Jacques Anouma quittera la présidence de la fédération ivoirienne de football en février 2011. Après deux mandats (2002-2011), il a tout donné au football national.
C’est vrai que le second trophée de la CAN tard à venir, mais son bilan est tout de même satisfaisant. Deux participations à la Coupe du monde (2006, 2010), une première participation aux Jeux Olympiques (2008), trois participations à la CAN (2006, 2008, 2010) avec une finale en 2006, une médaille de bronze à la CAN cadets en 2005 en Gambie et une participation au Mondial au Pérou, une finale de la CAN juniors en 2003 au Burkina Faso et une 8e de finale au Mondial aux Emirats arabes Unis. Il y a aussi les deux trophées remportés aux tournois de l’UEMOA (2007,
2008). Sans oublier la 16e place historique au classement FIFA avec la sélection senior. Sous son impulsion, la Côte d’Ivoire a désormais son Clairefontaine, le Centre technique national à Bingerville. Sans oublier les deux pelouses synthétiques du stade Robert Champroux et du Parc des Sports à Treichville. Que dire de la subvention allouée aux clubs de l’élite (38 millions de FCFA). Certes, cette manne n’est pas à la hauteur des attentes des présidents de clubs, mais elle n’est pas moins importante. A cela, il faut ajouter la représentativité de la Côte d’Ivoire au niveau des instances dirigeantes du football mondial avec son statut de membre du comité exécutif de la FIFA. Avec un tel bilan, Anouma peut partir, en toute quiétude, avec le sentiment d’une mission accomplie. Candidat à un second mandat au Comité exécutif de la FIFA et même à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF), Jacques Anouma est plus que jamais sur le départ. De quoi à susciter des velléités de candidature de part et d’autre, à travers des associations interposées. Dans l’attente de février 2011. Et ce, après les tentatives d’éviction avortées de la Conférence des présidents.
Les basses manœuvres de la Conférence
Pilotée par Salif Bictogo, président du Stella Club d’Adjamé, la Conférence a déjà tenté de pousser le président de la FIF à la porte de sortie sans succès. Au lendemain des événements tragiques du 29 mars 2009 (bousculade meurtrière du stade Félix Houphouët-Boigny, ndlr), elle a, vainement, milité pour le départ d’Anouma. A la recherche du candidat idéal pour la succession, elle fait appel à Eugène Diomandé, président du Séwé de San-Pedro, qui avait entre-temps rejoint l’Amicale des présidents de clubs de football de Côte d’Ivoire (APCFCI) de Siaba Ervé. Espérant donner enfin vie à son projet de diriger la FIF et avec les assurances reçues, Diomandé opère une rupture avec l’APCFCI. Malheureusement, leur ambition échoue. Non inculpé dans l’enquête, Anouma ne rend pas le tablier comme souhaité. Qu’à cela ne tienne. L’échec des Eléphants à la CAN 2010 en Angola remet de l’eau au moulin de la Conférence qui indexe la gestion du football ivoirien. Le procès d’Anouma peut commencer. Pour ne pas aller en rangs dispersés, Me Roger Ouégnin est mandaté pour démarcher le président de l’EFYM qui n’a jamais été partisan des coups de force. Ce dernier, qui a toujours défendu le président de la FIF même quand celui-ci est tiraillé de toutes parts, succombe au beau discours du PCA de l’Asec. Son retour a même fait l’objet d’une conférence dans un réceptif hôtelier au Plateau (Abidjan). Dès cet instant, la machine de la déstabilisation peut être mise en marche. Pour pousser Anouma à rendre le tablier, on parle de la prise de responsabilités. «Nous avons décidé d’être unis et d’être ensemble au sein de la conférence des présidents de club. C’est pour le développement du football ivoirien avec une équipe nationale remodelée dans un environnement sein», avait introduit Bictogo. Et Eugène Marie Diomandé d’ajouter :
«J’ai eu l’impression par moment que nous avons été longtemps infantilisés. Le temps est venu de mettre les pendules à l’heure». «Nous voulons que tout change », a renchéri Siaba Ervé, ancien président de l’Amicale et nouveau porte-parole de la Conférence. « Nous allons reprendre le contrôle des choses, a soutenu, pour sa part, Me Roger Ouégnin. Les clubs ont décidé de prendre leur destin en mains. Le football ivoirien est malade et nous avons l’impression d’avoir perdu la main. Pour nous, ce qui se passe actuellement est de notre faute parce qu’à la base de la pyramide, il y a les clubs. Il est donc clair que la campagne de l’opinion publique est vaine dans l’élection du président de la fédération parce qu’en dépit de tout ce qui peut se dire dans la presse, c’est nous qui décidons». Mais en homme averti, le patron du football ivoirien déjoue le piège. A défaut d’obtenir son départ, les présidents exigent et obtiennent d’Anouma leur entrée à la Ligue professionnelle et au Comité exécutif de la FIF. Sans pour autant lâcher prise. Car l’échec au Mondial sud-africain sera encore une occasion pour eux de demander le départ d’Anouma. Cette fois-ci de vive voix, entend-on dire. Pendant ce temps, la Conférence peine à se trouver un leader.
