Dans une récente interview accordée à un journal de la place, cette question a été posée au professeur agrégé de sociologie Dédi Séry, par ailleurs secrétaire national du FPI chargé des problèmes de société, de la doctrine et de la formation politique : "Venance Konan a fait remarquer que s'il y a 26% d'étrangers en Côte d'Ivoire, c'est juste parce que l'intégration n'a pas été bien faite. Il a trouvé anormal qu'un homme dont les parents sont ici depuis deux générations soit traité d'étranger. Ce raisonnement est-il fondé ?" Voici la réponse donnée par l'éminent professeur de sociologie : "Notre ami prend souvent beaucoup de raccourcis. Il ne vient pas de naître. C'est sous ses yeux d'observateur critique que les 26% sont apparus. Pourquoi est-ce qu'il y a 20 ans de cela, il ne l'a pas dit ? Je refuse de répondre à ce héros fait de toutes pièces par la France, qui a toujours besoin de relais pour faire entendre sa voix. RFI par exemple. Ses relais sont les radios des pays voisins. Venance parle au nom de celui qui l'a fait roi. Hier, il ne l'a pas dit. Aujourd'hui, il le dit parce qu'il agit pour le compte de ceux qui font de lui le héros de cette période. "
Sauf votre respect, professeur, qu'est-ce que la France et RFI ont à voir avec la question qui vous a été posée ? Vous dites que j'ai besoin de relais pour faire entendre ma voix. A quoi servent donc les relais ? A quoi servent les radios ? Sur quelle radio Affi Nguessan et tous les pontes du FPI s'expriment quand ils veulent faire entendre leurs voix ? Pourquoi choisissent-ils RFI qui est une radio française ? Pour la petite histoire, en quatre ans, je me suis exprimé trois fois sur RFI. En octobre 2007, lorsque j'avais été convoqué à la police, en octobre 2009 pour parler de Dadis Camara, et en décembre 2009, pour parler du coup d'Etat de décembre 1999. Je mets au défi le professeur Dédi Séry de trouver d'autres interventions de ma part sur cette radio. C'est curieux d'ailleurs que le professeur parle de RFI comme mon principal relais, alors que j'écris deux fois par semaine dans le journal l'Inter et assez souvent dans Le Nouveau Réveil, deux des plus importants journaux de ce pays et dont les articles circulent sur internet, qui est devenu le relais le plus important de nos jours. Cela dit, je ne vois toujours pas le rapport entre les propos du professeur et la question qui lui a été posée. Et un tel hors-sujet est vraiment étonnant de la part d'un professeur d'université. Mais il nous éclaire éloquemment sur le niveau lamentable de nos étudiants d'aujourd'hui.
La réalité est que chez le professeur Dédi Séry, l'idéologue borné a malheureusement pris le pas sur le scientifique qui aurait dû nous éclairer. Le professeur Dédi Séry a répété instinctivement l'idéologie du FPI : tout est de la faute de la France. La Refondation, incapable d'accéder à la modernité et de nous y conduire, est restée prisonnière de notre mentalité archaïque qui veut que nous ne soyons responsables de rien, et que tous nos malheurs proviennent d'un sorcier. Et la Refondation a choisi la France comme sa sorcière. Tout est de la faute de la France, répète-t-on partout, à propos de tout. Et quiconque ne pense pas comme les Refondateurs est forcément manipulé par la France. Cela me fait penser aux propos que m'a adressés mon frère Gilbert Kouamé, et qui ont été publiés dans Notre Voie du mardi 16 mars 2010. Il écrivait " La France est à la recherche d'une autre stratégie. Elle a besoin de collabos pour réussir son plan. Ne te laisse pas débaucher aussi facilement. " Cela me rappelle aussi l'entretien que j'ai eu avec un aîné, un soir à Cocody. Il avait insisté pour me rencontrer parce qu'il avait quelque chose de très important à me dire. Et il m'a dit, avec le plus grand sérieux : " j'ai appris que tu travailles pour les services secrets français. Je sais que si tu y travailles, tu ne me le diras pas, mais il fallait que je t'en parle. "Lorsque je lui ai demandé ce qui dans mes activités ou mon comportement pouvait laisser penser une telle chose, il m'a dit, sans rire, " Tes attaques contre le régime de la Refondation