A l’instar du monde entier, la Côte d’Ivoire célèbre ce lundi 22 mars 2010, la Journée Mondiale de l’Eau dont le thème est : « communiquer sur l’importance de la qualité au même titre que la quantité d’eau disponible ».
Le choix d’un tel thème traduit la volonté de donner d’une part, à la qualité de l’eau pour la santé de la personne humaine et d’autre part, à l’état de son environnement, la place qui leur revient pour le bien-être de l’Humanité. En d’autres termes, il s’agit d’œuvrer pour rendre disponible l’or bleu qu’est l’eau, en quantité suffisante et en qualité pour un monde sain.
L’enjeu est de taille quand on sait qu’aujourd’hui, 1,1 milliards de personnes dépendent de sources d'eau non potable. De même, on estime qu’en 2030, plus de cinq milliards (67% de la population mondiale) de personnes ne disposeront pas d'un accès à des installations sanitaires décentes.
Dans les pays en développement, 80 % des maladies sont liées à l'eau et causent la mort prématurée de 3 millions de personnes chaque année. 5 000 enfants meurent chaque jour de diarrhée, soit un toutes les 17 secondes. Au total, un dixième des maladies au niveau mondial pourraient être évitées grâce à une amélioration de l'approvisionnement, de l'assainissement, de l'hygiène et de la gestion des ressources en eau.
L'objectif du Millénaire pour le développement concernant l'eau potable dans le but de réduire de moitié d'ici 2015 le pourcentage de la population n'ayant pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable salubre est en bonne voie, vu que les tendances actuelles suggèrent que plus de 90 % de la population mondiale utiliseront des sources d'eau potable salubre d'ici cette échéance.
Les changements climatiques sont l'un des thèmes majeurs des discussions lors du prochain Forum mondial de l'Eau d'Istanbul, en amont de la journée mondiale de l'eau du 22 mars. Loin des prévisions à 20 ou 30 ans, l'impact humanitaire des changements climatiques est déjà une réalité, avec l’eau comme problématique essentielle.
En l'espace de 30 ans, le nombre de catastrophes climatiques a été multiplié par quatre. Sur les dix dernières années, ce sont en moyenne 250 millions de personnes qui ont été affectées par ces phénomènes et plus de 120 000 personnes en décèdent chaque année. L'eau est bien souvent au cœur de ces catastrophes : elle est synonyme de mort, de destructions, tant des cultures que des infrastructures, de problèmes d'hygiène, de prolifération de maladies et de déplacements de population.
Chaque année, 1500 kilomètres cubes d’eaux usées sont produits à l’échelle mondiale. Les déchets et eaux usées pourraient être réutilisés efficacement pour l’énergie et l’irrigation, mais ce n’est pas le cas. Dans certains pays en développement, 80% des déchets ne sont pas traités, faute de législation et de ressources. La population et l’industrie croissantes créent de nouvelles sources de pollution et font exploser la demande en eau potable.
La Côte d’Ivoire n’est pas réellement à l’abri de tous ces risques et dangers. Malgré les forts potentiels en ressources en eau et les différents programmes gouvernementaux appuyés, notamment par l’Union Européenne et la Banque Mondiale, qui ont fait passer la proportion des ménages ayant accès à l’eau potable de 51,2% en 2002 à 61% en 2008 au niveau national, des inquiétudes sont réelles.
Selon le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), en milieu urbain, à peine 40% des ménages ont accès à un système d’assainissement approprié. Cette situation tend à s’aggraver au fil des ans en raison d’une urbanisation désordonnée et d’une lenteur des investissements en infrastructures. Par ailleurs, les exutoires en lagune de la plupart des réseaux d’eaux usées risquent de contaminer la nappe souterraine par leurs infiltrations. A Abidjan, 4,4 millions de m3 par an de rejets résiduaires des industries et des ménages sont déversés dans la lagune Ebrié.
En milieu rural, l’assainissement est une composante qui reste encore ignorée et marginalisée dans les différents programmes d’alimentation en eau potable. Moins de 35% des ménages ruraux ont accès à des dispositifs d’assainissement dont 9% disposent d’un système adéquat.
La Côte d’Ivoire dispose d’un réseau hydrométrique national performant pour l’évaluation quantitative des eaux de surface. Cependant, elle rencontre des difficultés pour évaluer les eaux souterraines et les ressources du bassin sédimentaire (nappe d’Abidjan) sont menacées à long terme par l’urbanisation et les pollutions.
