Le RHDP change de vitesse. Finit le temps de l’apparente ‘’collaboration cordiale’’ entre le rassemblement des Houphouétistes et le Président Laurent Gbagbo pour convenir d’une sortie de crise pacifique pour la Côte d’Ivoire. Rien ne va plus et tout porte à croire que l’instinct grégaire des ministres de ce regroupement des partis a fini par mettre en émoi le plus irréductible des Ivoiriens, de la capacité de nuisance de ceux-ci en mission commandée. Ce qui fait dire à plus d’un observateur que le RHDP est un rassemblement de partis qui n’est plus guidé par une sortie pacifique de la crise ivoirienne. Décryptage.
On apprenait par presse interposée que le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) tient comme pour principal responsable du blocage du processus de sortie de crise, le président Laurent Gbagbo. Le clan présidentiel par la voix de son chef, le Président Laurent Gbagbo ripostait en déclarant ‘’persona non gratta’’ certains ministres du PDCI, du RDR, de l’UDPCI ‘’plus à la solde de leurs partis politiques qu’au service de l’Etat’’. Ensuite, la quasi-totalité des Ivoiriens avaient donné raison à Laurent Gbagbo lorsqu’il a dissout le gouvernement Soro I, tant la bataille pour le contrôle des postes ministériels a fait des vagues au sein de ce rassemblement de partis censés être ‘’soudés’’ pour combattre contre une prétendue ‘’injustice sociale en Côte d’Ivoire’’. Pourtant jusqu’ici, il semblait que le président s’accommodait à l’idée selon laquelle un gouvernement de parti politique pouvait sortir le pays dans l’impasse dans lequel, il se trouve. ‘’C’est le moindre mal peut être’’ pouvait-on entendre dans les cercles de réflexions proches de Laurent Gbagbo. Sauf que, la récente crise politique a montré le visage hideux du RHDP en mettant en exergue leur boulimie du pouvoir au grand dam des Ivoiriens. Au vu de leur dialectique habituelle cela n’a rien d’improbable ; Alphonse Djédjé Mady, le porte-parole du RHDP en affirmant dans un discours ‘’que Gbagbo n’est plus le chef de l’Etat ivoirien’’ a franchi le pas, inadmissible. Non sans rappeler ‘’que le Président Laurent Gbagbo utilise des artifices pour ne pas aller aux élections’’. Il faut cependant rappeler les variations des discours de ce regroupement de partis dans le passé pour mieux apprécier ‘’la doctrine’’ de ses ministres : au départ, ils se sont opposés à Soro II en arguant à qui veut l’entendre ‘’qu’il faut sauver la Côte d’Ivoire’’. Ce qui n’a d’ailleurs pas été concrétisé dans les actes. Cependant dès leur entrée au gouvernement, ils occupèrent les postes ‘’stratégiques leur permettant de financer la campagne présidentielle en vue’’ et ils se décrivirent comme ‘’la véritable majorité du pays’’. Par contre, la nomination d’un des leurs pour présider aux destinées de la très importante Commission électorale indépendante (CEI) en la personne de Youssouf Bakayoko, le RHDP décrivit comme ‘’un agent double’’ au service du chef… Et qu’en est-il de la position du RHDP sur la question du désarmement ? «Ni désarmement, ni guerre ». Comprenne qui pourra ? Ensuite, évènement passé inaperçu lors du premier conseil des ministres du gouvernement Soro II, les membres de la délégation des ministres du RHDP main dans la main exprimèrent leur entière disponibilité au Président Laurent Gbagbo pour conduire ‘’sa politique’’. Particularité étonnante, pourtant tout à fait significatif. ‘’Divorce à l’ivoirienne ?’’ C’est du RHDP tout craché : la politique du ventre, a fustigé un fin connaisseur de la Côte d’Ivoire. Et visiblement, il s’est passé quelque chose qui a tout changé dans le ton des leaders du RHDP et ceci depuis les bons résultats sur le terrain obtenu par l’accord politique de Ouagadougou car les ‘’Houphouétistes ont été stupéfaits de ce retournement de situation. Ce n’est un mystère pour personne que depuis l’éclatement de la crise, les ‘’cercles’’ politiques proches du RHDP se mettent dans une logique de boycott de la Côte d’Ivoire pour contraindre Gbagbo à la capitulation. Depuis une décennie, ils n’usent de