font penser à un vaste complot orchestré par la France pour faire tomber Gbagbo, et toi tu y joues ta partition. " Alors, mon frère Gilbert, dis-moi franchement, a-t-on besoin d'être manipulé pour constater et critiquer le délestage dont nous faisons les frais, parce que les investissements qui devaient être faits ne l'ont pas été, alors que les responsables de la CIE nous avaient prévenus longtemps à l'avance ? A-t-on besoin d'être manipulé pour constater et déplorer que notre lagune soit en train de se boucher sous nos yeux, que l'on a dépensé des centaines de millions pour acheter deux bateaux chargés de désensabler cette lagune, et que ces bateaux n'étaient pas adaptés à cette tâche ? Gilbert, ton intelligence ne te permet donc pas de voir tout seul la corruption qui a gangréné toute notre société ? Tu as besoin d'être débauché par la France pour constater cela et déplorer ses conséquences sur notre société ? J'ai dit au grand frère qui m'a appris que j'étais agent français que j'étais d'autant plus étonné par sa démarche qu'au temps de Houphouët-Boigny et de Bédié, il ne se passait pas un seul jour sans qu'ils ne soient insultés dans les journaux proches du FPI, sans qu'ils ne manifestent, sans qu'ils ne bloquent la circulation, sans qu'ils ne cassent des bus. Etaient-ils donc manipulés ? Je sais ce que tu me répondras, Gilbert. Tout cela est la faute à la guerre que mène la France contre Laurent Gbagbo. Dis-moi, mon cher frère, en quoi la guerre peut-elle justifier les cent milliards qui ont été détournés et placés dans des paradis fiscaux sous le prétexte de construire une usine de traitement de cacao aux Etats-Unis ? En quoi la guerre empêche-t-elle de poursuivre les auteurs de ce détournement ? Ne crois-tu pas qu'avec cet argent, on aurait pu équiper un centre de santé dans ton quartier afin que tu puisses aller y soigner tes enfants ? Ne crois-tu pas qu'avec le prix de la Mercedes Maybach dans laquelle ton leader éclairé se pavane comme un nouveau riche, on aurait pu acheter quelques tables bancs pour l'école où tu enseignes ? Ne crois-tu pas qu'avec les centaines de milliards que ton leader, " un grand révolutionnaire " comme tu l'écris, est en train d'engloutir dans des palais totalement inutiles à Yamoussoukro, on aurait pu bitumer peut-être la route qui va dans ton village, ou y construire des puits pour que nos parents boivent de l'eau un peu plus potable ? Tu as vu dans quel état sont les grandes écoles de Yamoussoukro ? Ne crois-tu pas que la révolution aurait été de donner une bonne instruction aux Ivoiriens, plutôt que des palais ? Tu ne le crois pas, toi, l'enseignant ? Es-tu fier de l'état dans lequel se trouve l'école de ton pays aujourd'hui ? Tu sais, Fidel Castro a fait une révolution à Cuba. Il a été attaqué par les Etats-Unis qui ont tout tenté pour l'éliminer. Jusqu'à ce jour, il y a un embargo sur son pays. Malgré cela, Castro a fait de telle sorte que les Cubains soient parmi les meilleurs médecins et ingénieurs au monde. Parce qu'il a mis l'accent sur la formation. C'est à Cuba que tous les pays révolutionnaires d'Afrique envoyaient leurs jeunesses se former. C'est cela un vrai révolutionnaire. Castro ne se promenait pas dans des voitures de luxe, il n'a pas construit de palais. Il a construit des centres de santé, des écoles. Il n'a pas pris prétexte de la guerre que lui faisaient les Etats-Unis pour ne rien faire pour son peuple. Tu ne trouves pas choquant que ton leader dépense près de 20 milliards pour célébrer une indépendance que vous-mêmes qualifiez de fausse, pendant que nous sommes dans le noir ? Tu dis que le programme de Gbagbo dérange la France parce qu'il est révolutionnaire. Voyons, voyons ! Le programme de Gbagbo que l'on nous a toujours présenté tient en trois points : l'école gratuite qu'on ne peut pas réaliser tant qu'on ne crée pas de richesse, l'assurance maladie universelle qu'on ne peut pas réaliser tant qu'on ne crée pas richesse, la décentralisation qui ne sert à rien tant qu'on ne crée pas de richesse. Qu'est-ce qu'il y a de révolutionnaire là ? La seule révolution que nous ont apportée