à dire si tant est qu'on a besoin effectivement d'en discuter. Il y a le cadre permanent de concertation (Cpc) qui regroupe les plus hauts responsables et notre secrétaire général (le secrétaire général des Forces Nouvelles) et nous avons également le Cea qui comprend les membres du comité d'évaluation et d'accompagnement de l'accord politique de Ouagadougou. J'en suis membre. Je pense qu'au niveau de ces instances, on peut discuter des sujets qui peuvent fâcher plutôt que d'aller se répandre dans la presse, pour indiquer la position qu'on souhaite par rapport aux questions abordées par l'accord politique de Ouaga. Et qui sont abordées d'une façon telle qu'elles peuvent être sujet à interprétation alors que ça ne devrait pas être le cas puisque l'accord est très clair sur ces questions. Je vous suggère de vous munir de l'accord politique de Ouagadougou et vous verrez que toutes les dispositions que j'ai citées sont contenues dans cet accord. Sur ce sujet, je m'arrêterai là.
Hervé Makré (Le jour Plus)
Les Forces nouvelles réclament la tenue des élections. Quelle est la période qui vous sied ?
Concernant la période pour aller aux élections, je voudrais dire tout simplement que nous, Forces nouvelles, on aimerait aller aux élections présidentielles dans un délai raisonnable comme tous les Ivoiriens. Nous avons signé cet accord parce qu'on estimait et nous estimons toujours que c'est dans la perspective d'une sortie heureuse de la situation de crise dans laquelle la Côte d'Ivoire se trouve. Et nous voulons œuvrer pour la paix et pour ramener la confiance et la sérénité entre les Ivoiriens et nous voulons renouer le dialogue. Et c'est dans cette perspective que nous avons signé l'accord politique de Ouagadougou. Et il est évident que dans ce cadre, l'accord avait été au départ signé pour dix mois, aujourd'hui nous sommes à trente six mois, les Forces nouvelles ne peuvent pas s'en réjouir. Nous tous, nous constatons les difficultés techniques qui ont fait que nous en sommes arrivés là. Et tout ce que nous espérons aujourd'hui, on aimerait que ce soit les difficultés techniques qui prennent le pas et non l'absence de volonté politique. On voulait clarifier notre position pour dire que nous nous sommes engagés à signer l'accord et que par la signature de cet accord-là, nous entendons respecter notre signature et notre engagement. C'est de cela qu'il s'agit. Nous demandons évidemment à l'autre partie aussi de respecter son engagement.
Ce matin, vous avez rencontré le Fpi, qu'avez-vous dit à son président Affi N'guessan et qu'est-ce qu'il vous a dit en retour ?
Au sortir de la rencontre, le ministre d'Etat, ministre de la Justice et garde des Sceaux qui conduisait la délégation, a été très limpide dans ses propos. Il a indiqué que nous étions venus échanger avec le Fpi, parti de la mouvance présidentielle, que cet échange s'inscrivait dans le cadre d'une concertation. Chacun a dit ce qu'il avait à dire concernant ses positions. Le Fpi nous a dit ce qu'il attendait, nous également. Il me semble prématuré pour l'heure d'en dire davantage. Le plus important, c'est qu'on sache quelle est la position des Forces nouvelles concernant l'avancée du processus. Et nous l'avons clairement signifié au cours de cette conférence de presse.
Le camp présidentiel a suscité la crise à la Cei pour avoir la tête de M Mambé, ex-président de cette institution. Estimez-vous que c'est la suite logique de cette crise qui est en train de se passer avec vous ? Les forces nouvelles sont elles, selon vous, dans le viseur du président Gbagbo ?
Dans tous les cas, nous avons constaté des propos débordants, des propos qui ne sont pas rassurants. Et nous voulons attirer l'attention non seulement de la communauté nationale mais internationale. C'est de ça qu'il s'agit. Pour l'heure, comme je vous l'ai indiqué, le chef de l'Etat lui-même reconnaît que le pays est réunifié, que la guerre est finie, que nous sommes dans une période de paix. Nous forces nouvelles, nous estimons qu'en fonction des déclarations qui ont été faites, qu'on ne nous ramène pas en arrière en disant qu'il faut le désarmement comme préalable à l'élection présidentielle pour avancer. Alors même que la difficulté était l'affaire dite des 429 000 personnes qu'on cherchait à régler, ce qui a entraîné la dissolution et du gouvernement et de la Commission électorale indépendante. On nous a indiqué que si on arrivait à obtenir un nouveau gouvernement et la recomposition de la Commission électorale indépendante, on irait à l'établissement de la liste électorale définitive. C'est donc de cela qu'il s'agit. Donc il faut qu'on y aille. On ne peut pas dire comme ça dans l'absolu que nous sommes dans le viseur. Mais en tout cas, nous constatons et vous constatez comme nous d'ailleurs, qu'il y a des propos qui sont tenus. Il faut que ces propos soient arrêtés parce qu'ils ne sont pas faits pour aller à la paix et la sérénité qui doit habiter chacun de nous pour aller vers les différentes étapes qui restent pour aboutir à l'organisation de l'élection présidentielle.
La situation actuelle est une sorte de veillée d'armes entre les Forces nouvelles et le camp présidentiel. Cette situation vous surprend-elle ?
