Application complète des Accords politiques de Ouaga : Faut-il IB pour une paix définitive?

Nul n’est sans ignorer que le père de l’ex rébellion est le Sergent chef Ibrahim Coulibaly dit Major IB. Malheureusement, celui-ci sera en rupture de banc avec ses amis, les accusant d’avoir dévoyé les objectifs de cette prise d’arme. La suite on la connaît. Depuis, l’homme a été rejeté, accusé de tous les maux. Le temps aidant, le Sergent chef IB serait en route pour Abidjan, à la demande de Guillaume Soro. Et ce, avec la caution du Président Gbagbo, dit-on !

L’autre nom de Dieu est le temps, dit-on ! Et la vérité, quel que soit le chemin qu’elle emprunte, finit toujours par triompher. Pour dire que les uns et les autres ayant compris qu’on ne peut faire de paix sans l’initiateur premier de la rébellion, ont décidé de revoir leur position. C’est dans cette optique qu’il faut situer la sage décision de Guillaume Soro Kigbafori. Qui a décidé de battre le rappel de ses premiers amis de lutte. Répondant ainsi plusieurs années après , à l’appel d’Ibrahim Coulibaly qui n’avait cessé d’appeler ses frères du mouvement patriotique de Côte d’Ivoire MPCI à l’unissons. Un appel qui malheureusement, lui avait valu d’être trainé dans la boue et accusé à tort comme à raison, c’est selon, de tous les maux . Même à l’entame des négociations du dialogue direct qui a abouti aux accords politiques de Ouagadougou, l’homme avait encore lancé un message de paix pour appeler toutes les parties à la compréhension, vu que les populations du Nord, du Centre et de l’Ouest, vivaient un calvaire indescriptible. Et pourtant ! Que n’a pas vécu Major! Obligé qu’il était de faire ensevelir son géniteur au Burkina Faso, décédé alors que l’homme et ses hommes étaient pourchassés. Bref, celui-ci a su pardonner et se mettre au-dessus parce que sachant qu’il détenait la vérité. La preuve, depuis la mise en route des accords politiques de la capitale du Faso, on a avancé dans la paix à pas de dents de scie. Et ce, malgré le cérémonial du flambeau de la paix qui s’est tenu à Bouaké avec les présidents Blaise Compaoré, Laurent Gbagbo et les signataires des accords de Marcoussis. Et comme il n’est jamais tard pour bien faire, la sagesse a su habiter le premier ministre Guillaume Soro. Qui selon des confidences d’un certain niveau, a décidé de faire appel à son ami, le Sergent Chef IB que les incompréhensions avaient éloigné l’un de l’autre par la faute de personnes qui cherchaient à se positionner. En effet, de sources concordantes, des contacts de haut niveau ont été engagés et le retour de l’enfant prodige du worodougou ne serait qu’une question de quelques petits détails. Mieux, c’est en prélude de cela que les militants de première heure du MPCI devenu Forces nouvelles, une appellation donnée par l’ex président Bédié aux cours des discussions de Marcoussis, que sont Roger Banchi, Ahmed Koné Mamadou, Malick Toé, Tetchy Ayékroyé Jean-Luc, Bamba Mamadou et Coulibaly Francis, ont signé leur retour au bercail lors du dernier conclave du Secrétaire général des FN. C’était du 06 au 14 mars 2010 dernier à Bouaké, capitale de l’ex-rébellion. En annonçant le retour des grosses têtes, c’était un Guillaume Soro tout heureux d’avoir réussi là où beaucoup de rébellions ont échoué. Eu égard au fait qu’on a coutume de dire que toute rébellion finit par manger ses enfants. Une assertion, que l’actuel premier ministre entend infirmer. Surtout que celui-ci veut réussir sa mission de conduire la Côte d’Ivuite à des élections justes, transparentes et ouvertes à tous tel que défini par sa fonction de premier ministre. Toute .chose qui ne saurait se faire sans le Sergent chef Ibrahim Coulibaly. Qui continue de faire peur alors que l’homme selon des sources proches de lui, ne serait plus prêt à en découdre avec ses frères d’armes et surtout le pouvoir en place. « Tout le monde va à la paix, pourquoi moi IB, je ramerai à contre courant ? », aurait-il confié aux émissaires de Guillaume Soro. Qui a fini par comprendre que le sergent chef Ibrahim Coulibaly, affectueusement appelé major par les siens, n’est l’homme de personne, même du mentor du RDR, étiquette qu’on lui avait collée insidieusement pour l’éloigner de son combat. Disposé et ayant depuis des lustres enterré la hache de guerre, le Sergent chef IB n’aurait pas opposé une fin de non recevoir à l’appel de Guillaume Soro, qui aurait également la caution du Président de la République. Qui, faut-il le rappeler, a toujours affirmé qu’il faut laisser rentrer tous ceux qui sont en exil. Aujourd’hui, les choses étant très avancées, on parle même d’un poste de conseiller à la Primature pour IB et pour préparer le terrain, la venue de Doumbia major et bien d’autres personnes restées fidèles à IB est annoncée dans les jours à venir. Souhaitons donc que cela soit, car la paix sans IB pourrait être ruine de l’âme pour paraphraser Rabelais. Tout comme sans le Général Mathias Doué.

Jules Bossiehi