La Conférence se cherche un candidat
Mais déjà en leur sein, l’identité du candidat fait débat. La Conférence des présidents de clubs peine à trouver le candidat pour la succession de Jacques Anouma. L’unanimité étant faite dans un premier temps autour du président du Séwé Sports de San-Pedro, candidat malheureux à la FIF en 2002, la donne a évolué depuis quelque temps. Me Roger Ouégnin, qui n’a jamais caché son envie de diriger le football ivoirien, croit que son heure est arrivée. D’où son activisme au sein de la Conférence depuis la levée de bouclier après l’échec à la CAN 2010 en Angola. Si le président du Séwé, par son statut actuel, a les moyens de ses ambitions, ce qui n’est pas le cas de celui de l’Asec Mimosas. Et son incursion politique aux côtés du chef de l’Etat n’est pas fortuite. Pour se faire une assise financière et gérer sa campagne au cas où la Conférence ne le copterait pas (Eugène Diomandé est le favori de la Conférence, ndlr), Ouégnin a pris le chemin de la politique. Avec Laurent Gbagbo, il espère se remplir le porte-monnaie et donner vie à son ambition d’occuper le bureau présidentiel du 3e étage de la maison de verre à Treichville. Mais avant d’y arriver, Jacques Anouma lui a confié la réorganisation de la Direction technique nationale (DTN). Question de voir de quoi il est capable. Ce combat de leadership au sein de la Conférence donne des idées à d’autres candidats. Au nombre desquels Kuyo Téa Narcisse.
Kuyo se positionne avec le Conseil des présidents
Absent de toutes les tractions de la Conférence des présidents de clubs, le président de l’Africa Sports d’Abidjan est sorti finalement de sa réserve. Une sortie qui vient mettre à mal la solidarité, l’union et l’homogénéité apparentes revendiquées par la Conférence. Car Kuyo Téa Narcisse, pressenti candidat en 2007 avant de se raviser, n’a pas enterré ses ambitions. «Cercueil» veut toujours diriger le football ivoirien au plus haut niveau. Pour y parvenir, c’est le Conseil des présidents de clubs qu’il met sur pied. Ne se reconnaissant plus dans la Conférence, il a créé «un cadre beaucoup plus approprié pour réfléchir, penser au sujet du football ivoirien. Faire des propositions, informer de façon correcte les populations pour qu’elles soient au fait des réalités de notre football pour qu’on trouve des solutions. Un cadre qui permettra aux présidents de clubs de football de réfléchir et de faire des propositions afin de trouver des solutions pour améliorer le cadre de vie de notre football». Un discours qui n’est pas distant de celui tenu par la Conférence qui parle également de repenser le football ivoirien. Mieux, les deux entités œuvrent pour la succession d’Anouma. C’est normal que Kuyo Téa affirme ne plus se reconnaître dans la Conférence. Ne dit-on pas qu’il y a conflit partout où les intérêts se croisent ? Sur cette base, il est impossible pour le patron des vert et rouge de faire route avec ses adversaires au moment où sera ouverte la succession de l’actuel locataire de la maison de verre de Treichville. Et conscient qu’il ne bénéficiera jamais du soutien de la Conférence, Kuyo Téa Narcisse a pris le taureau par les cornes. Ainsi, pour mieux peaufiner son affaire dès maintenant, il a mis son pied «son Conseil des présidents de clubs». Histoire d’éviter des désillusions après.