cesse d’affirmer que la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo ne pouvait se construire à l’allure qu’eux, les artisans de la Côte d’Ivoire du miracle avaient insufflée. Tantôt son système politique était basé sur une coopération étroite avec la France, tantôt il était endetté de manière effrayante mais la Côte d’Ivoire constituait une stratégie d’investissement. A d’autres moments, elle ne pouvait pas cesser d’être la vitrine de la zone franc à cause de ses liens privilégiés avec la grande France. Bref, inutile de faire l’inventaire de ces insinuations sans fondements du RHDP. La Côte d’Ivoire depuis la signature de l’accord de Ouagadougou avance sûrement sur le chemin de la paix. Et le RHDP ne cache pas ‘’sa frustration’’, eux qui se croyaient si incontournable sont un peu pantois de constater la pertinence d’un accord politique signé sans ‘’eux’’, les fameux artisans du miracle’’. Alors les leaders du RDHP ont finalement compris que leur pronostic d’une Côte d’Ivoire défaillante devant la crise armée, presque organisée à dessein, n’avait été qu’une simple vue de l’esprit. Mais, ils n’en ont été, absolument certain que depuis très peu de temps, lorsque les Ivoiriens ont publiquement salué la décision du Président Laurent Gbagbo de débarquer les ministres politiquement marqués. Et quelques semaines plus tard, il sonnait la reprise en main sans succès du terrain politique : l’émoussement des jeunes du RHDP, les fissures internes sont autant de signes d’affaiblissement de mouvement coalisé. Quelle désillusion catastrophique pour le RHDP ? Une crise pour rien ? Avoir mis en mal l’économie du pays (casse des bus de la SOTRA, boycott des activités…) et s’apercevoir que le but stratégique désespérément espéré n’avait pas été atteint ? L’ennemi visé resplendissait au contraire plus brillant.
Le RHDP et ses agissements, le baroud d’honneur avant la chute
Ministres aux ordres du parti, jeunesse en panne de stratégie, fissure interne (RDR-PDCI, je t’aime, moi non plus), vers la mise sur pied de la candidature unique…, le RHDP n’est pas sorti de l’auberge et la vie suit son cours normal. La dernière crise du gouvernement et de la CEI, largement entretenue par les plus irréductibles des ‘’Houphouétistes’’, a sonné le glas de ce regroupement de parti. Ils comprirent brutalement que leur avenir s’était brusquement assombrit, après avoir cru s’être débarrassé de ‘’l’animal politique’’ qu’est Laurent Gbagbo. Désormais, c’est en spectateur que le RHDP assiste à la marche des affaires politiques en Côte d’Ivoire. Même la presse étrangère plutôt anti-Gbagbo reconnait ‘’l’incroyable génie de Laurent Gbagbo’’. Alors pour le RHDP, il fallait faire quelque chose et vite, pour montrer aux Ivoiriens que tout va mal. Echec, mille fois échec pour le RHDP car le Président Laurent Gbagbo ne cesse d’annoncer la fin du Western. Et pour les ministres issus de ce regroupement de parti, les jeux semblent être faits. Pourquoi donc s’auto-flageller ? Il faut se sucrer les poches sur le dos de l’Etat de Côte d’Ivoire en s’offrant un train de vie princier. Du ministre Allah Kouadio Remi à Amon Tanoh en passant par Amadou Gon Coulibaly, tous se sont montrés coupables de gabegie allant jusqu’à la trahison aux yeux de l’Ivoirien lambda : un penchant pour l’argent et un manque d’idéal dans l’action politique. « Ils ne pouvaient qu’échouer face à une bête politique comme Laurent Gbagbo » a expliqué un autre observateur de la scène politique ivoirienne. Comment donc comprendre que ceux qui aspirent à gouverner demain le pays aient étalé leur cupidité et leur gestion chaotique au sein des ministères qu’ils occupent aujourd’hui ? En tout cas, au pouvoir, le Président Gbagbo, il s’est révélé être une bête politique qui a su retourner avantageusement les actions les plus difficiles. Et ce n’est pas un regroupement de parti qui se voue une haine presque viscérale, aux idéaux contradictoires qui fera certainement ombrage à celui qui ne cesse d’affirmer que ‘’pour faire de la politique, il faut être cultivé’’.
