Il fallait s’y attendre. La dernière mission conjointe Fmi-Banque mondiale-Banque africaine de développement vient d’épingler à nouveau la Direction générale des Douanes pour les mauvais résultats enregistrés par cette régie financière. En effet, du 04 au 19 mars 2010, la mission du Fonds monétaire international conduite par Doris Ross a passé en revue la mise en œuvre du Programme économique et de la stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp) en 2009, appuyé par la Facilité élargie de crédit (Fec), antérieurement Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance. Si la mission a salué le travail accompli par l’équipe du ministère de l’Economie et des Finances, dirigée par Charles Koffi Diby, elle a révélé que les recettes ont été proches de l’objectif initial. Elles auraient pu en être autrement si les Douanes ivoiriennes avaient joué leur partition. La mission n’a pas manqué de déplorer une performance largement en deçà des attentes au niveau des recettes douanières. Cette contre-performance a été compensée par une meilleure collecte des revenus pétroliers. Les experts des bailleurs de fonds recommandent que les efforts de collecte s’intensifient pour retrouver le niveau normal de collecte à la douane. Cela fait deux fois que la Direction générale des Douanes est épinglée par les bailleurs de fonds. Mais ceux-ci n’ont pas été surpris par la médiocrité dont fait preuve le Colonel Major, Alphonse Mangly. Dans les chancelleries, l’on estime qu’on ne peut pas, sous nos tropiques, être Directeur de campagne d’un président de la République (Laurent Gbagbo) et occuper un tel poste. L’on n’est donc pas surpris des résultats de cette régie financière qui est considérée depuis la venue de Mangly, comme le mauvais élève des bailleurs de fonds. Ce Directeur de campagne du président Laurent Gbagbo à Danané, passe le plus clair de son temps dans sa région, à la pêche de voix pour son candidat qui l’a parachuté à ce poste. Sans appel à candidature comme ce fut le cas pour son prédécesseur, Gnamien Konan, dégommé par le président Gbagbo parce qu’il a décidé de faire de la politique. Cela devait s’appliquer aussi à Mangly mais l’on a fait fi des règles en la matière. Et aujourd’hui, les résultats parlent d’eux-mêmes. En fin d’exercice 2009, la Douane n’a pas atteint les objectifs qu’elle s’était fixée. Les recettes escomptées n’ont pu être atteintes du fait des déperditions liées à des défaillances au niveau du système informatique et à des piratages de ce système qui ont occasionné des détournements estimés à 20 milliards de Fcfa. Un vaste réseau qui opérait dans les arcanes de cette régie sans que cela ne soit su de son premier responsable. Quoi de plus normal, si l’homme est toujours en campagne.
Un gap oscillant entre 75 et 150 milliards de Fcfa a même été constaté. L’incapacité de Mangly à gérer les acquis de son prédécesseur est de plus en plus avérée. Au sein de la Direction générale des Douanes, les critiques les plus acerbes vont à l’endroit du Directeur de campagne de Gbagbo qui, du fait de sa mauvaise gestion, a failli occasionner une grève récemment. Tout est parti du fonds laissé par Gnamien Konan. Celui-ci, en quittant la Direction générale des Douanes, a laissé plus de 46 milliards de Fcfa dans une caisse qui devait servir à gérer cette régie. Cette caisse qui a toujours existé n’est pas reversée au Trésor public ivoirien. Elle était alimentée par l’argent du contentieux, les amendes, les ventes aux enchères, etc. Elle a toujours servi au fonctionnement de cette régie financière et à payer la prime de responsabilité des agents des Douanes, des cadres aux chefs de brigade. L’ex-Dg des Douanes a toujours insisté sur la transparence qui doit prévaloir au niveau de la gestion de ce fonds. Mais selon des sources dignes de foi, les 46 milliards de Fcfa, quelques mois après l’arrivée de Mangly, avaient disparu de cette caisse. Les engagements vis-à-vis des douaniers, précisément les chefs de service se faisaient au prix de plusieurs acrobaties ou avaient dû mal à être honorés. Pour preuve, de décembre 2009 à février 2010, les chefs de service n’avaient pas perçu leurs primes de responsabilités et une grève pointait à l’horizon. « De mémoire de douaniers, cela n’était jamais arrivé », a indiqué sous le couvert de l’anonymat un responsable de cette régie financière. Finalement, face à la grogne, la situation a pu être décantée entre fin février et début mars 2010. Ce fonds n’a pu être pérennisé aujourd’hui. Ainsi, outre les 46 milliards de Fcfa qui ont été dépensés, il y a aussi le fait que la Direction générale des Douanes n’arrive plus à reverser convenablement au Trésor public, sa quote-part devant servir au paiement de la prime trimestrielle des agents. En effet, au sein du Trésor, se trouve une caisse qui est alimentée par la Direction générale des Douanes ivoirienne, la Direction générale des Impôts. C’est donc cet argent qui est reversé sous forme de primes trimestrielles aux agents de la Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique, de la Direction générale des Impôts, de la Direction générale de l’Economie. Cependant pendant trois mois (décembre 2009 à février 2010), la Direction générale des Douanes a eu toutes les peines à honorer cet engagement. Où est donc parti cet argent ? A ce sujet, les supputations vont bon train et des personnes n’hésitent pas à souligner que l’argent sert à financer les actions du président Laurent Gbagbo à Danané, région où Mangly est son Directeur de campagne. Constat : quasiment tous les week-ends, des dons sont faits par le Directeur de campagne du président Laurent Gbagbo qui n’hésite pas à demander aux populations de Danané de voter le premier des refondateurs car il en a besoin pour poursuivre son œuvre. « Si je fais votre fierté, faites aussi ma fierté, en élisant Gbagbo, Président de la République », a dit il y a quelques mois, Mangly, lors d’une tournée à l’ouest. Le paradoxe, c’est que bien avant sa venue à la tête de la Direction générale des Douanes, Alphonse Mangly ne faisait pas autant de dons (véhicules, motos, argent, etc.). Il a fallu qu’il soit porté à la tête de cette régie financière pour que l’on se rende compte que l’homme a beaucoup d’argent au point d’en distribuer pratiquement tous les week-ends. Les caisses de l’Etat étant bien profondes, il urge aujourd’hui que l’homme soit débarqué au risque de confondre ce qui n’est pas à confondre. Si ce n’est déjà fait avec toutes les difficultés que la Douane éprouve à honorer ses engagements aujourd’hui. Les bailleurs de fonds, après un carton rouge à cette régie financière du 02 au 16 septembre 2009 vient de remettre encore le couvert en décriant le mauvais travail d’Alphonse Mangly. Pendant combien de temps va-t-on faire la sourde oreille ou refuser de voir ce qui est gros comme la lune ? Le président Gbagbo gagnerait à débarquer cet homme à moins qu’il ne fasse son affaire.
