Un tract circule depuis quelques jours dans plusieurs villes du centre-ouest du pays. C'est le second du genre, puisqu'un document de la même trame avait été distribué dans la même région du temps de la guerre. Déjà, les villes de Daloa, Issia, Vavoua, Duékoué sont ''inondées'' par ces appels à la révolte mentionnés dans ledit papier. Faut-il le relever, il soulève de réelles inquiétudes chez les populations, en l'occurrence celles de la cité de l'Antilope. Il est écrit que pendant 40 ans, les malheurs, les injustices, les inégalités et les crimes se sont abattus sur les tribus de l'Ouest. Durant ces quatre décennies, les Akan et le « despote Houphouet-Boigny » ont combattu ces tribus. L'ancien président et son peuple sont accusés d'avoir commis des crimes, en commanditant des exécutions. Entre autres faits mis à leur compte dans le tract, la disparition Kragbé Gnangbé dit Opadjélé et de 4 mille autres ressortissants du Guébié. Le tract relève aussi que les terres de l'ouest ont été arrachées à son peuple par Félix Houphouet-Boigny, avec la complicité des peuples du Nord. Face à cette situation, les initiateurs du tract demandent à tous les peuples du grand ouest à s'unir autour d'un des leurs, en l'occurrence Laurent Gbagbo qui est la réincarnation d'Opadjélé. C'est par Laurent Gbagbo, est-il écrit, que ces peuples seront sauvés. « Donnons-nous la main, car l'heure est venue pour nous de nous exprimer. L'heure est venue de tuer et chasser les Akan de chez nous. L'heure est venue de récupérer nos terres. L'heure est venue de débarrasser nos villages et nos villes des Dioulas, (Mossi) et les Akan qui sont des alliés objectifs, (bonnet blanc et blanc bonnet) », peut-on lire dans cet appel à la violence. Plus grave, à la chute du tract il est mentionné ce qui suit : « Affluons nos fusils, nos machettes. Soyons prêts. Donnons la mort pour la survie de nos tribus, pour la confiscation du pouvoir ».
Bayo Fatim à Daloa
Bayo Fatim à Daloa