En réalité, les populations sont insuffisamment approvisionnées en eau potable. Quatre principales causes expliquent ce déficit à cause d’un défaut de continuité de service d’eau potable dans les grandes villes, de l’absence d’études sur la sécurisation de l’alimentation en eau potable des populations de Côte d’Ivoire et de la défaillance en matière de maintenance des équipements d’alimentation en eau potable du milieu rural.
Les conséquences se traduisent en termes de recrudescence des maladies liées à l’eau, notamment la diarrhée, le choléra, l’onchocercose, la bilharziose, le ver de guinée, l’ulcère de Buruli etc.
Par ailleurs, les ressources en eau destinées à l’alimentation en eau potable ne sont pas maîtrisées et sécurisées, à cause des difficultés de planification de l’alimentation en eau potable et pour le dimensionnement adéquat des ouvrages de mobilisation en eau et les catastrophes naturelles (inondations, sécheresses). Il s’agit également de la détérioration de la qualité des ressources en eau (pollutions, zones de protection, végétaux aquatiques, déchets toxiques) et de la non-réalimentation de la nappe.
Au regard de ce qui précède, la Commission des organisations sociales de base (COSB) et la Commission du Développement Durable (CDD) de la CSCI demandent aux pouvoirs publics de :
- mobiliser urgemment toutes les ressources nécessaires pour mettre en œuvre efficacement les mesures prévues dans le DSRP en matière d’approvisionnement des populations en eau potable ;
- prendre des dispositions préventives pour éviter des catastrophes liées à une gestion approximative des ressources en eau ;
- associer la société civile dans les programmes nationaux de gestion de l’eau et l’impliquer en matière d’éducation des populations sur les risques et dangers liés à l’eau ;
La COSB et la CDD de la CSCI demandent aux partenaires extérieurs de la Côte d’Ivoire de poursuivre, voire renforcer leurs soutien aux programmes de planification et de gestion des ressources en eau.
Fait à Abidjan, le 22 mars 2010
Pour la CSCI,
La Commission des Organisations Sociales de Base (COSB) : CARITAS Côte d’Ivoire, ARK, FEDESI, ASAPSU, AFSA, BOKAYE, CFRAR, OASIS
La Commission pour le Développement Durable (CDD) : FEREAD, ODHAROM, FNDP, AIBEF, ANOPACI, FACCI, UNIPL.
Le choix d’un tel thème traduit la volonté de donner d’une part, à la qualité de l’eau pour la santé de la personne humaine et d’autre part, à l’état de son environnement, la place qui leur revient pour le bien-être de l’Humanité. En d’autres termes, il s’agit d’œuvrer pour rendre disponible l’or bleu qu’est l’eau, en quantité suffisante et en qualité pour un monde sain.
L’enjeu est de taille quand on sait qu’aujourd’hui, 1,1 milliards de personnes dépendent de sources d'eau non potable. De même, on estime qu’en 2030, plus de cinq milliards (67% de la population mondiale) de personnes ne disposeront pas d'un accès à des installations sanitaires décentes.
Dans les pays en développement, 80 % des maladies sont liées à l'eau et causent la mort prématurée de 3 millions de personnes chaque année. 5 000 enfants meurent chaque jour de diarrhée, soit un toutes les 17 secondes. Au total, un dixième des maladies au niveau mondial pourraient être évitées grâce à une amélioration de l'approvisionnement, de l'assainissement, de l'hygiène et de la gestion des ressources en eau.
L'objectif du Millénaire pour le développement concernant l'eau potable dans le but de réduire de moitié d'ici 2015 le pourcentage de la population n'ayant pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable salubre est en bonne voie, vu que les tendances actuelles suggèrent que plus de 90 % de la population mondiale utiliseront des sources d'eau potable salubre d'ici cette échéance.
Les changements climatiques sont l'un des thèmes majeurs des discussions lors du prochain Forum mondial de l'Eau d'Istanbul, en amont de la journée mondiale de l'eau du 22 mars. Loin des prévisions à 20 ou 30 ans, l'impact humanitaire des changements climatiques est déjà une réalité, avec l’eau comme problématique essentielle.
En l'espace de 30 ans, le nombre de catastrophes climatiques a été multiplié par quatre. Sur les dix dernières années, ce sont en moyenne 250 millions de personnes qui ont été affectées par ces phénomènes et plus de 120 000 personnes en décèdent chaque année. L'eau est bien souvent au cœur de ces catastrophes : elle est synonyme de mort, de destructions, tant des cultures que des infrastructures, de problèmes d'hygiène, de prolifération de maladies et de déplacements de population.
