L'histoire est à la fois surréaliste et symptomatique. Nous sommes le 19 mai 2009. " Selon des sources policières, le jour des faits, des éléments du 6ème arrondissement dont l'adjudant Konan N'Guessan étaient de faction dans un secteur de leur zone de compétence. Ils aperçoivent un taxi avec des passagers à bord. Ce dernier est sifflé pour un contrôle de routine. Le chauffeur, on ne sait pour quelle raison, refuse d'obtempérer. Pire, il fonce tout droit sur les agents qu'il manque de renverser. Le véhicule s'immobilise quelques mètres plus loin. L'adjudant Konan N'Guessan qui veut mettre le chauffeur indélicat au pas, se lance, arme au poing, vers le véhicule. Il se jette pour maîtriser le conducteur. Le chauffeur Konaté Aboudramane qui ne veut pas se laisser faire, démarre en trombe. Les passagers pris de peur crient à tue-tête. Le conducteur est obligé d'immobiliser son véhicule à environ 400 mètres plus loin. Les malheurs de l'adjudant de police commencent, lorsque les passagers du taxi croyant avoir affaire à un braqueur, descendent précipitamment du véhicule en criant "au secours, braqueur !". Les cris de détresse des passagers parviennent aux éléments de la Brigade de lutte contre la criminalité de proximité qui étaient de faction non loin des lieux. Ces derniers, accourus, ouvrent sans sommation le feu sur le taxi, à l'intérieur duquel se trouvaient l'adjudant Konan N'Guessan et le chauffeur Konaté Aboudramane. Résultat, les deux occupants atteints, meurent sur le coup. C'est seulement après que les éléments de la BLCP se rendent compte qu'ils venaient de faire une bavure policière. Trop tard, l'adjudant Konan N'Guessan venait de perdre la vie par les armes de ses frères d'armes ". Les allégations sont de Fraternité Matin, en date du 21 mai 2009. Le titre de l'article est " bavure policière : un adjudant de police abattu par ses collègues ".
La fin brutale de l'adjudant Konan N'Guessan, il y a moins d'un an, ressemble à bien des égards à la mort par balles, le samedi 13 mars 2010 des deux frères Suy Bi (un gendarme et un étudiant) et du MDL Césaire Tahi Dahé. Comme l'adjudant Konan N'Guessan, ils ont été passés à l'arme seulement par leur frère d'armes. Le " théâtre des opérations ", cette fois-ci, est à Yopougon. Les allégations du policier présumé tueur, le sergent chef Aimé Boa Tano, en service à la police des drogues et des stupéfiants au port d'Abidjan, publiées dans la presse, renseignent sur la propension de certains éléments de la police, à sortir systématiquement leur arme.
La gâchette dans la main
" Le vendredi (12 mars), raconte-t-il devant les enquêteurs de la Direction de la police criminelle (DPC), je suis allé au service en compagnie de mes collègues. Nous avions travaillé jusqu'à minuit à bord de mon véhicule. Il était question de rentrer à la maison. Mais mes collègues m'ont descendu au maquis "Bel Air". J'ai dit au chef d'équipage, de rentrer avec mon véhicule puisqu'il habite à Treichville. J'ai donc appelé un autre ami qui, lui, est ingénieur. Il est arrivé avec son véhicule. Nous sommes partis à Yopougon Andokoi à une veillée funéraire. J'ai un collègue du nom d'Adjudant Bogui qui a perdu sa femme et nous nous sommes rendus à son domicile jusqu'à 2 heures 30 minutes du matin. Comme la levée devrait se tenir à 7 heures 30, j'ai dit que je suis fatigué et que je vais rentrer à la maison. C'est ainsi que mon ami ingénieur a décidé de m'accompagner à la maison. Nous étions quatre (04) dans le véhicule. Il y avait en plus de lui, son ami, un enseignant et moi-même. L'enseignant est descendu au niveau du Complexe de Yopougon. L'ami de l'ingénieur a appelé ses camarades. Elles étaient