Portée sur les fonts baptismaux en aoùt 2009, l'Association maritime de Côte d'Ivoire (AMCI), deuxième syndicat patronal du secteur, entend occuper une place de choix au sein des communautés portuaires d'Abidjan et de San-Pedro auxquelles elle appartient. Dans cette interview exclusive accordée à votre hebdomadaire préféré, le commissaire Dosso Mamadou situe les objectifs et les enjeux de la structure dont il est le premier responsable.
Monsieur le Président, nous enregistrons l'arrivée sur la place d'un nouveau syndicat de consignataires de navires et agents maritimes, l'Association Maritime de Côte d'Ivoire. Qu'est-ce qui explique cela ?
Les consignataires de navires et agents maritimes ont fonctionné jusqu'ici dans une unité syndicale parfaite contrairement à beaucoup d'autres secteurs où la liberté syndicale a fait ses effets. Mais, des incidents de parcours intervenus dans le deuxième semestre de l'année 2009 ont mis à mal cette unité pour donner naissance à un deuxième syndicat patronal dans le secteur qui est l'Association Maritime de Côte d'Ivoire, en abrégé AMCI. Nous avons tous déploré la rupture du consensus qui existait dans le domaine mais au final, le pluralisme syndical que nous vivons aujourd'hui n'est forcement pas une mauvaise chose en soi, puisqu'elle peut avoir pour conséquence, en faisant jouer la complémentarité entre les deux syndicats qui se partagent aujourd'hui le secteur de la consignation, d'enrichir et d'optimiser le débat maritime national là où l'ensemble des organisations professionnelles du secteur, que ce soit de la consignation, de la manutention ou du transit, se trouvait sous la coupe d'un même et unique acteur.
Combien de membres revendique l'AMCI aujourd'hui ?
L'Assemblée générale constitutive de l'AMCI qui s'est tenue le 12 août 2009 a regroupé dix sociétés de consignation maritime. A ce jour, l'AMCI enregistre une vingtaine d'agents maritimes et consignataires de navires membres ou membres observateurs qui ont traité en 2009, environ 70% du trafic global, plus de 90% du trafic conteneurs et près de 100% du trafic des conteneurs en transbordement de nos ports.
Certaines sociétés membres de votre organisation font à la fois de la consignation, de la manutention et du transit. L'AMCI gère-t-elle toutes ces activités ?
Comme l'indiquent ses statuts, l'AMCI ne s'occupe que de la composante consignation et agence maritime des activités de ces compagnies.
Quel est le positionnement de votre organisation par rapport à la FEDERMAR ?
La FEDERMAR (Ndlr, Fédération maritime de Côte d'Ivoire), comme l'indique son nom est une fédération de syndicats patronaux couvrant les secteurs de l'agence et de la consignation, de la manutention portuaire et du transit maritime.
En son sein, le pendant de l'AMCI est le SYNDINAVI (Ndlr, Syndicat des armateurs et consignataires des navires) avec qui nous entretenons de bons rapports et qui intervient dans le même secteur que l'AMCI. C'est-à-dire, celui de la consignation et de l'agence maritime où l'AMCI se positionne désormais comme un acteur incontournable en raison de l'importance de son volume d'activité rappelé plus haut sur l'ensemble de nos ports. Par ailleurs, il est important de noter que l'agent maritime ou le consignataire étant le représentant légal de l'armateur dans le port, il tient une place primordiale en raison du rôle moteur de l'armateur dans l'impulsion du développement portuaire, dans la mesure où sans l'armateur et ses navires, on ne peut pas parler de logistique ou de manutention portuaires ni même de transit maritime.
Quel est le positionnement de l'AMCI par rapport aux communautés portuaires ?
L'AMCI se veut membre à part entière des communautés portuaires d'Abidjan et de San-Pédro au sein desquelles elle entend prendre une place de choix.
Elle se veut aussi un partenaire privilégié des ports d'Abidjan et de San-Pédro dont elle a réalisé en 2009, environ 70% des trafics import et export confondus.
Vous faites souvent une distinction entre le consignataire de navires et l'agent maritime. Pour les non initiés, quelle est la différence entre ces deux notions ?
Dans le jargon maritime, les deux termes s'emploient indifféremment avec cependant une nuance, car l'appellation d'agent maritime désigne un représentant d'armateur qui, en plus de la responsabilité de l'agence coque du navire, c'est-à-dire les préoccupations liées à la satisfaction des besoins de l'équipage et du navire, a aussi celle de la représentation commerciale de l'armateur et de sa marque ; il arrive même qu'il soit un préposé de la ligne.
Le consignataire du navire est celui qui s'occupe essentiellement de la représentation coque avec des responsabilités assez limitées au plan commercial, se résumant pour l'essentiel à la réception et la délivrance de la marchandise. Notamment dans les cas des navires au tramping ou navires ''vagabonds'' et à ce titre, l'agent consignataire indépendant peut représenter plusieurs armateurs à la fois.
Au regard de votre qualité d'agent maritime et de consignataires de navires représentant des armateurs, quelles sont vos relations à l'international ?
