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Politique Publié le vendredi 26 mars 2010 | Le Patriote

Evènements de mars 2004 - ADO : "Nous avons un devoir de victoire à l’égard de ceux qui sont morts "

Madame le Professeur Henriette DAGRI-DIABATE, Secrétaire Général du RDR,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Secrétaires Généraux Adjoints,
Mesdames et Messieurs les membres du Directoire du RHDP,
Mesdames et Messieurs les Elus,
Honorables chefs traditionnels,
Madame Anne OULOTO, Secrétaire nationale à la solidarité,
Mesdames et Messieurs les membres des familles des victimes,
Mesdames et Messieurs les militants du RDR et du RHDP,
Mesdames et Messieurs,
Chers invités, chers amis,
Nous sommes réunis ici ce matin pour évoquer une des pages les plus sombres de notre histoire.
En effet, il y a six ans, la Côte d’Ivoire a été le théâtre d’évènements douloureux d’une extrême gravité et qui font honte à la Nation ivoirienne.
Ces évènements m’ont profondément bouleversé ; ils continuent de m’attrister. Les 24, 25, 26 et 27 mars 2004, des Hommes et des Femmes, pour la plupart dans la fleur de l’âge, ont été froidement abattus, alors qu’ils s’apprêtaient à aller manifester pacifiquement pour revendiquer l’application des Accords de Marcoussis, accords de paix, signés par toutes les parties, pour sortir la Côte d’Ivoire de la crise.
Ce qui s’est passé ces jours-là est inqualifiable et inacceptable. Des crimes perpétrés contre des citoyens aux mains nues, voulant tout simplement faire entendre leur point de vue.
Rien ne peut excuser de tels crimes. (1 minute de silence)

Mesdames et Messieurs,
Ces faits d’une extrême gravité continuent de nous parler. Tout comme les tueries d’Octobre 2000, de 2002 et celles du mois de février 2010, à la suite de la double dissolution de la Commission Electorale Indépendante et du Gouvernement continuent de nous interpeller.
Nous n’avons pas le droit d’oublier toutes celles et tous ceux qui ont perdu la vie pour faire triompher les valeurs de démocratie et de liberté.
Nous devons, au contraire, nous souvenir ! C’est pourquoi, cette journée de commémoration m’apparaît particulièrement importante.

Je voudrais féliciter ma sœur Anne OULOTO, Secrétaire Nationale chargée de la Solidarité, dont j’ai toujours apprécié l’engagement et son sens aigu de la solidarité envers les personnes qui souffrent.

C’est à elle que revient l’initiative de cette journée du souvenir, en partenariat avec la Direction Centrale de Campagne chargée des jeunes, dirigée par le Ministre Hamed BAKAYOKO, que je félicite pour son engagement et sa disponibilité ; car la jeunesse a payé et continue de payer le plus lourd tribut de ces années de folies.
Je voudrais également remercier le Professeur Yacouba KONATE, le Directeur Général du Nouveau Réveil, mon jeune frère Denis KAH ZION et le Ministre Joël N’GUESSAN pour la contribution importante qu’ils apportent à cette cérémonie, à travers les conférences qu’ils animeront et pour les leçons qu’ils tireront de ces épisodes douloureux de notre histoire.

Mesdames et Messieurs,
Nous ne devons pas nous lasser de témoigner.
Témoigner sans esprit de haine et de vengeance.
Témoigner pour la mémoire de toutes celles et de tous ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie dans le combat que nous menons pour une Côte d’Ivoire plus démocratique et plus fraternelle.
Tel doit être notre devoir. Je suis ici ce matin, pour m’acquitter de ce devoir de mémoire. Je voudrais ainsi rendre hommage à tous ces martyrs et leur dire que nous ne les oublierons jamais. Nous n’oublierons jamais les sacrifices qu’ils ont consentis pour nous permettre d’obtenir des conditions d’élections ouvertes, équitables et transparentes.

Mesdames et Messieurs,
Reconnaître ce que ces Hommes, ces Femmes et ces jeunes ont fait pour le succès de notre lutte démocratique est une bonne chose.
Mais, il est également indispensable que tout soit mis en œuvre pour que la lumière soit faite sur ces crimes.
Tous les faits qui ont endeuillé notre pays doivent être élucidés.
Les commanditaires et les auteurs doivent être formellement identifiés et répondre de leurs actes. C’est ainsi que nous mettrons fin à la culture de l’impunité qui s’est développée dans notre pays.
Ce qui est vrai pour les évènements de Mars 2004, l’est aussi pour toutes les dérives qui ont jalonné la vie politique de ces dix dernières années.
C’est le sens de la démarche que nous avons entreprise, dans le cadre du RHDP, auprès des Nations Unies pour que les juridictions internationales -la Cour Pénale Internationale notamment- soient saisies des violations des Droits de l’Homme dans notre pays.
C’est à l’honneur d’une Nation que de faire respecter ce qu’il y a de plus sacré, c`est-à-dire la vie humaine et de garantir les libertés individuelles.
Cela est d’ailleurs inscrit dans les articles 2 et 11 de la Constitution Ivoirienne de 2000 :
Article 2 :
- Les personnes humaines sont sacrées
- Le droit à la vie est un droit inaliénable
- Toute sanction tendant à la privation de la vie humaine est interdite
Article 11 :
- La liberté de réunion et la liberté de manifestation sont garanties par la loi.

Alors, pourquoi tirer sur des manifestants qui ne font que se conformer à la Constitution ?
Pour éviter la répétition d’actes qui déshonorent notre pays, il nous faut des institutions fortes et stables ; cela implique des élections démocratiques dans les meilleurs délais.
Il est grand temps d’aller aux élections dans l’intérêt supérieur de notre pays et de nos concitoyens

Mesdames et Messieurs,
L’Etat doit, non seulement s’attacher à faire toute la lumière sur les crimes commis, mais il doit également reconnaître sa part de responsabilité et veiller à une juste réparation de ces crimes.
En d’autres termes, il est du devoir de l’Etat de pourvoir à une indemnisation des victimes et de leurs parents.

Mesdames et Messieurs,
Les évènements que nous commémorons ce matin font désormais partie de notre mémoire collective. Ils se sont produits, il y a six ans. Mais, l’émotion que nous ressentons est toujours aussi vive. Ceux qui nous ont quittés nous donnent des leçons de courage, de persévérance, d’espérance et de fidélité. Ils nous invitent au dépassement de soi, au rassemblement, au pardon, à l’union, à la tolérance et à la fraternité.
Nous avons un devoir de victoire à l’égard de toutes celles et de tous ceux qui sont morts.
C’est en nous mobilisant pour gagner la prochaine élection présidentielle que nous serons dignes de leur mémoire et que nous leur apporterons la preuve qu’ils ne sont pas morts pour rien.

Mesdames et Messieurs, chers invités,
Je déclare ouvertes les journées commémoratives des évènements de mars 2004.

Je vous remercie.
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