à une veillée à la place CP1 de Yopougon vers le Lavage. Ces deux (02) dames nous ont retrouvés à hauteur des Sapeurs pompiers et ensemble, nous sommes partis aux Toits Rouges où j'habite. Le conducteur de la voiture voulait manger. C'est ainsi que j'ai dit que dans mon quartier, il y a un espace où on peut manger. Nous sommes donc arrivés dans le maquis aux environs de 3 heures. Le maquis était déjà vide. Mais il y avait une tenancière de maquis qui était encore là. On a donc fait la commande d'un kédjénou et on a mangé. Le conducteur qui habite un peu loin à l'Académie de la mer est parti avec son véhicule. Nous sommes restés à quatre. Son ami, moi et les deux (02) dames. Comme je suis dans mon quartier, j'attendais qu'ils finissent de manger avant que je ne rentre chez moi. Dès qu'ils ont fini, on est sortis du maquis. Les filles ont manifesté l'envie de se soulager. Je leur ai proposé d'aller dans les toilettes mais elles ont refusé parce que, selon elles, les toilettes ne seraient pas propres. Elles ont décidé donc de se soulager dehors. Les deux dames sont donc allées dans la pénombre et le monsieur en question un peu plus devant. Moi j'étais déjà en bordure de route. C'est en ce moment que deux hommes sont sortis du maquis. L'un d'entre eux tenait une bouteille en main, en passant, ils ont dit avec vos fesses rouges. Et moi j'ai dit : ne tenez pas ces genres de propos à l'endroit des femmes, ce n'est pas bien. Il a aussitôt réagi en disant, " vous dites quoi là-bas " ? J'ai répété ce que j'ai dit. Les deux hommes abandonnent les femmes et viennent vers moi en bordure de route. Ils disent " vous dites quoi " et j'ai répondu que je n'ai rien dit de mauvais. C'est là que l'un d'entre eux m'a porté un coup et s'ensuit une bagarre. Je portais une arme, je n'ai pas voulu que les gens me prennent par la taille. Je suis donc sorti de l'étau, j'ai sorti mon arme, je l'ai même armée pour les dissuader. J'ai même dit que je suis policier. Mais ils étaient sous l'effet de l'alcool. Et un troisième jeune est venu, il est passé par derrière et il a tapé l'arme. Elle est tombée, nous avons lutté l'arme et j'ai eu le dessus. Pour moi, c'était des agresseurs. Parce que les deux (02) n'avaient jamais décliné leurs identités. J'ai été plus fort sinon ils auraient pu me tuer avec mon arme. J'ai donc ouvert le feu. J'ai appelé mon chef de service qui m'a demandé d'aller à la préfecture. On m'a entendu et c'est après qu'on m'a dit que c'était trois gendarmes. Par la suite, on m'a dit c'était deux (02) gendarmes et que le troisième est un étudiant. Mais on m'a dit aussi que l'étudiant en question portait sur lui, la pièce d'un gendarme. Les gens ont camouflé cela. Cela fait 10 ans que j'habite le quartier. Je n'ai jamais eu d'échange avec qui que ce soit. Je n'ai jamais brandi mon arme, pour effrayer qui que ce soit. Cela fait plus de 13 ans que je travaille, je suis passé par différents services, je n'ai jamais eu de problèmes avec qui que ce soit. Je ne suis pas un vandale. Ils sont venus m'agresser et je me suis défendu ".
Dans les récits faits par les journaux, au lendemain des évènements, il ressort que le policier aurait tiré sur un gendarme parce qu'il se sentirait menacé et qu'il aurait cru avoir affaire à des bandits. Il aurait, par la suite, tiré sur le deuxième gendarme (lui aussi non armé à l'instar de son collègue) qui tentait de s'échapper. Cette circonstance annulerait du coup la légitime défense. Enfin, toujours à en croire certains journaux, le dernier à avoir reçu les balles, aurait été poursuivi dans sa fuite, ce qui relèverait (si les allégations des journaux sont justes) dès lors, de la préméditation.
