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Politique Publié le vendredi 2 avril 2010 | Le Patriote

Assemblée générale du RJR, cet après midi / Karamoko Yayoro: “Ce que nous préparons contre Gbagbo et le FPI”

La jeunesse du RDR tient, cet après-midi, une Assemblée générale au siège du parti sis à Cocody rue Lepic. Cela, en prélude à la grande manifestation qu’organisent le 15 mai prochain, les mouvements de jeunesses regroupés au sein du RJDP. A cette occasion, Karamoko Yayoro nous livre ici les grands axes de ces différents rendez-vous qui, selon lui, seront capitaux pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. Interview.

Le Patriote : Président, vous organisez ce vendredi, une assemblée générale à la rue Lepic. Quels sont les enjeux de cette rencontre ?
Karamoko Yayoro : Notre Assemblée générale va d’abord plancher sur l’actualité sociopolitique. Comme vous le savez, depuis quelques jours, la situation est tendue. Cela, du fait du camp présidentiel et de ses affidés qui veulent, une fois de plus, retarder le processus électoral en prenant les Ivoiriens en otage. Cette AG sera donc l’occasion pour le RJR, de donner une position claire et ferme. Ce sera aussi l’occasion pour nous, de demander aux jeunes du RDR, d’être les moteurs du RHDP. Parce que, comme vous le savez, Abidjan n’a pas eu, totalement, la réaction que nous avons souhaitée aux dernières manifestations du RHDP. Pour nous, il faut donc remettre les choses à plat. Et faire en sorte qu’à la prochaine manifestation, Abidjan soit le porte-flambeau de tout ce qui va se passer.

LP : Concrètement, comment vont se dérouler ces travaux ?
KY : La rencontre va regrouper les présidents communaux du RJR et les directeurs de campagne jeunes du président Alassane Dramane Ouattara à Abidjan et banlieue. Avec le bureau national et la direction centrale de campagne adjointe chargée de la Jeunesse, nous comptons avoir également à nos côtés, un cadre du parti, comme M. Koné Kafana. A l’issue de l’AG, nous pourrons programmer une tournée à Abidjan et banlieue.

LP : Parlant du RJDP, vous annoncez une grande manifestation le 15 mai prochain. A quoi répond-t-elle véritablement ?
KY : Ce sera une manifestation pour réclamer des élections et dire au FPI et à son leader Laurent Gbagbo que les Ivoiriens sont fatigués. Cela fait aujourd’hui cinq ans qu’ils attendent ces élections, en vain. Et chaque jour qui passe, l’horizon devient de plus en plus sombre. Nous allons donc manifester le 15 mai pour exiger des élections, qui pourront enfin permettre à la Côte d’Ivoire de sortir de la souffrance.

LP : 15 mai, c’est dans presque deux mois. Alors, pourquoi attendre aussi longtemps ?
KY : Cela va nous permettre de mieux nous organiser. De sorte qu’une fois la machine lancée, rien ne pourra l’arrêter. Cette fois-ci, il s’agira de faire une autre marche historique. La première marche était un test pour tuer la peur de nos militants. Maintenant, nous voulons faire une démonstration de force. Nous prenons donc ce temps pour préparer cette démonstration de force. Car, nous voulons dire au régime FPI que le peuple est fatigué. Et que le peuple veut sortir de façon pacifique de la crise. Ce jour-là, ce ne sera pas une affaire de jeunes ou de façon, mais plutôt une affaire qui concernera tous les Ivoiriens, tous les démocrates, tous ceux qui sont épris de paix et qui veulent voir la Côte d’Ivoire réunifiée. C’est pourquoi nous invitons déjà les populations à s’approprier cette manifestation du 15 mai. C’est à partir de là que l’histoire retiendra qu’il y a eu un moment où les Ivoiriens ont pris leurs responsabilités. Pour nous, c’est un jour qui marquera la prise de responsabilité et le réveil démocratique de la Côte d’Ivoire.