Toujours est-il qu’à moins d’un an de la fin du mandat de Jacques Anouma à la présidence de la fédération ivoirienne de football (FIF), les différents candidats ne cachent pas leurs ambitions et se livrent à des combats. Certes pas encore déclarés, mais qui ne tarderont pas à éclater. En attendant, l’actuel locataire de la FIF prépare la Coupe du monde 2010 avec pour objectif de faire une participation honorable.
OUATTARA Gaoussou
C’est vrai que le second trophée de la CAN tard à venir, mais son bilan est tout de même satisfaisant. Deux participations à la Coupe du monde (2006, 2010), une première participation aux Jeux Olympiques (2008), trois participations à la CAN (2006, 2008, 2010) avec une finale en 2006, une médaille de bronze à la CAN cadets en 2005 en Gambie et une participation au Mondial au Pérou, une finale de la CAN juniors en 2003 au Burkina Faso et une 8e de finale au Mondial aux Emirats arabes Unis. Il y a aussi les deux trophées remportés aux tournois de l’UEMOA (2007,
2008). Sans oublier la 16e place historique au classement FIFA avec la sélection senior. Sous son impulsion, la Côte d’Ivoire a désormais son Clairefontaine, le Centre technique national à Bingerville. Sans oublier les deux pelouses synthétiques du stade Robert Champroux et du Parc des Sports à Treichville. Que dire de la subvention allouée aux clubs de l’élite (38 millions de FCFA). Certes, cette manne n’est pas à la hauteur des attentes des présidents de clubs, mais elle n’est pas moins importante. A cela, il faut ajouter la représentativité de la Côte d’Ivoire au niveau des instances dirigeantes du football mondial avec son statut de membre du comité exécutif de la FIFA. Avec un tel bilan, Anouma peut partir, en toute quiétude, avec le sentiment d’une mission accomplie. Candidat à un second mandat au Comité exécutif de la FIFA et même à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF), Jacques Anouma est plus que jamais sur le départ. De quoi à susciter des velléités de candidature de part et d’autre, à travers des associations interposées. Dans l’attente de février 2011. Et ce, après les tentatives d’éviction avortées de la Conférence des présidents.
Les basses manœuvres de la Conférence
Pilotée par Salif Bictogo, président du Stella Club d’Adjamé, la Conférence a déjà tenté de pousser le président de la FIF à la porte de sortie sans succès. Au lendemain des événements tragiques du 29 mars 2009 (bousculade meurtrière du stade Félix Houphouët-Boigny, ndlr), elle a, vainement, milité pour le départ d’Anouma. A la recherche du candidat idéal pour la succession, elle fait appel à Eugène Diomandé, président du Séwé de San-Pedro, qui avait entre-temps rejoint l’Amicale des présidents de clubs de football de Côte d’Ivoire (APCFCI) de Siaba Ervé. Espérant donner enfin vie à son projet de diriger la FIF et avec les assurances reçues, Diomandé opère une rupture avec l’APCFCI. Malheureusement, leur ambition échoue. Non inculpé dans l’enquête, Anouma ne rend pas le tablier comme souhaité. Qu’à cela ne tienne. L’échec des Eléphants à la CAN 2010 en Angola remet de l’eau au moulin de la Conférence qui indexe la gestion du football ivoirien. Le procès d’Anouma peut commencer. Pour ne pas aller en rangs dispersés, Me Roger Ouégnin est mandaté pour démarcher le président de l’EFYM qui n’a jamais été partisan des coups de force. Ce dernier, qui a toujours défendu le président de la FIF même quand celui-ci est tiraillé de toutes parts, succombe au beau discours du PCA de l’Asec. Son retour a même fait l’objet d’une conférence dans un réceptif hôtelier au Plateau (Abidjan). Dès cet instant, la machine de la déstabilisation peut être mise en marche. Pour pousser Anouma à rendre le tablier, on parle de la prise de responsabilités. «Nous avons décidé d’être unis et d’être ensemble au sein de la conférence des présidents de club. C’est pour le développement du football ivoirien avec une équipe nationale remodelée dans un environnement sein», avait introduit Bictogo. Et Eugène Marie Diomandé d’ajouter :
