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Économie Publié le samedi 3 avril 2010 | Nord-Sud

Certification du cacao : Coopératives : faire la qualité ou disparaître

Créer des plantations de grande productivité en tenant compte de l’environnement, favoriser une meilleure rétribution sont des éléments de la mission que s’est assignée Solidaridad.

Le cacao ivoirien n’a pas la cote sur le marché international. En cause, le déficit de qualité lié aux mauvaises pratiques culturales. Celles-ci se limitent à deux ou trois sarclages par an. La fondation UTZ, reconnue au niveau mondial pour la certification des produits agricoles, s’intéresse à la certification du cacao de Côte d’Ivoire, premier producteur mondial à hauteur de 40%. L’objectif étant de garantir la vente de la production sur le marché international de plus en plus exigeant. L’Organisation non gouvernementale hollandaise Solidaridad, spécialisée dans le développement durable, en partenariat avec les sociétés exportatrices de cacao (Zamacom, Cargill, Barrycallebaut, Armajaro, Nestlé, Maersk), a mis en route à Abidjan, une formation en direction de 25 personnes, sur le thème «certification du cacao : code de conduite UTZ certified». Ces auditeurs seront chargés de vulgariser, sur le terrain, les connaissances acquises. Le responsable des programmes de Solidaridad, Korotoum Doumbia, a expliqué que le code de conduite est l’ensemble des bonnes pratiques agricoles, des critères sociaux, environnementaux et de traçabilité. Le processus de certification sera constitué d’une inspection annuelle des vergers par des certificateurs indépendants accrédités selon les ISO 65 formés et approuvés par UTZ. La certification, a-t-elle ajouté, va permettre de contribuer à l’amélioration des revenus à travers de meilleures techniques culturales, pour une meilleure productivité et une préservation de la biodiversité. Un préalable pour garantir l’accès à de nouveaux marchés occidentaux, avec des prix rémunérateurs. «Il s’agit pour nous de leur permettre d’acquérir quelque chose de nouveau par rapport à des objectifs précis de développement», a-t-elle éclairé. A terme, la Solidaridad ambitionne de former 30.000 paysans à l’horizon 2013 qui pourront réaliser 65.000 tonnes de cacao certifié. «La qualité donne droit à des bonus et surtout à des primes », a souligné la représentante pays Kadiatou Sylla. La phase-pilote du projet a été réalisée dans certaines zones de production notamment à Gabiagui et à Daloa, en collaboration avec Cargill. Deux coopératives ont été certifiées. Ce qui leur a permis de s’adapter aux normes internationales. Pour Mme Sylla, en plus des aspects techniques, il faut un soutien politique massif à la formation agricole. «Je pense à l’appui du Comité de gestion de la filière café-cacao et beaucoup plus à celui du gouvernement », précise-t-elle.

Lanciné Bakayoko
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