LP : Vous avez parlé tout à l’heure de l’horizon qui est sombre. Est-ce à dire que vous ne faites plus trop confiance au processus de sortie de crise en cours ?
KY : Il est clair que le processus est bloqué par le FPI. Vous savez, je l’ai toujours dit, Gbagbo et le FPI ne veulent pas des élections. Ou s’ils les veulent, c’est à leurs conditions, en étant sûrs de les gagner. Et depuis 2005, nous tenons ce discours. Ils ont commandité des sondages qui sont en leur faveur. Malgré tout cela, ils savent que le peuple ne veut plus d’eux. Ils ont donc dissous la CEI puis le gouvernement pour gagner du temps. Aujourd’hui, ils nous parlent de fraude pour encore nous faire perdre du temps. Nous leur disons que trop c’est trop ! Il faudra mettre fin à cela et aller aux élections. Nous savons que Laurent Gbagbo qui se réclament fils des élections est arrivé au pouvoir à l’issue d’une élection calamiteuse. C’est pourquoi, nous voulons, cette fois-ci, des élections claires et transparentes. Et je crois qu’il a peur de ces élections.

LP : Le débat du désarmement avant les élections revient sur scène. Quelle lecture en faites-vous?
KY : C’est encore une fois la manifestation de la mauvaise foi du FPI et du camp présidentiel. Des accords ont été signés par les deux protagonistes (camp présidentiel et Forces Nouvelles). Au moment de la signature de ces accords, quand nous avons voulu parler, Gbagbo nous a dit que nous ne sommes pas signataires de ces accords et que nous n’avions pas d’armée. Aujourd’hui, nous remarquons qu’eux-mêmes s’embrouillent. Chose qui ne devrait pas se faire. Puisque le désarmement est un processus bien défini. Il y a d’abord le regroupement et l’encasernement. C’est à ce niveau que nous sommes. Et il est dit que c’est le nouveau président de la République qui va former la nouvelle armée, avec les éléments volontaires des FAFN. Aujourd’hui, nous avons déjà le CCI qui est fonctionnel. Nous avons d’autres personnes. Il faut donc s’en tenir à cela. Mais le FPI et ses affidés aiment plutôt l’intox. Ils aiment se parer du manteau de grands intellectuels, en nous faisant croire qu’ils sont les seuls à avoir été à l’école ou à enseigner à l’Université. Mais nous leur disons qu’ils sont aujourd’hui découverts. Il faut donc qu’ils se ressaisissent et qu’ils sachent que les Ivoiriens veulent aller aux élections selon l’Accord politique de Ouagadougou. Maintenant, s’ils ne sont plus dans Ouaga, qu’ils nous le disent. C’est pour cela que nous faisons notre assemblée générale, pour demander à nos militants et militantes de se tenir prêts. Le 15 mai doit être le début d’une série d’actions qui pousseront Laurent Gbagbo a, soit organiser les élections, soit quitter le pouvoir. Parce que nous voulons de ces élections. Nous voulons que la Côte d’Ivoire aille de l’avant et que prenne fin la souffrance des Ivoiriens.

LP : Vous voulez la fin de la souffrance des Ivoiriens. Le Président Gbagbo annonce lui aussi pour très bientôt la fin du film qu’il considère comme un « western ». Vous parlez certainement le même langage.
KY : Bien sûr qu’il faut que cette situation prenne fin un jour. Et je crois aussi que nous sommes à la fin du film. C’est un western effectivement. Mais je ne vois pas Laurent Gbagbo dans la posture du brave. Et comme vous le savez, c’est le « chef bandit » qui sévit toujours mais à la fin il disparaît. Je crains donc qu’il n’ait été trompé par ceux qui ont recruté les acteurs du film, parce que ce n’est pas lui le brave. Le brave, il est ailleurs, ce n’est pas Laurent Gbagbo.