De Jean Hélène à Laurent Pokou
Quelle version aurait été servie aux journaux et à la population si les faits n'avaient enregistré aucun témoin ou si les deux gendarmes morts n'étaient bien connus des habitués du " maquis" ? Les victimes des bavures policières ne sont pas seulement des agents en uniforme. Des civils l'ont souvent payé de leur vie. Le cas le plus typique est celui de Christian Baldensperger, 50 ans, plus connu sous le nom de Jean Hélène. Le mardi 21 octobre 2003, il est tué d'une balle dans la tête, par un policier, le sergent-chef Séry Dago, aujourd'hui à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca). Il purge une peine de 17 ans. Lors du procès, le policier qui avait confessé son acte devant ses supérieurs hiérarchiques, avant de bénéficier d'un élan de sympathie dans une partie de l'opinion y compris dans la presse proche du parti présidentiel, il est ressorti que le policier avait reçu instruction de " laisser le journaliste blanc tranquille ". Cependant, ce dernier, pour des raisons jusque-là méconnues, refuse d'obtempérer à l'instruction. La suite est connue. " Je viens de descendre le journaliste blanc ", aurait-il confié au directeur général adjoint de la Police, selon le rapport d'enquête.
Le procès au terme duquel le policier a obtenu des " circonstances atténuantes " n'a pas pu déterminer les motivations réelles du policier. Haine, mercenariat, méchanceté, bavure ? On ne le saura peut-être jamais.
Laurent Pokou, lui, a eu plus de chance. Nous sommes en avril 2008. L'ex-international ivoirien revient de voyage dans la nuit de dimanche à lundi. Il est soumis à un contrôle de routine à Port-Bouët. "Après le contrôle des pièces afférentes à mon véhicule, l'agent m'a demandé mon permis de conduire, je voulais qu'il me remette d'abord les pièces du véhicule, et c'est de là que tout est parti", a confié par la suite Laurent Pokou, 61 ans, le visage tuméfié, à la presse. Il s'ensuit une altercation. L'ancien buteur soutient avoir "été roué de coups" par le policier, bientôt rejoint par cinq de ses collègues présents sur les lieux. "Ils m'ont jeté à terre et m'ont donné de violents coups de pied. J'ai été traité comme un vulgaire bandit, j'ai eu mes vêtements déchirés, j'ai également perdu ma chaîne en or et de l'argent", précise-t-il.
Le policier par qui le scandale est arrivé explique, pour sa part, qu'il ne savait pas qu'il avait affaire à Laurent Pokou. Sans plus. Laurent Gbagbo se déplace lui-même chez l'un des sportifs les plus populaires de Côte d'Ivoire. " C'est les policiers " Fesci "-là ", accuse le chef de l'Etat avec un brin de tolérance.
L'allusion à la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) du chef de l'Etat ne présage rien de bon. Les militants de cette organisation qui atterrissent à la police n'ont guère bonne réputation. Et depuis 2003, les dérapages, selon les chiffres du parquet militaire, ne font que croître.
André Silver Konan
kandresilver@yahoo.fr
La fin brutale de l'adjudant Konan N'Guessan, il y a moins d'un an, ressemble à bien des égards à la mort par balles, le samedi 13 mars 2010 des deux frères Suy Bi (un gendarme et un étudiant) et du MDL Césaire Tahi Dahé. Comme l'adjudant Konan N'Guessan, ils ont été passés à l'arme seulement par leur frère d'armes. Le " théâtre des opérations ", cette fois-ci, est à Yopougon. Les allégations du policier présumé tueur, le sergent chef Aimé Boa Tano, en service à la police des drogues et des stupéfiants au port d'Abidjan, publiées dans la presse, renseignent sur la propension de certains éléments de la police, à sortir systématiquement leur arme.