Commissaire Ouattara (porte-parole Fn):
Nous sommes en harmonie avec nos frères d'armes du sud. Vous savez que par le passé, nous sommes passés par Raviart où nous avons discuté et nous avons fait une déclaration conjointe de fin de guerre, jusqu'à l'adresse au chef de l'Etat. Aujourd'hui nous sommes encore dans l'accord politique de Ouagadougou qui est un accord de partenariat. Donc les questions militaires sont traitées dans ce concert. Nous sommes également aujourd'hui d'accord sur le désarmement parce que nous avons signé le plan conjoint des opérations à Yamoussoukro avec son chronogramme le 9 juillet 2007. C'est clair. Donc les déclarations des politiques ne nous troublent pas. Nous avons les tâches que nous avons à accomplir. Je pense que de part et d'autre, le pont n'est pas coupé. Quand c'est possible, nous tenons nos réunions ici et de l'autre côté, nous y allons également. Nous ne sommes pas dans la situation de crise où nous ne sommes pas dans la prédisposition de la réouverture de fronts. Les choses sont bien claires entre nous et jusqu'aujourd'hui, il n'y a pas de désaccord sur ce que nous avons signé. C'est dire qu'entre les deux forces ex-belligérantes, il n'y a pas de désaccord.
Vous venez de parler de désarmement. Pouvez-vous nous dire un mot sur les com'zones ? Doivent-ils partir avant les élections ou rester ?
Pensez-vous qu'ils doivent rester en place avec tous les pouvoirs afférents ?
Je ne sais pourquoi ce terme com'zone vous gène tant. Ce sont des chefs qui dirigent des unités militaires. Aujourd'hui, dans l'accord politique de Ouagadougou, il est question d'aller au désarment et au regroupement des forces ex-belligérantes. Pour nous, les lieux sont déterminés. Il y a Bouaké, Man, Séguéla et Korhogo. Ce sont donc des chefs qui vont être redéployés. Il appartient au responsable des forces armées des Forces nouvelles de faire des nominations. Je ne comprends pas bien quand vous posez la question de savoir s'ils doivent partir ou rester. Partir où ? Ce sont des éléments qui appartiennent aux forces armées des Forces nouvelles. Ils sont des chefs, des commandants. Donc tout comme les autres, ils sont là. Et l'accord politique de Ouagadougou dispose que les deux forces ex-belligérantes coexistent jusqu'à la fin du processus de sortie de crise. A la suite, les deux forces vont fusionner pour donner ce qu'on appellera la nouvelle armée. Pour l'instant, on ne peut demander à certains membres d'une force de partir. Vraiment, ne vous faites pas peur, les Com'zones sont des chefs qui ont été nommés et qui font partie intégrante des forces armées des Forces nouvelles. Ils n'iront nulle part. Le regroupement va se faire dans quatre villes indiquées par l'Apo. Et nous allons faire comme l'accord politique de Ouagadougou le dit. Et c'est ce que je vous rappelle toujours: On fera toujours ce qu'on a dit, ce qu'on a signé. Et on dira toujours ce qu'on fait.
Me Affoussi Bamba, (porte-parole Fn):
Le commissaire Ouattara a été clair. Mais quand il se demande où iront les Com'zones, je dirai que les Com'zones vont aller à l'état-major.
Charles Blé Goudé accuse les Forces nouvelles de jouer un jeu trouble. On vous accuse d'être tout sauf l'arbitre. Quel est le sentiment des Forces nouvelles ?
Sékongo Félicien (porte-parole Fn) :
Nous sommes très souvent écoeurés de constater qu'en Côte d'Ivoire, les gens se départissent difficilement de leur personne et de leur individu. Ce qui fait que souvent les décisions qui sont prises sont empreintes de sensibilité et d'émotion. En disant que les Forces nouvelles sont tout sauf arbitre, nous considérons que la personne définit l'arbitrage selon ses désirs et un certain nombre de choses qui sont d'ailleurs erronées. Et l'arbitre, dans un match de foot-ball, sanctionne quand il y a faute. Il a un pouvoir de sanction. Vous jouez un match, l'autre, au lieu de jouer le ballon, s'amuse à taper sur le pied de ses adversaires. Evidemment, on va lui donner un carton jaune, un carton rouge, gage de son expulsion. Donc pour nous, il ne faut pas faire attention à ces élucubrations de ces quelques individus. Pour nous, il est question d'aller à la paix et de voir l'intérêt supérieur de la nation ivoirienne, ce qui est bon pour les Ivoiriens. Et le Secrétaire général des Forces nouvelles a donné instructions aux Forces nouvelles d'œuvrer dans ce sens, de penser à ce qui arrange la Côte d'Ivoire. Il n'est donc pas question pour nous de faire plaisir à un camp. Ce qui nous importe, c'est le bien-être des Ivoiriens, l'amélioration du vécu des Ivoiriens. Et j'inviterai franchement Charles Blé Goudé qui est aujourd'hui directeur de campagne chargé de la jeunesse du président Laurent Gbagbo, à faire sa mue. Qu'il devienne quelqu'un de responsable en qui la jeunesse pourrait se reconnaître et qui pourrait constituer un repère pour cette jeunesse ivoirienne. Pour nous donc, nous n'allons pas retomber dans certains propos. Nous disons simplement que si les Ivoiriens comprennent qu'il faut aller aux élections, il est aussi bon que les responsables à quelque niveau qu'ils se trouvent, évitent de prendre des positions qui sont uniquement liées à leurs désirs. Pour nous, il n'y a pas de débat à ce niveau.
Propos recueillis par Paul Koffi, Jules Claver Aka et François Bécanthy