LP : Vous avez donc espoir que la fin de cette crise est pour bientôt ?
KY : Non seulement nous avons espoir, mais nous voulons aussi vivre d’espoirs. Parce que nous ne pouvons pas comprendre que les Ivoiriens puissent désespérer. En tout cas, pour nous qui avons un candidat comme le Dr Alassane Dramane Ouattara qui incarne beaucoup d’espoirs, nous ne pouvons qu’espérer d’une Côte d’Ivoire nouvelle. C’est pourquoi dès ce vendredi, nous donnerons une position claire pour dire au FPI d’arrêter de nous distraire. Au cours de la dernière assemblée générale du RJR, nous avons dit que nous n’accepterons pas que l’on touche aux CEI locales. Nous avons exigé la liste électorale définitive et la fixation de la date du premier tour de l’élection présidentielle. Nous nous en tenons à cela. Mais, si le FPI continue, nous dirons au cours de notre mouvement du 15 mai qu’il n’y a plus de contentieux à régler. Parce que tout ce temps serait passé pour rien. Or nous ne pouvons pas rester indéfiniment dans un processus.

LP : Parlant toujours de cette situation actuelle, une crise est née ces temps-ci entre le camp présidentiel et les Forces Nouvelles. Cela autour de cette question du désarmement avant les élections. De l’opposition, quelle lecture faites-vous de tout cela ?
KY : Cette énième crise était prévisible. Nous savions qu’après s’être attaqués à l’opposition avec l’affaire Mambé, Gbagbo et son camp allaient se tourner contre les Forces Nouvelles. Leur souci, c’est pour tout simplement gagner du temps. Mais en voulant gagner du temps, ils font perdre du temps à la Côte d’Ivoire. Et c’est ce que nous refusons. Si Gbagbo se rend compte qu’il ne peut pas gouverner la Côte d’Ivoire, il peut démissionner. Etant dans l’opposition, il disait lui-même qu’il ne comprenait pas que les Africains refusent de démissionner. Je crois qu’il est aujourd’hui à l’épreuve des faits. Nous avons compris que Gbagbo est un bon opposant. Mais pas un bon gestionnaire, parce qu’il en a ni la capacité, ni la carrure.

LP : Président, vous connaissez bien Charles Blé Goudé, pour avoir été tous deux membres de la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire). Aujourd’hui, comment jugez-vous ses sorties contre les personnalités comme Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Beugré Mambé et autres ?

KY : A la FESCI, notre lutte était pour la démocratie, mais une démocratie qui se construit avec le débat intellectuel. Que Blé Goudé ait décidé de s’attaquer à des personnalités, cela est dommage. Il faut qu’il se ressaisisse. Et revenant sur l’histoire de la FESCI, j’entends souvent dire qu’au congrès de 1998, Blé Goudé serait le candidat du FPI et que moi je serais soutenu par le RDR. Cela est archi-faux. Il s’agissait pour moi d’un combat interne à la FESCI. Moi, à la FESCI, je n’ai jamais été soutenu par la direction du RDR. Par contre, Blé Goudé, à travers le maire de Massala, Dosso Vakaramoko, il a bénéficié du soutien du RDR. Il a aussi bénéficié du soutien du FPI. C’est quelqu’un qui a même bénéficié du soutien du PDCI qui était au pouvoir à l’époque. Au PDCI, c’est le Général Tanny, à l’époque président du Conseil national de sécurité (CNS) qui a financé la candidature de Blé Goudé. Alors qu’on arrête de dire n’importe quoi. Revenons plutôt aux vrais débats. Il s’agit de penser à l’économie de la Côte d’Ivoire et comment faire pour sortir les Ivoiriens de la souffrance. C’est cela le débat intellectuel qui doit être mené par la jeunesse actuelle de Côte d’Ivoire. Et non des débats de bas étages qui n’apportent rien de concret et de positif à notre pays.
Réalisé par Diawara Samou
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