Chaque année, 1500 kilomètres cubes d’eaux usées sont produits à l’échelle mondiale. Les déchets et eaux usées pourraient être réutilisés efficacement pour l’énergie et l’irrigation, mais ce n’est pas le cas. Dans certains pays en développement, 80% des déchets ne sont pas traités, faute de législation et de ressources. La population et l’industrie croissantes créent de nouvelles sources de pollution et font exploser la demande en eau potable.
La Côte d’Ivoire n’est pas réellement à l’abri de tous ces risques et dangers. Malgré les forts potentiels en ressources en eau et les différents programmes gouvernementaux appuyés, notamment par l’Union Européenne et la Banque Mondiale, qui ont fait passer la proportion des ménages ayant accès à l’eau potable de 51,2% en 2002 à 61% en 2008 au niveau national, des inquiétudes sont réelles.
Selon le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), en milieu urbain, à peine 40% des ménages ont accès à un système d’assainissement approprié. Cette situation tend à s’aggraver au fil des ans en raison d’une urbanisation désordonnée et d’une lenteur des investissements en infrastructures. Par ailleurs, les exutoires en lagune de la plupart des réseaux d’eaux usées risquent de contaminer la nappe souterraine par leurs infiltrations. A Abidjan, 4,4 millions de m3 par an de rejets résiduaires des industries et des ménages sont déversés dans la lagune Ebrié.
En milieu rural, l’assainissement est une composante qui reste encore ignorée et marginalisée dans les différents programmes d’alimentation en eau potable. Moins de 35% des ménages ruraux ont accès à des dispositifs d’assainissement dont 9% disposent d’un système adéquat.
La Côte d’Ivoire dispose d’un réseau hydrométrique national performant pour l’évaluation quantitative des eaux de surface. Cependant, elle rencontre des difficultés pour évaluer les eaux souterraines et les ressources du bassin sédimentaire (nappe d’Abidjan) sont menacées à long terme par l’urbanisation et les pollutions.
En réalité, les populations sont insuffisamment approvisionnées en eau potable. Quatre principales causes expliquent ce déficit à cause d’un défaut de continuité de service d’eau potable dans les grandes villes, de l’absence d’études sur la sécurisation de l’alimentation en eau potable des populations de Côte d’Ivoire et de la défaillance en matière de maintenance des équipements d’alimentation en eau potable du milieu rural.
Les conséquences se traduisent en termes de recrudescence des maladies liées à l’eau, notamment la diarrhée, le choléra, l’onchocercose, la bilharziose, le ver de guinée, l’ulcère de Buruli etc.
Par ailleurs, les ressources en eau destinées à l’alimentation en eau potable ne sont pas maîtrisées et sécurisées, à cause des difficultés de planification de l’alimentation en eau potable et pour le dimensionnement adéquat des ouvrages de mobilisation en eau et les catastrophes naturelles (inondations, sécheresses). Il s’agit également de la détérioration de la qualité des ressources en eau (pollutions, zones de protection, végétaux aquatiques, déchets toxiques) et de la non-réalimentation de la nappe.
Au regard de ce qui précède, la Commission des organisations sociales de base (COSB) et la Commission du Développement Durable (CDD) de la CSCI demandent aux pouvoirs publics de :
- mobiliser urgemment toutes les ressources nécessaires pour mettre en œuvre efficacement les mesures prévues dans le DSRP en matière d’approvisionnement des populations en eau potable ;
- prendre des dispositions préventives pour éviter des catastrophes liées à une gestion approximative des ressources en eau ;
- associer la société civile dans les programmes nationaux de gestion de l’eau et l’impliquer en matière d’éducation des populations sur les risques et dangers liés à l’eau ;
La COSB et la CDD de la CSCI demandent aux partenaires extérieurs de la Côte d’Ivoire de poursuivre, voire renforcer leurs soutien aux programmes de planification et de gestion des ressources en eau.
Fait à Abidjan, le 22 mars 2010
Pour la CSCI,
La Commission des Organisations Sociales de Base (COSB) : CARITAS Côte d’Ivoire, ARK, FEDESI, ASAPSU, AFSA, BOKAYE, CFRAR, OASIS
La Commission pour le Développement Durable (CDD) : FEREAD, ODHAROM, FNDP, AIBEF, ANOPACI, FACCI, UNIPL.