L`escroquerie politique du siècle

Malick Coulibaly, Anoï Castro, Ganin, N'dri Appolinaire, Fologo, voilà les têtes de pont des politiciens essuie-glace qui se sont auto proclamés "vrais houphouétistes" vendredi dernier à Yamoussoukro en présence du chef de l'Etat Laurent Gbagbo qui, du coup, s'est trouvé des traits de ressemblances avec celui qui fut présenté par le Fpi comme le symbole des détournements de deniers publics en Côte d'Ivoire, le bourreau des planteurs et qu'il a combattu pour instaurer la refondation dans notre pays. Paradoxe, scandale ! Qu'est-ce qui peut pousser un homme à se renier de la sorte ? On croyait assister à une foire, à une production théâtrale de grande facture initiée par des comédiens passés maîtres dans la célébration de l'absurde et du ridicule. Sauf que là, les acteurs et discours étaient bien réels. En effet, cela fait quelques années que ces houphouétistes qui ont mordu à l'appât du Fpi et tronqué leur conviction politique contre les espèces sonnantes et trébuchantes essayent de rallier le Pdci-Rda et ses militants à celui qui leur donne désormais la bécquée quotidienne. Fologo a créé son Rpp, Anoï Castro a créé son mouvement, ils font du bruit sans attirer l'attention de personne. Gbagbo sort un célèbre inconnu des rangs du Pdci et le nomme directeur de campagne, pensant que celui-là pourra rallier les militants du Pdci, son ex-parti, et les ressortissants du nord, sa région d'origi à nesa cause. Peine perdue. Malick Coulibaly est une déception. Il n'a pas la carrure d'un directeur de campagne. Son discours est nonchalant, creux et épars. Donc qui fait plutôt dormir son auditoire que de le tenir en haleine. Tous décident donc de s'unir pour être, peu plus forts. Mais hélas. Vendredi, ils ont eu du mal à remplir la salle de leur réunion. On s'est servi du titre du chef de l'Etat pour convier les chefs traditionnels qui ne savaient au juste pourquoi ils étaient là. Au demeurant, ceux qui se proclament "vrais houphouétistes" ne sont ni les enfants ni les membres de la famille du père-fondateurs. Pis, ils n'ont pas été mandatés par ces derniers. Une escroquerie politique grandeur-nature de gens qui ont tourné le dos à l'héritage de Félix Houphouët-Boigny et pactisé avec celui dont le parti (Fpi) le traitait de voleur. Comment diantre peut-on se réclamer publiquement héritier de Kragbé Gnagbé (un adepte de la subversion, de la violence et de la haine ethnique) et oser dire qu'on ressemble à Houphouët ? Gbagbo dit qu'il ressemble à Houphouët sous le prisme de la liberté et de l'égalité. Cependant, il oublie que la liberté qu'il prône n'estt pas celle d'Houphouët. Le président Houphouët militait en effet pour une liberté dans la coopération intelligente avec les autres nations. Alors que pour Gbagbo, liberté égale rupture brutale avec les liens historiques du passé, rupture avec la France. Gbagbo avait été là où il est avant l'indépendance qu'il aurait engouffré la Côte d'Ivoire dans la voie choisie par Sékou Touré en Guinée lorsqu'il s'était agi de choisir entre la communauté et l'indépendance immédiate. Gbagbo aurait choisi l'indépendance dans la misère alors que pour Houphouët, "l'homme qui a faim n'est pas un homme libre". Le président Houphouët respectait la vie humaine, il était un adepte de la non violence, c'était un bâtisseur, pas un destructeur de nation, un rassembleur. Gbagbo et Houphouët n'ont rien en commun. Gbagbo a laissé entendre après la mort du "Vieux" que ce dernier lui aurait déclaré "hélas tu me ressembles". Mais il n'a jamais cité quelqu'un qui a entendu ces confidences quand Houphouët les lui faisait. Car le père-fondateur ne parlait jamais à un opposant sans la présence d'un collaborateur.
Akwaba Saint Clair