Le ''shipping'' international étant par excellence une activité tournée vers les cinq continents pour l'essentiel s'agissant de la Côte d'Ivoire, l'AMCI a forcement des relations à entretenir à l'international de par son métier, ne serait-ce qu'à travers nos correspondants dans le monde entier et entend s'enquérir de ce qui se fait de mieux ailleurs afin d'en tirer le meilleur profit au bénéfice de nos places portuaires. Les ports ivoiriens ont la chance d'être desservis par tous les grands armements mondiaux et en particulier par les trois premiers mondiaux en matière de transport conteneurisé et l'AMCI s'honore de compter parmi ses membres et membres observateurs, les représentants en Côte d'Ivoire de ces lignes. Il faut savoir que chaque membre de l'AMCI représente au moins une relation à l'international qu'elle se propose de capitaliser pour diversifier son expérience du métier au profit de nos places portuaires.
Quels sont les objectifs visés par l'AMCI ?
Comme toutes les organisations syndicales, l'AMCI entend défendre les intérêts professionnels de ses membres. Toutefois, sa particularité est d'être une organisation patronale qui vise à améliorer et optimiser le cadre d'exercice de l'activité de ses membres pour le mettre en conformité avec l'environnement international qui est celui du transport maritime international au bénéfice du commerce maritime national qui lui-même a besoin d'être en phase avec les règles maritimes internationales. Cela passe par le renforcement de nos capacités internes au sein de nos entreprises qui doit induire une plus grande professionnalisation de notre métier et par l'instauration d'un véritable partenariat avec les autorités maritimes et portuaires ainsi que les organisations professionnelles intervenant dans le domaine maritime et portuaire pour la recherche d'une plus grande compétitivité du coût de passage portuaire de nos marchandises.
Avez-vous un dernier mot ?
Mon dernier mot, c'est de vous remercier pour l'opportunité que vous donnez à notre jeune structure de s'exprimer. C'est aussi de dire que la Côte d'Ivoire a été en son temps un pays maritime avec des armements de renom comme la Sitram et la Sivomar qui ont fait notre fierté sur toutes les mers avant de devenir aujourd'hui un pays chargeur. Par la présence d'armements nationaux, notre pays a été en son temps très au fait des réalités maritimes internationales du fait de la globalisation qui a touché par nature ce secteur avant l'heure.
Nous nous devons donc de préserver les fondamentaux du ''shipping'' afin de permettre à notre pays de demeurer dans l'axe des grands courants maritimes internationaux et dans le concert des nations maritimes de ce monde. L'AMCI entend mettre un accent particulier sur le renforcement des capacités internes à cette fin.
Réalisée par Coulibaly N'Golo A.
aboubackr@yahoo.fr
Monsieur le Président, nous enregistrons l'arrivée sur la place d'un nouveau syndicat de consignataires de navires et agents maritimes, l'Association Maritime de Côte d'Ivoire. Qu'est-ce qui explique cela ?
Les consignataires de navires et agents maritimes ont fonctionné jusqu'ici dans une unité syndicale parfaite contrairement à beaucoup d'autres secteurs où la liberté syndicale a fait ses effets. Mais, des incidents de parcours intervenus dans le deuxième semestre de l'année 2009 ont mis à mal cette unité pour donner naissance à un deuxième syndicat patronal dans le secteur qui est l'Association Maritime de Côte d'Ivoire, en abrégé AMCI. Nous avons tous déploré la rupture du consensus qui existait dans le domaine mais au final, le pluralisme syndical que nous vivons aujourd'hui n'est forcement pas une mauvaise chose en soi, puisqu'elle peut avoir pour conséquence, en faisant jouer la complémentarité entre les deux syndicats qui se partagent aujourd'hui le secteur de la consignation, d'enrichir et d'optimiser le débat maritime national là où l'ensemble des organisations professionnelles du secteur, que ce soit de la consignation, de la manutention ou du transit, se trouvait sous la coupe d'un même et unique acteur.
Combien de membres revendique l'AMCI aujourd'hui ?
L'Assemblée générale constitutive de l'AMCI qui s'est tenue le 12 août 2009 a regroupé dix sociétés de consignation maritime. A ce jour, l'AMCI enregistre une vingtaine d'agents maritimes et consignataires de navires membres ou membres observateurs qui ont traité en 2009, environ 70% du trafic global, plus de 90% du trafic conteneurs et près de 100% du trafic des conteneurs en transbordement de nos ports.
Certaines sociétés membres de votre organisation font à la fois de la consignation, de la manutention et du transit. L'AMCI gère-t-elle toutes ces activités ?
Comme l'indiquent ses statuts, l'AMCI ne s'occupe que de la composante consignation et agence maritime des activités de ces compagnies.
Quel est le positionnement de votre organisation par rapport à la FEDERMAR ?
La FEDERMAR (Ndlr, Fédération maritime de Côte d'Ivoire), comme l'indique son nom est une fédération de syndicats patronaux couvrant les secteurs de l'agence et de la consignation, de la manutention portuaire et du transit maritime.
