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Économie Publié le samedi 27 mars 2010 | Nord-Sud

Polémique autour de la gestion publique / FMI : le satisfecit intrigue les acteurs sociaux

Selon les bailleurs de fonds, la Côte d’Ivoire a enregistré une croissance positive de 3,8 % en 2009. Les organisations de la société civile affirment qu’elles ne ressentent pas les effets de l’embellie.

Satisfecit dans la gestion des affaires publiques. Les institutions financières internationales n’ont su se contenir devant les évidences du «travail titanesque» accompli par le gouvernement ivoirien. Le représentant-résident du FMI Philippe Egoumé congratule l’Etat et l’encourage à plus d’efforts, dans sa lutte pour atteindre le point d’achèvement même s’il reconnaît, outre mesure, qu’il faut se tenir à quatre.

La misère, toujours là !

Les moyens étant difficiles et les défis complexes. En effet, le processus vers l’élection, à l’initiative PPTE, est subordonné à la réalisation satisfaisante des principaux déclencheurs à savoir : la mise en œuvre efficiente du Document de Stratégie pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté, la bonne utilisation des ressources provenant des allègements intérimaires obtenus après le point de décision, l’amélioration du climat des affaires et de la gestion de la dette intérieure, l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies de développement des secteurs prioritaires que sont l’éducation, la santé, l’agriculture et le développement rural. Et la réalisation de ces réformes doit être attestée par des indicateurs tels que : des états fiables de suivi budgétaire, le code des marchés publics reflétant les standards internationaux et les cadres sectoriels de dépense à moyen terme pour les secteurs sociaux. Ces chantiers, affirme M. Egoumé, ont été suffisamment menés. «La gestion de tous ces dossiers a été globalement satisfaisante», félicite-t-il. Autant dire que la voie est désormais ouverte pour l‘annulation de près de 3.000 milliards de Fcfa de dette sur un stock de 6.000 milliards. Mais comment des institutions réputées autoritaires, parce qu’elles imposent toujours des conditionnalités, ont-elles pu facilement adouber une gouvernance qui a plongé 49% de la population dans la pauvreté ? Pour Philippe Egoumé, l’impact de la croissance sur les populations n’est pas visible à cause du taux démographique qui se situe à environ 3%.
Il faudrait, égrène-t-il, une croissance soutenue supérieure à 4% pour arriver à gérer convenablement les 49% d’Ivoiriens qui vivent sous le seuil de pauvreté. Selon lui, les déclencheurs sont à portée. Il suffit simplement d’accentuer les réformes structurelles, lesquelles doivent être conformes aux inscriptions budgétaires. «Les perspectives économiques pour 2010 sont bonnes», sanctionne M. Egoumé. Pour lui, en 2010, la croissance économique attendue est de 3 %, soit un léger recul par rapport à 2009. Le PIB devrait connaître un taux de croissance positif de 2% en 2010. Sur le plan intérieur, les résultats obtenus au cours des deux premiers mois de 2010, bien que fragiles, sont encourageants. Le cadre macroéconomique connaît une relative stabilité. En matière des finances publiques, l‘exécution des deux premiers mois de l’année s‘est traduite par des excédents budgétaires. Les pressions inflationnistes devraient s’atténuer à 2,5%. Ces commentaires lénifiants ne sont pas du goût des organisations de la société civile qui s’expliquent difficilement le satisfecit de Bretton-Woods. Selon le président des consommateurs, Marius Comoé, la Côte d’Ivoire est classée parmi les derniers dans le rapport «Doing Business» de la Banque mondiale. «D’où vient-il alors que ces mêmes institutions soutiennent que la situation s’est améliorée là où la misère empire», s’offusque M. Comoé. «On ne peut qu’être surpris », poursuit-il. «On peut se poser légitimement des questions sur la passivité de ces institutions», peste le consumériste. Quant au président du Syndicat national des fournisseurs de l’Etat (Synafeci), il se dit face à une comédie de mauvais goût. En effet, dit-il, l‘objet des emprunts est de transformer l’économie, de la rendre plus performante et plus compétitive. «Lorsqu’en outre on constate que les prêts déjà consentis n’ont pas vraiment résolu les problèmes de l’emprunteur, on ne peut être que circonspect», balise Faustin Gré.

Lanciné Bakayoko
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