Williams Arthur Prescot
Photo : Les leaders du RHDP
Légende : Un attelage qui a montré ses limites.
On apprenait par presse interposée que le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) tient comme pour principal responsable du blocage du processus de sortie de crise, le président Laurent Gbagbo. Le clan présidentiel par la voix de son chef, le Président Laurent Gbagbo ripostait en déclarant ‘’persona non gratta’’ certains ministres du PDCI, du RDR, de l’UDPCI ‘’plus à la solde de leurs partis politiques qu’au service de l’Etat’’. Ensuite, la quasi-totalité des Ivoiriens avaient donné raison à Laurent Gbagbo lorsqu’il a dissout le gouvernement Soro I, tant la bataille pour le contrôle des postes ministériels a fait des vagues au sein de ce rassemblement de partis censés être ‘’soudés’’ pour combattre contre une prétendue ‘’injustice sociale en Côte d’Ivoire’’. Pourtant jusqu’ici, il semblait que le président s’accommodait à l’idée selon laquelle un gouvernement de parti politique pouvait sortir le pays dans l’impasse dans lequel, il se trouve. ‘’C’est le moindre mal peut être’’ pouvait-on entendre dans les cercles de réflexions proches de Laurent Gbagbo. Sauf que, la récente crise politique a montré le visage hideux du RHDP en mettant en exergue leur boulimie du pouvoir au grand dam des Ivoiriens. Au vu de leur dialectique habituelle cela n’a rien d’improbable ; Alphonse Djédjé Mady, le porte-parole du RHDP en affirmant dans un discours ‘’que Gbagbo n’est plus le chef de l’Etat ivoirien’’ a franchi le pas, inadmissible. Non sans rappeler ‘’que le Président Laurent Gbagbo utilise des artifices pour ne pas aller aux élections’’. Il faut cependant rappeler les variations des discours de ce regroupement de partis dans le passé pour mieux apprécier ‘’la doctrine’’ de ses ministres : au départ, ils se sont opposés à Soro II en arguant à qui veut l’entendre ‘’qu’il faut sauver la Côte d’Ivoire’’. Ce qui n’a d’ailleurs pas été concrétisé dans les actes. Cependant dès leur entrée au gouvernement, ils occupèrent les postes ‘’stratégiques leur permettant de financer la campagne présidentielle en vue’’ et ils se décrivirent comme ‘’la véritable majorité du pays’’. Par contre, la nomination d’un des leurs pour présider aux destinées de la très importante Commission électorale indépendante (CEI) en la personne de Youssouf Bakayoko, le RHDP décrivit comme ‘’un agent double’’ au service du chef… Et qu’en est-il de la position du RHDP sur la question du désarmement ? «Ni désarmement, ni guerre ». Comprenne qui pourra ? Ensuite, évènement passé inaperçu lors du premier conseil des ministres du gouvernement Soro II, les membres de la délégation des ministres du RHDP main dans la main exprimèrent leur entière disponibilité au Président Laurent Gbagbo pour conduire ‘’sa politique’’. Particularité étonnante, pourtant tout à fait significatif. ‘’Divorce à l’ivoirienne ?’’ C’est du RHDP tout craché : la politique du ventre, a fustigé un fin connaisseur de la Côte d’Ivoire. Et visiblement, il s’est passé quelque chose qui a tout changé dans le ton des leaders du RHDP et ceci depuis les bons résultats sur le terrain obtenu par l’accord politique de Ouagadougou car les ‘’Houphouétistes ont été stupéfaits de ce retournement de situation. Ce n’est un mystère pour personne que depuis l’éclatement de la crise, les ‘’cercles’’ politiques proches du RHDP se mettent dans une logique de boycott de la Côte d’Ivoire pour contraindre Gbagbo à la capitulation. Depuis une décennie, ils n’usent de cesse d’affirmer que la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo ne pouvait se construire à l’allure qu’eux, les artisans de la Côte d’Ivoire du miracle avaient insufflée. Tantôt son système politique était basé sur une coopération étroite avec la France, tantôt il était endetté de manière