En son sein, le pendant de l'AMCI est le SYNDINAVI (Ndlr, Syndicat des armateurs et consignataires des navires) avec qui nous entretenons de bons rapports et qui intervient dans le même secteur que l'AMCI. C'est-à-dire, celui de la consignation et de l'agence maritime où l'AMCI se positionne désormais comme un acteur incontournable en raison de l'importance de son volume d'activité rappelé plus haut sur l'ensemble de nos ports. Par ailleurs, il est important de noter que l'agent maritime ou le consignataire étant le représentant légal de l'armateur dans le port, il tient une place primordiale en raison du rôle moteur de l'armateur dans l'impulsion du développement portuaire, dans la mesure où sans l'armateur et ses navires, on ne peut pas parler de logistique ou de manutention portuaires ni même de transit maritime.
Quel est le positionnement de l'AMCI par rapport aux communautés portuaires ?
L'AMCI se veut membre à part entière des communautés portuaires d'Abidjan et de San-Pédro au sein desquelles elle entend prendre une place de choix.
Elle se veut aussi un partenaire privilégié des ports d'Abidjan et de San-Pédro dont elle a réalisé en 2009, environ 70% des trafics import et export confondus.
Vous faites souvent une distinction entre le consignataire de navires et l'agent maritime. Pour les non initiés, quelle est la différence entre ces deux notions ?
Dans le jargon maritime, les deux termes s'emploient indifféremment avec cependant une nuance, car l'appellation d'agent maritime désigne un représentant d'armateur qui, en plus de la responsabilité de l'agence coque du navire, c'est-à-dire les préoccupations liées à la satisfaction des besoins de l'équipage et du navire, a aussi celle de la représentation commerciale de l'armateur et de sa marque ; il arrive même qu'il soit un préposé de la ligne.
Le consignataire du navire est celui qui s'occupe essentiellement de la représentation coque avec des responsabilités assez limitées au plan commercial, se résumant pour l'essentiel à la réception et la délivrance de la marchandise. Notamment dans les cas des navires au tramping ou navires ''vagabonds'' et à ce titre, l'agent consignataire indépendant peut représenter plusieurs armateurs à la fois.
Au regard de votre qualité d'agent maritime et de consignataires de navires représentant des armateurs, quelles sont vos relations à l'international ?
Le ''shipping'' international étant par excellence une activité tournée vers les cinq continents pour l'essentiel s'agissant de la Côte d'Ivoire, l'AMCI a forcement des relations à entretenir à l'international de par son métier, ne serait-ce qu'à travers nos correspondants dans le monde entier et entend s'enquérir de ce qui se fait de mieux ailleurs afin d'en tirer le meilleur profit au bénéfice de nos places portuaires. Les ports ivoiriens ont la chance d'être desservis par tous les grands armements mondiaux et en particulier par les trois premiers mondiaux en matière de transport conteneurisé et l'AMCI s'honore de compter parmi ses membres et membres observateurs, les représentants en Côte d'Ivoire de ces lignes. Il faut savoir que chaque membre de l'AMCI représente au moins une relation à l'international qu'elle se propose de capitaliser pour diversifier son expérience du métier au profit de nos places portuaires.
Quels sont les objectifs visés par l'AMCI ?
Comme toutes les organisations syndicales, l'AMCI entend défendre les intérêts professionnels de ses membres. Toutefois, sa particularité est d'être une organisation patronale qui vise à améliorer et optimiser le cadre d'exercice de l'activité de ses membres pour le mettre en conformité avec l'environnement international qui est celui du transport maritime international au bénéfice du commerce maritime national qui lui-même a besoin d'être en phase avec les règles maritimes internationales. Cela passe par le renforcement de nos capacités internes au sein de nos entreprises qui doit induire une plus grande professionnalisation de notre métier et par l'instauration d'un véritable partenariat avec les autorités maritimes et portuaires ainsi que les organisations professionnelles intervenant dans le domaine maritime et portuaire pour la recherche d'une plus grande compétitivité du coût de passage portuaire de nos marchandises.
Avez-vous un dernier mot ?
Mon dernier mot, c'est de vous remercier pour l'opportunité que vous donnez à notre jeune structure de s'exprimer. C'est aussi de dire que la Côte d'Ivoire a été en son temps un pays maritime avec des armements de renom comme la Sitram et la Sivomar qui ont fait notre fierté sur toutes les mers avant de devenir aujourd'hui un pays chargeur. Par la présence d'armements nationaux, notre pays a été en son temps très au fait des réalités maritimes internationales du fait de la globalisation qui a touché par nature ce secteur avant l'heure.
Nous nous devons donc de préserver les fondamentaux du ''shipping'' afin de permettre à notre pays de demeurer dans l'axe des grands courants maritimes internationaux et dans le concert des nations maritimes de ce monde. L'AMCI entend mettre un accent particulier sur le renforcement des capacités internes à cette fin.
Réalisée par Coulibaly N'Golo A.
aboubackr@yahoo.fr