les Refondateurs, c'est dans l'art de piller les ressources de l'Etat. Ils pillent les ressources de l'Etat sans penser à demain. Eux, ils tuent carrément la poule aux œufs d'or. Regarde la filière du cacao. Gilbert, Gilbert ! Ouvre donc les yeux mon frère. Pendant que tu as les yeux fermés et qu'on te bourre le crâne que tout est de la faute de la France, les vrais Refondateurs ont envoyé tous leurs enfants étudier en France. Les vrais Refondateurs ont tous chacun une résidence en France. C'est là-bas que leurs femmes et maîtresses vont passer leurs vacances et faire leurs achats. Paris est un gros village ivoirien où on se rencontre toujours entre Ivoiriens, et où personne ne peut cacher ce qu'il fait. Les maisons de tes Refondateurs sont connues de tous les Ivoiriens qui vivent en France. Toi, tu n'es qu'un Refondateur périphérique, chargé, comme tous ceux de la Sorbonne et des agoras, de donner votre poitrine, votre sueur et votre salive pour protéger ceux qui profitent bien du système. Pendant que tes enfants fréquentent les écoles et les hôpitaux que Mamadou Koulibaly, qui est quand même honnête, a qualifiés de pourris, leurs enfants sont en train de bien se former pour venir diriger les tiens qui seront, eux, obligés d'aller acheter des diplômes pour exercer de métiers de seconde ou troisième catégorie. Dédi Séry, lui est un Refondateur du centre. Il sait ce qu'il gagne en attaquant la France et en m'attaquant. Il fait partie des manipulateurs chargés d'abrutir ceux qui doivent les protéger pendant qu'eux se servent. C'est lui qui est chargé de t'endoctriner. N'est-il pas chargé de la doctrine et de la formation politique au FPI ? Il m'intéresse moins. Ce sont les gens qu'ils intoxiquent, comme toi, qui m'intéressent.
Gibert, tu dis que tu vois de la haine dans mes attaques contre la Refondation ? Non, Gilbert. C'est de la colère. Colère contre ce qu'ils ont fait de mon pays, ce qu'ils ont fait de toi, ce qu'ils ont fait de la jeunesse ivoirienne, colère aussi contre ce qu'ils réservent comme avenir à mes enfants, tes neveux, à tes enfants, mes neveux. Tu vois un avenir à nos enfants dans ce pays ? Enfin, tu dis que Bernard Dadié a lutté pour que le peuple noir connaisse la liberté. N'abusons tout de même pas des mots. Relis bien l'histoire de cet homme. Il a quand même été pendant dix ans ministre d'Houphouët-Boigny, le " valet " de la France selon votre phraséologie. Il a vu tous les défauts d'Houphouët seulement quand il a quitté son gouvernement. Tiens, dis-moi, qu'est ce que ça te dit quand ton leader bien-aimé dit qu'il ressemble maintenant à Houphouët ? Porte-toi bien et embrasse mes neveux de ma part.
Venance Konan, écrivain, journaliste. Email : venancekonan@yahoo.fr
Sauf votre respect, professeur, qu'est-ce que la France et RFI ont à voir avec la question qui vous a été posée ? Vous dites que j'ai besoin de relais pour faire entendre ma voix. A quoi servent donc les relais ? A quoi servent les radios ? Sur quelle radio Affi Nguessan et tous les pontes du FPI s'expriment quand ils veulent faire entendre leurs voix ? Pourquoi choisissent-ils RFI qui est une radio française ? Pour la petite histoire, en quatre ans, je me suis exprimé trois fois sur RFI. En octobre 2007, lorsque j'avais été convoqué à la police, en octobre 2009 pour parler de Dadis Camara, et en décembre 2009, pour parler du coup d'Etat de décembre 1999. Je mets au défi le professeur Dédi Séry de trouver d'autres interventions de ma part sur cette radio. C'est curieux d'ailleurs que le professeur parle de RFI comme mon principal relais, alors que j'écris deux fois par semaine dans le journal l'Inter et assez souvent dans Le Nouveau Réveil, deux des plus importants journaux de ce pays et dont les articles circulent sur internet, qui est devenu le relais le plus important de nos jours. Cela dit, je ne vois toujours pas le rapport entre les propos du professeur et la question qui lui a été posée. Et un tel hors-sujet est vraiment étonnant de la part d'un professeur d'université. Mais il nous éclaire éloquemment sur le niveau lamentable de nos étudiants d'aujourd'hui.