La gâchette dans la main
" Le vendredi (12 mars), raconte-t-il devant les enquêteurs de la Direction de la police criminelle (DPC), je suis allé au service en compagnie de mes collègues. Nous avions travaillé jusqu'à minuit à bord de mon véhicule. Il était question de rentrer à la maison. Mais mes collègues m'ont descendu au maquis "Bel Air". J'ai dit au chef d'équipage, de rentrer avec mon véhicule puisqu'il habite à Treichville. J'ai donc appelé un autre ami qui, lui, est ingénieur. Il est arrivé avec son véhicule. Nous sommes partis à Yopougon Andokoi à une veillée funéraire. J'ai un collègue du nom d'Adjudant Bogui qui a perdu sa femme et nous nous sommes rendus à son domicile jusqu'à 2 heures 30 minutes du matin. Comme la levée devrait se tenir à 7 heures 30, j'ai dit que je suis fatigué et que je vais rentrer à la maison. C'est ainsi que mon ami ingénieur a décidé de m'accompagner à la maison. Nous étions quatre (04) dans le véhicule. Il y avait en plus de lui, son ami, un enseignant et moi-même. L'enseignant est descendu au niveau du Complexe de Yopougon. L'ami de l'ingénieur a appelé ses camarades. Elles étaient à une veillée à la place CP1 de Yopougon vers le Lavage. Ces deux (02) dames nous ont retrouvés à hauteur des Sapeurs pompiers et ensemble, nous sommes partis aux Toits Rouges où j'habite. Le conducteur de la voiture voulait manger. C'est ainsi que j'ai dit que dans mon quartier, il y a un espace où on peut manger. Nous sommes donc arrivés dans le maquis aux environs de 3 heures. Le maquis était déjà vide. Mais il y avait une tenancière de maquis qui était encore là. On a donc fait la commande d'un kédjénou et on a mangé. Le conducteur qui habite un peu loin à l'Académie de la mer est parti avec son véhicule. Nous sommes restés à quatre. Son ami, moi et les deux (02) dames. Comme je suis dans mon quartier, j'attendais qu'ils finissent de manger avant que je ne rentre chez moi. Dès qu'ils ont fini, on est sortis du maquis. Les filles ont manifesté l'envie de se soulager. Je leur ai proposé d'aller dans les toilettes mais elles ont refusé parce que, selon elles, les toilettes ne seraient pas propres. Elles ont décidé donc de se soulager dehors. Les deux dames sont donc allées dans la pénombre et le monsieur en question un peu plus devant. Moi j'étais déjà en bordure de route. C'est en ce moment que deux hommes sont sortis du maquis. L'un d'entre eux tenait une bouteille en main, en passant, ils ont dit avec vos fesses rouges. Et moi j'ai dit : ne tenez pas ces genres de propos à l'endroit des femmes, ce n'est pas bien. Il a aussitôt réagi en disant, " vous dites quoi là-bas " ? J'ai répété ce que j'ai dit. Les deux hommes abandonnent les femmes et viennent vers moi en bordure de route. Ils disent " vous dites quoi " et j'ai répondu que je n'ai rien dit de mauvais. C'est là que l'un d'entre eux m'a porté un coup et s'ensuit une bagarre. Je portais une arme, je n'ai pas voulu que les gens me prennent par la taille. Je suis donc sorti de l'étau, j'ai sorti mon arme, je l'ai même armée pour les dissuader. J'ai même dit que je suis policier. Mais ils étaient sous l'effet de l'alcool. Et un troisième jeune est venu, il est passé par derrière et il a tapé l'arme. Elle est tombée, nous avons lutté l'arme et j'ai eu le dessus. Pour moi, c'était des agresseurs. Parce que les deux (02) n'avaient jamais décliné leurs identités. J'ai été plus fort sinon ils auraient pu me tuer avec mon arme. J'ai donc ouvert le feu. J'ai appelé mon chef de service qui m'a demandé d'aller à la préfecture. On m'a entendu et c'est après qu'on m'a dit que c'était trois gendarmes. Par la suite, on m'a dit c'était deux (02) gendarmes et que le troisième est un étudiant. Mais on m'a dit aussi que l'étudiant en question portait sur lui, la pièce d'un gendarme. Les gens ont camouflé cela. Cela fait 10 ans que j'habite le quartier. Je n'ai jamais eu d'échange avec qui que ce soit. Je n'ai jamais brandi mon arme, pour effrayer qui que ce soit. Cela fait plus de 13 ans que je travaille, je suis passé par différents services, je n'ai jamais eu de problèmes avec qui que ce soit. Je ne suis pas un vandale. Ils sont venus m'agresser et je me suis défendu ".
