Les Ivoiriens doivent beaucoup se marrer en entendant Laurent Gbagbo se présenter comme un héritier de Félix Houphouët-Boigny. C’est vrai que «quand le présent n’est pas rassurant, les hommes se cherchent des ancêtres», mais il ne faut pas pour autant faire preuve d’indécence langagière et prendre les Ivoiriens pour des y-voient-rien. Au nom de quelle éthique, l’homme qui a tant pourfendu Houphouët-Boigny et poussé les jeunes à crier «Houphouët-Boigny voleur» en 1990, peut aujourd’hui se réclamer de sa philosophie. En relisant «Côte d’Ivoire, pour une alternative démocratique», les Ivoiriens sauront, selon le propre discours de Gbagbo, qu’il a créé le Front Populaire Ivoirien pour combattre Houphouët-Boigny et le PDCI. C’est le même Laurent Gbagbo qui disait régulièrement que «le seul mérite d’Houphouët Boigny est d’avoir transformé son village natal en une Brasilia africaine». Même aux obsèques du «père de la nation», il n’a pas varié dans son mépris. Il a fait attendre la famille éplorée pendant 45 minutes. Comme si cela ne suffisait pas, en présentant ses condoléances, il croisait et décroisait ses jambes. Pour ceux qui restent encore attachés à nos valeurs culturelles, cette attitude dénote d’un manque de considération pour le défunt. 17 ans après cette déconvenue, il est vraiment malsain de se présenter comme son disciple. Au plan même de la gestion de la Côte d’Ivoire, tout sépare les deux hommes. Houphouët-Boigny était le symbole de la paix, du dialogue, de la construction, du développement et de la cohésion nationale. Au contraire, Laurent Gbagbo est l’homme de la guerre, de la destruction, de la fracture de l’unité nationale, du mal développement et de la mauvaise gouvernance. Pour dire que qui ne s’assemblent pas, ne peuvent nullement se ressembler.
En définitive, ce qui s’est passé vendredi à Yamoussoukro n’est rien d’autre que la foire des imposteurs. Des naufragés perdus dans leurs pratiques d’un âge révolu, qui veulent s’identifier à un grand homme, pour espérer se sauver d’une mort politique certaine. Il faut arrêter de souiller la mémoire de Félix Houphouët-Boigny, «le cerveau politique de premier ordre», selon le mot du Général De Gaulle. Une personnalité que les Ivoiriens ne finissent pas de regretter, avec la parenthèse de sang et de crimes économiques du régime Gbagbo.
Bakary Nimaga
En définitive, ce qui s’est passé vendredi à Yamoussoukro n’est rien d’autre que la foire des imposteurs. Des naufragés perdus dans leurs pratiques d’un âge révolu, qui veulent s’identifier à un grand homme, pour espérer se sauver d’une mort politique certaine. Il faut arrêter de souiller la mémoire de Félix Houphouët-Boigny, «le cerveau politique de premier ordre», selon le mot du Général De Gaulle. Une personnalité que les Ivoiriens ne finissent pas de regretter, avec la parenthèse de sang et de crimes économiques du régime Gbagbo.
Bakary Nimaga