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Politique Publié le mardi 23 mars 2010 | Notre Voie

Désarmement des ex-rebelles - Soro pris entre deux feux

La question du désarmement divise les Forces nouvelles. Chargé de l’application sur le terrain de l’accord de Ouagadougou, le Premier ministre, Guillaume Soro, se trouve dans un vaste dilemme. Sa crédibilité et le succès du processus de sortie de crise sont à l’épreuve. Une mission de l’ONU est annoncée en Côte d’Ivoire pour le mois d’avril, a-t-on appris de sources concordantes, afin de faire le point du processus de sortie de crise. «Il s’agit surtout, pour cette mission, d’identifier les obstacles à la tenue rapide de l’élection présidentielle et voir les responsables de ces blocages. La mission rendra compte au conseil de sécurité de l’ONU qui prendra les mesures nécessaires. Il n’est pour l’instant pas question de sanctions, mais rien n’est à exclure», soutient une source proche de l’ONUCI. Cette révélation permet de comprendre, à l’analyse, la poussée d’adrénaline qu’ont eue les Forces nouvelles (ex-rébellion armée) suite à la déclaration de l’ambassadeur Alcide Djédjé, représentant de la Côte d’Ivoire près de l’ONU, le 17 mars 2010, devant le Conseil de sécurité des Nations unies à New York. Au nom des Forces nouvelles, Me Affoussy Bamba, la toute nouvelle porte-parole, n’a pu retenir sa colère envers SEM. Alcide Djédjé, le 19 mars dernier, à la sortie d’une rencontre avec le PDCI-RDA. «Au cours de la séance du Conseil de sécurité des Nations unies, l’ambassadeur Alcide Djédjé s’est livré à un exercice de dénonciation systématique des Forces nouvelles, les épinglant comme ceux qui bloquent le processus de sortie de crise. L’ambassadeur a indiqué que les Forces nouvelles, en refusant de désarmer, empêcheraient la tenue de l’élection présidentielle. (…) En outre, il a rajouté que les Nations unies ne peuvent pas valider un scrutin national sur un territoire coupé en deux avec l’interdiction d’accès à un candidat et ses partisans sur une partie de ce territoire et une télévision privée dans la zone contrôlée par les Forces nouvelles. L’accord politique de Ouagadougou est très clair sur ces questions qui ne sont, en aucun cas, un préalable à l’organisation de l’élection présidentielle comme il tente de le faire croire». Ces propos de la remplaçante du ministre Sidiki Konaté achèvent de convaincre sur l’état d’esprit qui anime le clan Soro qui redoute d’être épinglé par la communauté internationale comme étant «l’obstacle» au processus de sortie de crise. A la vérité, c’est pour tenter de faire croire que les Forces nouvelles sont unies sur la question du désarmement que Me Affoussy Bamba s’est élevée contre la déclaration de l’ambassadeur Alcide Djédjé. Le représentant de la Côte d’Ivoire à l’ONU n’a dit que ce qui est. A savoir les actes de vandalisme (casses, incendies de biens publics et privés) perpétrés par le RHDP qui ont émaillé des localités des zones CNO (centre, nord et ouest) au vu et au su des Forces nouvelles qui continuent pourtant de contrôler cette partie du territoire national. La question du désarmement divise profondément les Forces nouvelles et le conclave tenu à Bouaké, du 6 au 14 mars 2010, n’a pu faire changer les choses. Au-delà de l’apparence, Guillaume Soro, SG des Forces nouvelles, est pris entre deux feux. D’une part, ses partisans qui ne sont pas fondamentalement opposés au désarmement des ex-rebelles avant la tenue de la présidentielle. Et, d’autre part, les pro-Alassane Ouattara présents parmi les responsables politiques et militaires des Forces nouvelles qui sont réfractaires à tout idée de désarmement avant les élections. Leur argument ? «Les milices (groupes d’autodéfense) sont toujours armées en dépit de ce que fait croire le camp présidentiel», soutiennent certains pro-Ouattara des FN. Alors que la question du désarmement des milices ne fait l’ombre d’aucun doute, celle des ex-rebelles suscite des inquiétudes même au sein de la communauté internationale. L’ONU, qui parraine, à l’instar de l’UA, l’UE et la CEDEAO, l’accord politique de Ouagadougou, n’ignore pas que le 4ème accord complémentaire signé le 22 décembre 2008 à Ouagadougou (Burkina Faso) par le Président Laurent Gbagbo et le Premier ministre, Guillaume Soro, en présence du facilitateur, le Président du Faso, Blaise Compaoré, stipule clairement, en son article 5, que «le démantèlement des milices concomitamment avec la démobilisation des ex-combattants des FAFN devra être achevé au plus tard deux mois avant la date fixée pour l’élection présidentielle». Comme on le constate, le dépôt des armes constitue un préalable pour la tenue de la présidentielle. Le clan Soro en est conscient, même s’il feint de l’ignorer pour s’évertuer à ne pas approfondir les contradictions au sein de l’ex-rébellion. Des contradictions qui font que les pro-Ouattara soutiennent l’accord de Ouaga sur le bout des lèvres et seraient bien heureux que Guillaume Soro échoue dans sa mission d’organiser des élections présidentielles libres et transparentes. Parce qu,e pour eux, il représente «ce traiîre» qui s’écarte de «la mission» véritable des FN. A savoir mettre Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire par tous les moyens. Didier Depry ddepry@hotmail.com
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