La réalité est que chez le professeur Dédi Séry, l'idéologue borné a malheureusement pris le pas sur le scientifique qui aurait dû nous éclairer. Le professeur Dédi Séry a répété instinctivement l'idéologie du FPI : tout est de la faute de la France. La Refondation, incapable d'accéder à la modernité et de nous y conduire, est restée prisonnière de notre mentalité archaïque qui veut que nous ne soyons responsables de rien, et que tous nos malheurs proviennent d'un sorcier. Et la Refondation a choisi la France comme sa sorcière. Tout est de la faute de la France, répète-t-on partout, à propos de tout. Et quiconque ne pense pas comme les Refondateurs est forcément manipulé par la France. Cela me fait penser aux propos que m'a adressés mon frère Gilbert Kouamé, et qui ont été publiés dans Notre Voie du mardi 16 mars 2010. Il écrivait " La France est à la recherche d'une autre stratégie. Elle a besoin de collabos pour réussir son plan. Ne te laisse pas débaucher aussi facilement. " Cela me rappelle aussi l'entretien que j'ai eu avec un aîné, un soir à Cocody. Il avait insisté pour me rencontrer parce qu'il avait quelque chose de très important à me dire. Et il m'a dit, avec le plus grand sérieux : " j'ai appris que tu travailles pour les services secrets français. Je sais que si tu y travailles, tu ne me le diras pas, mais il fallait que je t'en parle. "Lorsque je lui ai demandé ce qui dans mes activités ou mon comportement pouvait laisser penser une telle chose, il m'a dit, sans rire, " Tes attaques contre le régime de la Refondation font penser à un vaste complot orchestré par la France pour faire tomber Gbagbo, et toi tu y joues ta partition. " Alors, mon frère Gilbert, dis-moi franchement, a-t-on besoin d'être manipulé pour constater et critiquer le délestage dont nous faisons les frais, parce que les investissements qui devaient être faits ne l'ont pas été, alors que les responsables de la CIE nous avaient prévenus longtemps à l'avance ? A-t-on besoin d'être manipulé pour constater et déplorer que notre lagune soit en train de se boucher sous nos yeux, que l'on a dépensé des centaines de millions pour acheter deux bateaux chargés de désensabler cette lagune, et que ces bateaux n'étaient pas adaptés à cette tâche ? Gilbert, ton intelligence ne te permet donc pas de voir tout seul la corruption qui a gangréné toute notre société ? Tu as besoin d'être débauché par la France pour constater cela et déplorer ses conséquences sur notre société ? J'ai dit au grand frère qui m'a appris que j'étais agent français que j'étais d'autant plus étonné par sa démarche qu'au temps de Houphouët-Boigny et de Bédié, il ne se passait pas un seul jour sans qu'ils ne soient insultés dans les journaux proches du FPI, sans qu'ils ne manifestent, sans qu'ils ne bloquent la circulation, sans qu'ils ne cassent des bus. Etaient-ils donc manipulés ? Je sais ce que tu me répondras, Gilbert. Tout cela est la faute à la guerre que mène la France contre Laurent Gbagbo. Dis-moi, mon cher frère, en quoi la guerre peut-elle justifier les cent milliards qui ont été détournés et placés dans des paradis fiscaux sous le prétexte de construire une usine de traitement de cacao aux Etats-Unis ? En quoi la guerre empêche-t-elle de poursuivre les auteurs de ce détournement ? Ne crois-tu pas qu'avec cet argent, on aurait pu équiper un centre de santé dans ton quartier afin que tu puisses aller y soigner tes enfants ? Ne crois-tu pas qu'avec le prix de la Mercedes Maybach dans laquelle ton leader éclairé se pavane comme un nouveau riche, on aurait pu acheter quelques tables bancs pour l'école où tu enseignes ? Ne crois-tu pas qu'avec les centaines de milliards que ton leader, " un grand révolutionnaire " comme tu l'écris, est en train d'engloutir dans des palais totalement inutiles à Yamoussoukro, on aurait pu bitumer peut-être la route qui va dans ton village, ou y construire des puits pour que nos parents boivent de l'eau un peu plus potable ? Tu as vu dans quel état sont les grandes écoles de Yamoussoukro ? Ne crois-tu pas que la révolution aurait été de donner une bonne instruction aux Ivoiriens, plutôt que des palais ? Tu ne le crois pas, toi, l'enseignant ? Es-tu