Omnisports : Infrastructures sportives - Le Stade de Bouaké devient une salle de spectacles

Fautes d’activités sportives, le stade de la paix de Bouaké se meurt. Il est devenu un lieu de vente de médicaments, de spectacles culturels et d’activités politiques.

Le 4 avril, dimanche de Pâques, on assiste à un attroupement humain devant le stade municipal de Bouaké. Il a été rebaptisé ‘’stade de paix’’ à l’occasion de la « Flamme de la paix » qui eu lieu en juillet 2007 dans l’enceinte de ce temple du sport. On se souvient que ce joyau fut construit en 1984 à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations (Can) organisée par notre pays. Les populations se bousculent donc en ce dimanche à l’entrée des guichets. On s’attend à un match de football. Les passants interrogent « Quel match se tient-il aujourd’hui au stade ? ». Sans réponse précise. A l’approche de la bonbonnière, il n’y a aucun match de football à l’affiche. D’ailleurs, l’on se souvient qu’après le Championnat d’Afrique des nations de mars 2009, il n’y a eu dans ce stade qu’un seul match. Les érudits du ballon rond ne se souviennent même plus exactement du jour de ce fameux Asec-Société omnisports de l’armée (Soa). En fait l’attroupement du jour est relatif à la venue de Guinée du docteur en médecine, Alpha Oumar Bah Docteur, qui vend ce jour l’un de ces produits pharmaceutiques prisés. Il s’agit de ‘’Sidrex Mathazone’’ qui a la vertu de soigner plus de 50 maladies. « Le stade municipal, nous témoigne l’un des soldats FaFn de faction est devenu un lieu de vente de ce médicament. Chaque fois que le praticien est de passage dans la capitale de la paix, il vend ses produits ici », nous confirme le soldat. Alors ce sont les guichets du stade municipal qu’il utilise comme box de vente. Des bâches sont à cet effet dressées devant les guichets pour recevoir les patients. En réalité, depuis le Chan, le stade est sous utilisé. Pourtant il avait été réhabilité à plus de deux milliards de nos francs. Les pilonnes d’électrification ont été repris, les vestiaires entièrement réhabilités et climatisés. Le stade avait pratiquement été remis à neuf conformément aux normes internationales arrêtées par la Fifa. Un somptueux tableau lumineux décorait le stade. Certains connaisseurs du sport roi n’ont pas hésité à dire que la bonbonnière de la « Pacifia » était bien meilleure à celle du « Félicia». Tout est en train de tomber en ruine. Comme la nature a horreur du vide, ce sont des toiles d’araignée qu’on voit partout dans l’enceinte du stade. Aux alentours du stade, de hautes herbes ont pris le dessus. La pelouse a été tondue ces derniers temps, mais elle s’est asséchée faute d’arrosage conséquent. Aux abords de la grille, le gazon attend encore d’être tondu. Avec la sécheresse qui sévit en ce moment à Bouaké qui va se donner de la peine pour arroser un terrain qui ne sert qu’à des activités politiques ou culturelles. Si on y vend des médicaments, le stade de Bouaké accueille par moments des manifestations de partis politiques. Le dernier en date est le meeting tenu par le président du Rdr, Alassane Ouattara l’année dernière. Avant lui, se sont succédé le président Henri Konan Bédié (Pdci) et la Première dame Simone Ehivet Gbagbo. Des artistes musiciens défilent également dans la bonbonnière pour prester. On peut citer Don Mike le Gourou, Ismaël Isaac et les nombreux groupes de DJ ou de Zouglou de passage dans la capitale du centre. La toute nouvelle Société de transport urbain de Bouaké (Stub) a procédé en octobre dernier au lancement de ses activités dans ce jardin du sport ivoirien. En attendant, le stade se meurt.


Allah Kouamé à Bouaké