Tous les indicateurs sont au rouge. La Côte d'Ivoire est aux portes d'une nouvelle confrontation armée. Le désaccord entre les ex-belligérants a atteint les sommets. L'intervention expresse du Facilitateur qui a reçu séparément, la semaine dernière, les deux signataires de l'Apo, n'a pas ramené la sérénité espérée dans le processus de sortie de crise. Bien au contraire, les interviewes de Charles Blé Goudé et de Guillaume Soro semblent avoir pulvérisé les ultimes espoirs d'un retour à l'attente cordiale.
C'est peut-être maintenant le début de la fin du western annoncé par Gbagbo. Car après ce nous avons entendu et vu au cours de ces dernières semaines, plus rien ne semble pouvoir empêcher ce que l'Etat de Côte d'Ivoire et les Ivoiriens ont consenti tant d'effort et de moyens pour éviter. Les partisans de Gbagbo et de Soro n'arrivent donc pas à s'entendre sur les termes de leurs propres accords. De bonne ou de mauvaise foi, ils n'arrivent plus à s'accorder si le désarmement et la réunification doivent intervenir avant, pendant ou après les élections. Tant que cette polémique organisée mettait en scène des seconds couteaux, on pouvait croire qu'il s'agissait d'un zèle mal contenu de certains affidés désireux de monter en grade dans l'estime de leurs chefs respectifs. Mais depuis la sortie du Secrétaire général des Forces nouvelles himself, l'on peut déclarer que désormais tout est accompli. Pour la bonne et simple raison que la médiation du Facilitateur, Blaise Compaoré qui a reçu Gbagbo à Bobo Dioulasso et Soro à Ouaga, a échoué.
Preuve de cet échec : Blé Goudé qui met le feu aux poudres sur les antennes de la Rti. "Que les Forces nouvelles nous le disent si elles ne peuvent pas désarmer ou elles ne veulent pas désarmer", s'exclame le directeur de campagne de Gbagbo avant d'indiquer: "Si elles veulent désarmer et qu'elles ne peuvent pas le faire, nous sommes prêts à leur fournir l'assistance nécessaire. Si en revanche, elles ne veulent pas désarmer avant les élections, alors on va en tirer les conséquences". Dans tous les cas, l'option de la force est évidente pour le bloc présidentiel. Et Blé Goudé de se lancer dans une attaque en règle contre les personnalités des Forces nouvelles accusées de diriger des banques et des régies financières au Nord, de piller les ressources minières, de détourner les matières premières… Bref, les partisans de Gbagbo ne supportent plus qu'on puisse manger à la table du nord et du sud, qu'on puisse adorer Jésus et Mohamet.
Réponse du berger à la bergère. Guillaume Soro n'a pas porté de gants dans l'entretien qu'il a accordé à Jeune Afrique.
Il a réaffirmé avec force les positions des Forces nouvelles sur le désarmement. Ce désarmement, a-t-il indiqué, ne se déroulera pas comme le Fpi le conçoit. Il s'effectuera à la lumière de l'Apo. "Je n'ai pas signé l'Apo avec les partisans de Gbagbo (…) Affi N'guessan ne comprend rien à l'Apo (…) Alcide Djédjé n'est pas l'ambassadeur du Fpi aux Nations Unies (…) on n'attendra pas le dépôt de l'arme du dernier soldat avant d'aller aux élections (…) D'ailleurs Gbagbo n'a jamais fait du désarmement un préalable aux élections", a déclaré entre autres Guillaume Soro. La rupture est dès lors consommée. Le Facilitateur, seul arbitre désigné par les signataires de l'Apo, pour être saisi des cas de litige dans la mise en œuvre de cet accord, a essayé de sauver les meubles la semaine dernière. Sans succès.
Au total, les Forces nouvelles n'ont pas l'intention de désarmer avant les élections. Si l'on veut suivre la logique du questionnement de Blé Goudé, le camp présidentiel devrait en tirer les conséquences, c'est-à-dire la guerre. L'ultima ratio regum, le dernier argument du roi.
Akwaba Saint Clair
C'est peut-être maintenant le début de la fin du western annoncé par Gbagbo. Car après ce nous avons entendu et vu au cours de ces dernières semaines, plus rien ne semble pouvoir empêcher ce que l'Etat de Côte d'Ivoire et les Ivoiriens ont consenti tant d'effort et de moyens pour éviter. Les partisans de Gbagbo et de Soro n'arrivent donc pas à s'entendre sur les termes de leurs propres accords. De bonne ou de mauvaise foi, ils n'arrivent plus à s'accorder si le désarmement et la réunification doivent intervenir avant, pendant ou après les élections. Tant que cette polémique organisée mettait en scène des seconds couteaux, on pouvait croire qu'il s'agissait d'un zèle mal contenu de certains affidés désireux de monter en grade dans l'estime de leurs chefs respectifs. Mais depuis la sortie du Secrétaire général des Forces nouvelles himself, l'on peut déclarer que désormais tout est accompli. Pour la bonne et simple raison que la médiation du Facilitateur, Blaise Compaoré qui a reçu Gbagbo à Bobo Dioulasso et Soro à Ouaga, a échoué.
Preuve de cet échec : Blé Goudé qui met le feu aux poudres sur les antennes de la Rti. "Que les Forces nouvelles nous le disent si elles ne peuvent pas désarmer ou elles ne veulent pas désarmer", s'exclame le directeur de campagne de Gbagbo avant d'indiquer: "Si elles veulent désarmer et qu'elles ne peuvent pas le faire, nous sommes prêts à leur fournir l'assistance nécessaire. Si en revanche, elles ne veulent pas désarmer avant les élections, alors on va en tirer les conséquences". Dans tous les cas, l'option de la force est évidente pour le bloc présidentiel. Et Blé Goudé de se lancer dans une attaque en règle contre les personnalités des Forces nouvelles accusées de diriger des banques et des régies financières au Nord, de piller les ressources minières, de détourner les matières premières… Bref, les partisans de Gbagbo ne supportent plus qu'on puisse manger à la table du nord et du sud, qu'on puisse adorer Jésus et Mohamet.
Réponse du berger à la bergère. Guillaume Soro n'a pas porté de gants dans l'entretien qu'il a accordé à Jeune Afrique.
Il a réaffirmé avec force les positions des Forces nouvelles sur le désarmement. Ce désarmement, a-t-il indiqué, ne se déroulera pas comme le Fpi le conçoit. Il s'effectuera à la lumière de l'Apo. "Je n'ai pas signé l'Apo avec les partisans de Gbagbo (…) Affi N'guessan ne comprend rien à l'Apo (…) Alcide Djédjé n'est pas l'ambassadeur du Fpi aux Nations Unies (…) on n'attendra pas le dépôt de l'arme du dernier soldat avant d'aller aux élections (…) D'ailleurs Gbagbo n'a jamais fait du désarmement un préalable aux élections", a déclaré entre autres Guillaume Soro. La rupture est dès lors consommée. Le Facilitateur, seul arbitre désigné par les signataires de l'Apo, pour être saisi des cas de litige dans la mise en œuvre de cet accord, a essayé de sauver les meubles la semaine dernière. Sans succès.
Au total, les Forces nouvelles n'ont pas l'intention de désarmer avant les élections. Si l'on veut suivre la logique du questionnement de Blé Goudé, le camp présidentiel devrait en tirer les conséquences, c'est-à-dire la guerre. L'ultima ratio regum, le dernier argument du roi.
Akwaba Saint Clair