Dans les récits faits par les journaux, au lendemain des évènements, il ressort que le policier aurait tiré sur un gendarme parce qu'il se sentirait menacé et qu'il aurait cru avoir affaire à des bandits. Il aurait, par la suite, tiré sur le deuxième gendarme (lui aussi non armé à l'instar de son collègue) qui tentait de s'échapper. Cette circonstance annulerait du coup la légitime défense. Enfin, toujours à en croire certains journaux, le dernier à avoir reçu les balles, aurait été poursuivi dans sa fuite, ce qui relèverait (si les allégations des journaux sont justes) dès lors, de la préméditation.
De Jean Hélène à Laurent Pokou
Quelle version aurait été servie aux journaux et à la population si les faits n'avaient enregistré aucun témoin ou si les deux gendarmes morts n'étaient bien connus des habitués du " maquis" ? Les victimes des bavures policières ne sont pas seulement des agents en uniforme. Des civils l'ont souvent payé de leur vie. Le cas le plus typique est celui de Christian Baldensperger, 50 ans, plus connu sous le nom de Jean Hélène. Le mardi 21 octobre 2003, il est tué d'une balle dans la tête, par un policier, le sergent-chef Séry Dago, aujourd'hui à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca). Il purge une peine de 17 ans. Lors du procès, le policier qui avait confessé son acte devant ses supérieurs hiérarchiques, avant de bénéficier d'un élan de sympathie dans une partie de l'opinion y compris dans la presse proche du parti présidentiel, il est ressorti que le policier avait reçu instruction de " laisser le journaliste blanc tranquille ". Cependant, ce dernier, pour des raisons jusque-là méconnues, refuse d'obtempérer à l'instruction. La suite est connue. " Je viens de descendre le journaliste blanc ", aurait-il confié au directeur général adjoint de la Police, selon le rapport d'enquête.
Le procès au terme duquel le policier a obtenu des " circonstances atténuantes " n'a pas pu déterminer les motivations réelles du policier. Haine, mercenariat, méchanceté, bavure ? On ne le saura peut-être jamais.
Laurent Pokou, lui, a eu plus de chance. Nous sommes en avril 2008. L'ex-international ivoirien revient de voyage dans la nuit de dimanche à lundi. Il est soumis à un contrôle de routine à Port-Bouët. "Après le contrôle des pièces afférentes à mon véhicule, l'agent m'a demandé mon permis de conduire, je voulais qu'il me remette d'abord les pièces du véhicule, et c'est de là que tout est parti", a confié par la suite Laurent Pokou, 61 ans, le visage tuméfié, à la presse. Il s'ensuit une altercation. L'ancien buteur soutient avoir "été roué de coups" par le policier, bientôt rejoint par cinq de ses collègues présents sur les lieux. "Ils m'ont jeté à terre et m'ont donné de violents coups de pied. J'ai été traité comme un vulgaire bandit, j'ai eu mes vêtements déchirés, j'ai également perdu ma chaîne en or et de l'argent", précise-t-il.
Le policier par qui le scandale est arrivé explique, pour sa part, qu'il ne savait pas qu'il avait affaire à Laurent Pokou. Sans plus. Laurent Gbagbo se déplace lui-même chez l'un des sportifs les plus populaires de Côte d'Ivoire. " C'est les policiers " Fesci "-là ", accuse le chef de l'Etat avec un brin de tolérance.
L'allusion à la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) du chef de l'Etat ne présage rien de bon. Les militants de cette organisation qui atterrissent à la police n'ont guère bonne réputation. Et depuis 2003, les dérapages, selon les chiffres du parquet militaire, ne font que croître.
André Silver Konan
kandresilver@yahoo.fr