effrayante mais la Côte d’Ivoire constituait une stratégie d’investissement. A d’autres moments, elle ne pouvait pas cesser d’être la vitrine de la zone franc à cause de ses liens privilégiés avec la grande France. Bref, inutile de faire l’inventaire de ces insinuations sans fondements du RHDP. La Côte d’Ivoire depuis la signature de l’accord de Ouagadougou avance sûrement sur le chemin de la paix. Et le RHDP ne cache pas ‘’sa frustration’’, eux qui se croyaient si incontournable sont un peu pantois de constater la pertinence d’un accord politique signé sans ‘’eux’’, les fameux artisans du miracle’’. Alors les leaders du RDHP ont finalement compris que leur pronostic d’une Côte d’Ivoire défaillante devant la crise armée, presque organisée à dessein, n’avait été qu’une simple vue de l’esprit. Mais, ils n’en ont été, absolument certain que depuis très peu de temps, lorsque les Ivoiriens ont publiquement salué la décision du Président Laurent Gbagbo de débarquer les ministres politiquement marqués. Et quelques semaines plus tard, il sonnait la reprise en main sans succès du terrain politique : l’émoussement des jeunes du RHDP, les fissures internes sont autant de signes d’affaiblissement de mouvement coalisé. Quelle désillusion catastrophique pour le RHDP ? Une crise pour rien ? Avoir mis en mal l’économie du pays (casse des bus de la SOTRA, boycott des activités…) et s’apercevoir que le but stratégique désespérément espéré n’avait pas été atteint ? L’ennemi visé resplendissait au contraire plus brillant.
Le RHDP et ses agissements, le baroud d’honneur avant la chute
Ministres aux ordres du parti, jeunesse en panne de stratégie, fissure interne (RDR-PDCI, je t’aime, moi non plus), vers la mise sur pied de la candidature unique…, le RHDP n’est pas sorti de l’auberge et la vie suit son cours normal. La dernière crise du gouvernement et de la CEI, largement entretenue par les plus irréductibles des ‘’Houphouétistes’’, a sonné le glas de ce regroupement de parti. Ils comprirent brutalement que leur avenir s’était brusquement assombrit, après avoir cru s’être débarrassé de ‘’l’animal politique’’ qu’est Laurent Gbagbo. Désormais, c’est en spectateur que le RHDP assiste à la marche des affaires politiques en Côte d’Ivoire. Même la presse étrangère plutôt anti-Gbagbo reconnait ‘’l’incroyable génie de Laurent Gbagbo’’. Alors pour le RHDP, il fallait faire quelque chose et vite, pour montrer aux Ivoiriens que tout va mal. Echec, mille fois échec pour le RHDP car le Président Laurent Gbagbo ne cesse d’annoncer la fin du Western. Et pour les ministres issus de ce regroupement de parti, les jeux semblent être faits. Pourquoi donc s’auto-flageller ? Il faut se sucrer les poches sur le dos de l’Etat de Côte d’Ivoire en s’offrant un train de vie princier. Du ministre Allah Kouadio Remi à Amon Tanoh en passant par Amadou Gon Coulibaly, tous se sont montrés coupables de gabegie allant jusqu’à la trahison aux yeux de l’Ivoirien lambda : un penchant pour l’argent et un manque d’idéal dans l’action politique. « Ils ne pouvaient qu’échouer face à une bête politique comme Laurent Gbagbo » a expliqué un autre observateur de la scène politique ivoirienne. Comment donc comprendre que ceux qui aspirent à gouverner demain le pays aient étalé leur cupidité et leur gestion chaotique au sein des ministères qu’ils occupent aujourd’hui ? En tout cas, au pouvoir, le Président Gbagbo, il s’est révélé être une bête politique qui a su retourner avantageusement les actions les plus difficiles. Et ce n’est pas un regroupement de parti qui se voue une haine presque viscérale, aux idéaux contradictoires qui fera certainement ombrage à celui qui ne cesse d’affirmer que ‘’pour faire de la politique, il faut être cultivé’’.
Williams Arthur Prescot
Photo : Les leaders du RHDP
Légende : Un attelage qui a montré ses limites.