Jean Eric ADINGRA
Un gap oscillant entre 75 et 150 milliards de Fcfa a même été constaté. L’incapacité de Mangly à gérer les acquis de son prédécesseur est de plus en plus avérée. Au sein de la Direction générale des Douanes, les critiques les plus acerbes vont à l’endroit du Directeur de campagne de Gbagbo qui, du fait de sa mauvaise gestion, a failli occasionner une grève récemment. Tout est parti du fonds laissé par Gnamien Konan. Celui-ci, en quittant la Direction générale des Douanes, a laissé plus de 46 milliards de Fcfa dans une caisse qui devait servir à gérer cette régie. Cette caisse qui a toujours existé n’est pas reversée au Trésor public ivoirien. Elle était alimentée par l’argent du contentieux, les amendes, les ventes aux enchères, etc. Elle a toujours servi au fonctionnement de cette régie financière et à payer la prime de responsabilité des agents des Douanes, des cadres aux chefs de brigade. L’ex-Dg des Douanes a toujours insisté sur la transparence qui doit prévaloir au niveau de la gestion de ce fonds. Mais selon des sources dignes de foi, les 46 milliards de Fcfa, quelques mois après l’arrivée de Mangly, avaient disparu de cette caisse. Les engagements vis-à-vis des douaniers, précisément les chefs de service se faisaient au prix de plusieurs acrobaties ou avaient dû mal à être honorés. Pour preuve, de décembre 2009 à février 2010, les chefs de service n’avaient pas perçu leurs primes de responsabilités et une grève pointait à l’horizon. « De mémoire de douaniers, cela n’était jamais arrivé », a indiqué sous le couvert de l’anonymat un responsable de cette régie financière. Finalement, face à la grogne, la situation a pu être décantée entre fin février et début mars 2010. Ce fonds n’a pu être pérennisé aujourd’hui. Ainsi, outre les 46 milliards de Fcfa qui ont été dépensés, il y a aussi le fait que la Direction générale des Douanes n’arrive plus à reverser convenablement au Trésor public, sa quote-part devant servir au paiement de la prime trimestrielle des agents. En effet, au sein du Trésor, se trouve une caisse qui est alimentée par la Direction générale des Douanes ivoirienne, la Direction générale des Impôts. C’est donc cet argent qui est reversé sous forme de primes trimestrielles aux agents de la Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique, de la Direction générale des Impôts, de la Direction générale de l’Economie. Cependant pendant trois mois (décembre 2009 à février 2010), la Direction générale des Douanes a eu toutes les peines à honorer cet engagement. Où est donc parti cet argent ? A ce sujet, les supputations vont bon train et des personnes n’hésitent pas à souligner que l’argent sert à financer les actions du président Laurent Gbagbo à Danané, région où Mangly est son Directeur de campagne. Constat : quasiment tous les week-ends, des dons sont faits par le Directeur de campagne du président Laurent Gbagbo qui n’hésite pas à demander aux populations de Danané de voter le premier des refondateurs car il en a besoin pour poursuivre son œuvre. « Si je fais votre fierté, faites aussi ma fierté, en élisant Gbagbo, Président de la République », a dit il y a quelques mois, Mangly, lors d’une tournée à l’ouest. Le paradoxe, c’est que bien avant sa venue à la tête de la Direction générale des Douanes, Alphonse Mangly ne faisait pas autant de dons (véhicules, motos, argent, etc.). Il a fallu qu’il soit porté à la tête de cette régie financière pour que l’on se rende compte que l’homme a beaucoup d’argent au point d’en distribuer pratiquement tous les week-ends. Les caisses de l’Etat étant bien profondes, il urge aujourd’hui que l’homme soit débarqué au risque de confondre ce qui n’est pas à confondre. Si ce n’est déjà fait avec toutes les difficultés que la Douane éprouve à honorer ses engagements aujourd’hui. Les bailleurs de fonds, après un carton rouge à cette régie financière du 02 au 16 septembre 2009 vient de remettre encore le couvert en décriant le mauvais travail d’Alphonse Mangly. Pendant combien de temps va-t-on faire la sourde oreille ou refuser de voir ce qui est gros comme la lune ? Le président Gbagbo gagnerait à débarquer cet homme à moins qu’il ne fasse son affaire.
Jean Eric ADINGRA