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Économie Publié le vendredi 2 avril 2010 | Le Nouveau Réveil

Trafic illicite des produits pétroliers : La SIR connaît-elle (vraiment) des difficultés ?

Après avoir fait partie, selon certains illuminés se disant patriotes et nationalistes, des "sociétés qui résistent", nous nous sommes toujours demandé à qui et à quoi, ne voilà-t-il pas que la Société Ivoirienne de Raffinage est aujourd'hui portée à bout de bras par le contribuable ivoirien, à travers une dotation prélevée sur le prix des produits pétroliers que paie chaque citoyen de ce pays.

Ceux qui disent nous diriger se sont toujours imaginés que la société luxuriante et en excellente santé qu'on a trouvée n'avait besoin ni d'investissement ni d'entretien, le pouvoir se contentant d'y pomper le moindre sou qu'il y trouve, comme il le fait depuis dix ans déjà avec l'ensemble des régies financières.

La résistance ( ?) supposée des entreprises est fonction de la ponction qu'elles permettent au prince et à ses affidés de faire, eux, qui ignorent par incompétence que les sources les plus abondantes finissent par se tarir faute de pluie.

Les refondateurs se sont jetés à corps perdu sur les trésoreries de nos sociétés publiques et para publiques sans se soucier du lendemain en justifiant et excusant leurs rapines par le fait que ces sociétés résistent.

Pendant une décennie, ces sociétés, grâce à des acrobaties dignes des prouesses des plus grands trapézistes, ont en effet résisté au pillage ravageur et à la furia des refondateurs arrivés au pouvoir non pour gérer un pays mais pour le sucer jusqu'à la moelle et le détruire.

Ainsi, faute d'investissements adéquats et faute d'entretiens indispensables, ces sociétés montrent aujourd'hui leurs limites et nous présentent le visage hideux de la banqueroute qui frappe désormais à leur porte.

Ce ne sont ni les changements ridicules de logos, ni les chiffres trafiqués qu'on balance au visage des ignorants que nous sommes qui éviteront à ces sociétés la dégringolade et la chute.

Bref, il nous est chanté dans toutes les langues que la SIR, ce fleuron de notre industrie, bat dangereusement de l'aile et que si nous n'y prenons garde, sa chute, pour paraphraser l'autre, "fera dans l'air un foudroyant sillon" qu'il nous sera particulièrement difficile, voire impossible de combler.

La dotation infligée aux contribuables ivoiriens a pour but d'éviter cette fin tragique aux conséquences incalculables à la Société Ivoirienne de Raffinage qui, nous apprend-on, "fait maigre" aujourd'hui en matière de gestion pour échapper à cet écroulement dont le spectre continue de planer sur la société et son devenir.

Malgré le tableau peu reluisant présenté ci-dessus et malgré l'alerte qui nous est donnée en permanence, nous continuons de nous demander si la SIR rencontre réellement les difficultés rapportées plus haut et si en réalité on ne s'emploie pas à surfaire ce qui est pour justifier les sous qu'on va arracher des mains et des poches des Ivoiriens pour continuer à engraisser les refondateurs.

Notre scepticisme vient du fait que la Société Ivoirienne de Raffinage a décidé de laisser se développer un marché parallèle qui a toujours été combattu par tous les régimes qui ont précédé la refondation et dont on dit qu'il ferait perdre annuellement des milliards à la SIR. Il s'agit du trafic illicite (???) de produits pétroliers qui connaît sous la refondation une explosion dont on se demande d'où cela provient.

Tous les parkings du Port d'Abidjan sont les lieux officiels où se déroule cette vente irrégulière ( ?) des produits pétroliers sans que ni la SIR ni le Port Autonome d'Abidjan ne réagissent.

Des agents du port interrogés nous ont fait savoir qu'avant l'arrivée calamiteuse des refondateurs au pouvoir, la brigade de gendarmerie du port menait une lutte sans merci et sans concession à ces trafiquants qui ne manquaient pas d'astuces pour se livrer à leur sale besogne et porter des coups sévères à l'économie nationale et à la SIR surtout.

A l'époque, nous a-t-on dit avec nostalgie, le colonel Kouassi patrouillait partout, sur terre et sur le plan lagunaire pour faire échec à ses malfrats qu'il traquait sans répit. Il parait en effet que ce trafic fait perdre à la SIR la coquette somme de quinze milliards (15 000 000 000) FCFA par an !

Nous sommes donc étonné de ce qu'au moment où cette société est si fortement ébranlée, elle continue de laisser prospérer une activité qui lui cause tant de torts.

Aujourd'hui, il n'est plus nécessaire de cacher les bidons et autres jerrycans dans les égouts puisque tout se fait au grand jour, au su et au vu de tout le monde.

La police et surtout la gendarmerie dont la seule vue semait la panique et jetait l'effroi chez les trafiquants vont elles-mêmes se ravitailler auprès de ces trafiquants.

Il n'y a plus aucune crainte à avoir puisqu'on n'encourt aucune sanction.

Il nous est rapporté que certaines stations, officielles celles-là, pour autant que le trafic illicite ne soit pas devenu officiel aussi, connaissent des difficultés réelles à cause de ce laxisme et de ce laisser faire des pouvoirs publics et de la SIR.

Qui est alors derrière cette activité illégale et illicite pour que puisse régner cette impunité totale et que toute lutte contre ce qui a toujours été considéré comme un fléau soit abandonnée ?

On trouve plus facile "d'extorquer légalement" des fonds au peuple mouton que nous sommes pour renflouer la SIR plutôt que de mettre fin à une activité criminelle qui la tue.

Cela n'est pas sans nous rappeler le Probo Koala et les déchets toxiques dont on a décidé de résoudre ( ?) les problèmes qu'ils ont posés à la hussarde et par la force, celle des Forces de Défense et de Sécurité du général Mangou, plutôt que de rechercher, de trouver et de châtier de façon exemplaire ces criminels, meurtriers et assassins qui, pour s'enrichir, n'ont pas hésité à tuer leurs ( ???) compatriotes et intoxiquer à vie des centaines de milliers d'Ivoiriens.

Qui protège-t-on encore une fois dans cette républiquette bananière et sulfureuse de la refondation pour qu'on n'ose pas éliminer une activité qui tue une de nos unités les plus utiles et les plus célèbre ?

Que dit la SIR elle-même dont le silence assourdissant et pesant nous sidère ?

Si les pouvoirs publics et la SIR considèrent que quinze milliards sont une bagatelle insignifiante, qu'ils mettent alors fin à cette dotation allouée à la SIR qui contribue à faire grimper le prix des produits pétroliers et partant le prix de toutes les denrées, à commencer par les denrées de première nécessité. Aujourd'hui tangue dangereusement "la résistante" SIR parce que des incapables, des incompétents et des irresponsables se sont contentés de jouir de ses fruits sans penser qu'ils étaient en train d'assécher la rivière.

Demain, personne ne sera surpris que des sociétés dont on publie des tonnages imaginaires alors que la crise grippe toutes les activités, s'écroulent sans crier gare parce que là aussi, les refondateurs, ces vampires auront tout sucé jusqu'au dernier sou. Encore une fois, qui empêche qu'on lutte contre le trafic illicite des produits pétroliers qui fait tant de mal à la SIR ?

Doubé Binty





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