J’suis coincé
Doumbia Moris ! Voilà un étudiant qui se fait juger au tribunal du Plateau pour escroquerie, vendredi. Écoutez sa conversation avec le juge.
-Je reconnais les faits, Mme la juge.
-Vous êtes étudiant où ?
-A G.F.
-Pourquoi avez-vous escroqué M.?
-J’étais coincé, Mme la juge.
Un mois ferme à la Maca, ça va sûrement le décoincer.
Les maçons ont des machettes
Dibo Yacouba est le maçon de Sako Abdoulaye, commerçant à Attécoubé. Au cours d’une dispute entre Amadou et Yacouba, Abdoulaye a voulu aider Yacouba. Ils auraient tous deux fait passer un mauvais quart d’heure à Amadou. Ce dernier les traduit en justice pour violence et voie de fait. Ce vendredi, le juge veut aller part à part.
-Yacouba, vous reconnaissez les faits ?
-Je ne l’ai même touché, affirme Yacouba, 37 ans.
La juge s’adresse à l’autre, qui a 42 ans.
-Abdoulaye !
-Han ?
-Vous l’avez frappé ?
-C’est avec Yacouba qu’il se disputait, on ne l’a pas touché.
-Mais, Amadou dit que vous l’avez menacé avec une machette.
-Han ?
Le procureur relève que dans le dossier, il n’a pas été question de violence et voie de fait. Les prévenus ont juste menacé le plaignant avec une machette. Le juge les relaxe, mais leur dit :
-Vous les maçons-là, vous aimez trop les machettes.
Nous avons peut-être manqué un épisode.
Drôle de prévenu
Drôle de procès que celui du dossier n°11 de ce vendredi!
-Traoré Salif, né en 1988, apprenti chauffeur à Yopougon, énumère la juge.
Un garçon, l’air chétif, se présente à la barre. La juge l’observe, observe son dossier. Il y a quelque chose qui cloche. D’ailleurs, Salif ne tarde pas à le faire remarquer.
-Je suis né en 1980, pas en 1988 et j’habite Attécoubé.
-Quel travail faites-vous ? demande la magistrate.
-Je travaille dans un moulin.
-Ce n’est pas lui, monsieur le procureur, dit-elle.
Le tribunal demande au prévenu comment est-ce qu’il s’est retrouvé à la place de Traoré Salif. Il n’en sait rien, sauf qu’il s’appelle aussi Traoré Salif.
-Vous n’avez rien fait, pour être là ? demande la juge.
-Si, répond Salif. J’ai frappé mon grand-frère.
Eh bien, il n’y échappera pas. Cependant, le dossier est renvoyé.
Une sélection de Raphaël Tanoh
Doumbia Moris ! Voilà un étudiant qui se fait juger au tribunal du Plateau pour escroquerie, vendredi. Écoutez sa conversation avec le juge.
-Je reconnais les faits, Mme la juge.
-Vous êtes étudiant où ?
-A G.F.
-Pourquoi avez-vous escroqué M.?
-J’étais coincé, Mme la juge.
Un mois ferme à la Maca, ça va sûrement le décoincer.
Les maçons ont des machettes
Dibo Yacouba est le maçon de Sako Abdoulaye, commerçant à Attécoubé. Au cours d’une dispute entre Amadou et Yacouba, Abdoulaye a voulu aider Yacouba. Ils auraient tous deux fait passer un mauvais quart d’heure à Amadou. Ce dernier les traduit en justice pour violence et voie de fait. Ce vendredi, le juge veut aller part à part.
-Yacouba, vous reconnaissez les faits ?
-Je ne l’ai même touché, affirme Yacouba, 37 ans.
La juge s’adresse à l’autre, qui a 42 ans.
-Abdoulaye !
-Han ?
-Vous l’avez frappé ?
-C’est avec Yacouba qu’il se disputait, on ne l’a pas touché.
-Mais, Amadou dit que vous l’avez menacé avec une machette.
-Han ?
Le procureur relève que dans le dossier, il n’a pas été question de violence et voie de fait. Les prévenus ont juste menacé le plaignant avec une machette. Le juge les relaxe, mais leur dit :
-Vous les maçons-là, vous aimez trop les machettes.
Nous avons peut-être manqué un épisode.
Drôle de prévenu
Drôle de procès que celui du dossier n°11 de ce vendredi!
-Traoré Salif, né en 1988, apprenti chauffeur à Yopougon, énumère la juge.
Un garçon, l’air chétif, se présente à la barre. La juge l’observe, observe son dossier. Il y a quelque chose qui cloche. D’ailleurs, Salif ne tarde pas à le faire remarquer.
-Je suis né en 1980, pas en 1988 et j’habite Attécoubé.
-Quel travail faites-vous ? demande la magistrate.
-Je travaille dans un moulin.
-Ce n’est pas lui, monsieur le procureur, dit-elle.
Le tribunal demande au prévenu comment est-ce qu’il s’est retrouvé à la place de Traoré Salif. Il n’en sait rien, sauf qu’il s’appelle aussi Traoré Salif.
-Vous n’avez rien fait, pour être là ? demande la juge.
-Si, répond Salif. J’ai frappé mon grand-frère.
Eh bien, il n’y échappera pas. Cependant, le dossier est renvoyé.
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