fier de l'état dans lequel se trouve l'école de ton pays aujourd'hui ? Tu sais, Fidel Castro a fait une révolution à Cuba. Il a été attaqué par les Etats-Unis qui ont tout tenté pour l'éliminer. Jusqu'à ce jour, il y a un embargo sur son pays. Malgré cela, Castro a fait de telle sorte que les Cubains soient parmi les meilleurs médecins et ingénieurs au monde. Parce qu'il a mis l'accent sur la formation. C'est à Cuba que tous les pays révolutionnaires d'Afrique envoyaient leurs jeunesses se former. C'est cela un vrai révolutionnaire. Castro ne se promenait pas dans des voitures de luxe, il n'a pas construit de palais. Il a construit des centres de santé, des écoles. Il n'a pas pris prétexte de la guerre que lui faisaient les Etats-Unis pour ne rien faire pour son peuple. Tu ne trouves pas choquant que ton leader dépense près de 20 milliards pour célébrer une indépendance que vous-mêmes qualifiez de fausse, pendant que nous sommes dans le noir ? Tu dis que le programme de Gbagbo dérange la France parce qu'il est révolutionnaire. Voyons, voyons ! Le programme de Gbagbo que l'on nous a toujours présenté tient en trois points : l'école gratuite qu'on ne peut pas réaliser tant qu'on ne crée pas de richesse, l'assurance maladie universelle qu'on ne peut pas réaliser tant qu'on ne crée pas richesse, la décentralisation qui ne sert à rien tant qu'on ne crée pas de richesse. Qu'est-ce qu'il y a de révolutionnaire là ? La seule révolution que nous ont apportée les Refondateurs, c'est dans l'art de piller les ressources de l'Etat. Ils pillent les ressources de l'Etat sans penser à demain. Eux, ils tuent carrément la poule aux œufs d'or. Regarde la filière du cacao. Gilbert, Gilbert ! Ouvre donc les yeux mon frère. Pendant que tu as les yeux fermés et qu'on te bourre le crâne que tout est de la faute de la France, les vrais Refondateurs ont envoyé tous leurs enfants étudier en France. Les vrais Refondateurs ont tous chacun une résidence en France. C'est là-bas que leurs femmes et maîtresses vont passer leurs vacances et faire leurs achats. Paris est un gros village ivoirien où on se rencontre toujours entre Ivoiriens, et où personne ne peut cacher ce qu'il fait. Les maisons de tes Refondateurs sont connues de tous les Ivoiriens qui vivent en France. Toi, tu n'es qu'un Refondateur périphérique, chargé, comme tous ceux de la Sorbonne et des agoras, de donner votre poitrine, votre sueur et votre salive pour protéger ceux qui profitent bien du système. Pendant que tes enfants fréquentent les écoles et les hôpitaux que Mamadou Koulibaly, qui est quand même honnête, a qualifiés de pourris, leurs enfants sont en train de bien se former pour venir diriger les tiens qui seront, eux, obligés d'aller acheter des diplômes pour exercer de métiers de seconde ou troisième catégorie. Dédi Séry, lui est un Refondateur du centre. Il sait ce qu'il gagne en attaquant la France et en m'attaquant. Il fait partie des manipulateurs chargés d'abrutir ceux qui doivent les protéger pendant qu'eux se servent. C'est lui qui est chargé de t'endoctriner. N'est-il pas chargé de la doctrine et de la formation politique au FPI ? Il m'intéresse moins. Ce sont les gens qu'ils intoxiquent, comme toi, qui m'intéressent.
Gibert, tu dis que tu vois de la haine dans mes attaques contre la Refondation ? Non, Gilbert. C'est de la colère. Colère contre ce qu'ils ont fait de mon pays, ce qu'ils ont fait de toi, ce qu'ils ont fait de la jeunesse ivoirienne, colère aussi contre ce qu'ils réservent comme avenir à mes enfants, tes neveux, à tes enfants, mes neveux. Tu vois un avenir à nos enfants dans ce pays ? Enfin, tu dis que Bernard Dadié a lutté pour que le peuple noir connaisse la liberté. N'abusons tout de même pas des mots. Relis bien l'histoire de cet homme. Il a quand même été pendant dix ans ministre d'Houphouët-Boigny, le " valet " de la France selon votre phraséologie. Il a vu tous les défauts d'Houphouët seulement quand il a quitté son gouvernement. Tiens, dis-moi, qu'est ce que ça te dit quand ton leader bien-aimé dit qu'il ressemble maintenant à Houphouët ? Porte-toi bien et embrasse mes neveux de ma part.
Venance Konan, écrivain, journaliste. Email : venancekonan@yahoo.fr