Fait marquant Non, mon Général !

Monsieur le Général, le discours que vous avez tenu, récemment, devant des femmes ivoiriennes, mères, sœurs…de la plupart de vos concitoyens, n’est pas catholique. C’est vrai, vous l’avez dit. Vous êtes fils de pasteur, sans doute que par obéissance à votre père, vous êtes protestant. Mais, mon Général, le protestant est avant tout un chrétien. Et c’est le Christ que vous évoquiez qui, pendant qu’il était humilié, battu et crucifié a demandé à son père de pardonner ceux qui le traitaient ainsi parce qu’ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient. Le pardon, mon Général, comme l’amour du prochain, est l’un des piliers de la religion chrétienne. Or devant vos sœurs qui sont allées vous rencontrer pour vous faire part de leurs douleurs, vous avez tenu un discours plein de haine et de rancœur. Vous avez fait une analyse partisane de la situation du pays. En lisant vos propos, si c’est vraiment vous qui les avez tenus, l’Ivoirien épris de paix et d’amour se demande bien comment un fils de pasteur peut soutenir ainsi un régime dont le chef a affirmé aux yeux de l’humanité toute entière qu’une vie humaine n’avait pas d’importance à ses yeux ? Quelle guerre y avait-il quand celui qui, selon vous incarne la Côte d’Ivoire, s’écriait au stade Houphouët-Boigny : « Mille morts à gauche, mille morts à droite, moi j’avance » ? Devant quelle horreur un dirigeant qui s’exprime ainsi peut-il reculer dans la gestion des affaires publiques et pour la conservation de son pouvoir ? « Tu ne tueras point » est le premier commandement de Dieu et tout chrétien doit en faire une religion. Et même, quelle gloire un militaire peut-il tirer d’avoir tué des individus non armés ? Quelle médaille doit-on accrocher à la poitrine d’un soldat qui a massacré une population qu’il est censé protégé et qui le nourrit et le blanchit ? Aucune ! Maintenant que vous plongez dans le débat politique, laissez-nous vous dire que vous n’êtes pas du bon côté de la République. Le régime que vous défendez par tous les moyens, n’a apporté que les pleurs et que la souffrance aux populations. Regardez autour de vous, il n’y a que désolation et misère. Ce n’est pas cela la Côte d’Ivoire Ce n’est pas cela nos rêves d’hier. Le régime que vous défendez et que vous confondez avec la République encourage les tueries (Laurent Gbagbo), fait la promotion des médiocres, des tricheurs (Blé Goudé), des bandits de grands chemins (Al Moustapha), des gens qui n’hésitent pas à faire empoisonner leurs propres frères pour de l’argent (Pierre Amondji). Non mon général, en tant que fils de pasteur, vous devriez savoir le sort que réserve Dieu à quelqu’un qui ose dire : « Mille morts à gauche, mille morts à droite, moi j’avance ! » parce que toutes ces créatures dont les corps ne l’émeuvent pas, sont des enfants de Dieu.l
Raoul Mapiéchon