«J’ai eu l’impression par moment que nous avons été longtemps infantilisés. Le temps est venu de mettre les pendules à l’heure». «Nous voulons que tout change », a renchéri Siaba Ervé, ancien président de l’Amicale et nouveau porte-parole de la Conférence. « Nous allons reprendre le contrôle des choses, a soutenu, pour sa part, Me Roger Ouégnin. Les clubs ont décidé de prendre leur destin en mains. Le football ivoirien est malade et nous avons l’impression d’avoir perdu la main. Pour nous, ce qui se passe actuellement est de notre faute parce qu’à la base de la pyramide, il y a les clubs. Il est donc clair que la campagne de l’opinion publique est vaine dans l’élection du président de la fédération parce qu’en dépit de tout ce qui peut se dire dans la presse, c’est nous qui décidons». Mais en homme averti, le patron du football ivoirien déjoue le piège. A défaut d’obtenir son départ, les présidents exigent et obtiennent d’Anouma leur entrée à la Ligue professionnelle et au Comité exécutif de la FIF. Sans pour autant lâcher prise. Car l’échec au Mondial sud-africain sera encore une occasion pour eux de demander le départ d’Anouma. Cette fois-ci de vive voix, entend-on dire. Pendant ce temps, la Conférence peine à se trouver un leader.
La Conférence se cherche un candidat
Mais déjà en leur sein, l’identité du candidat fait débat. La Conférence des présidents de clubs peine à trouver le candidat pour la succession de Jacques Anouma. L’unanimité étant faite dans un premier temps autour du président du Séwé Sports de San-Pedro, candidat malheureux à la FIF en 2002, la donne a évolué depuis quelque temps. Me Roger Ouégnin, qui n’a jamais caché son envie de diriger le football ivoirien, croit que son heure est arrivée. D’où son activisme au sein de la Conférence depuis la levée de bouclier après l’échec à la CAN 2010 en Angola. Si le président du Séwé, par son statut actuel, a les moyens de ses ambitions, ce qui n’est pas le cas de celui de l’Asec Mimosas. Et son incursion politique aux côtés du chef de l’Etat n’est pas fortuite. Pour se faire une assise financière et gérer sa campagne au cas où la Conférence ne le copterait pas (Eugène Diomandé est le favori de la Conférence, ndlr), Ouégnin a pris le chemin de la politique. Avec Laurent Gbagbo, il espère se remplir le porte-monnaie et donner vie à son ambition d’occuper le bureau présidentiel du 3e étage de la maison de verre à Treichville. Mais avant d’y arriver, Jacques Anouma lui a confié la réorganisation de la Direction technique nationale (DTN). Question de voir de quoi il est capable. Ce combat de leadership au sein de la Conférence donne des idées à d’autres candidats. Au nombre desquels Kuyo Téa Narcisse.
Kuyo se positionne avec le Conseil des présidents
Absent de toutes les tractions de la Conférence des présidents de clubs, le président de l’Africa Sports d’Abidjan est sorti finalement de sa réserve. Une sortie qui vient mettre à mal la solidarité, l’union et l’homogénéité apparentes revendiquées par la Conférence. Car Kuyo Téa Narcisse, pressenti candidat en 2007 avant de se raviser, n’a pas enterré ses ambitions. «Cercueil» veut toujours diriger le football ivoirien au plus haut niveau. Pour y parvenir, c’est le Conseil des présidents de clubs qu’il met sur pied. Ne se reconnaissant plus dans la Conférence, il a créé «un cadre beaucoup plus approprié pour réfléchir, penser au sujet du football ivoirien. Faire des propositions, informer de façon correcte les populations pour qu’elles soient au fait des réalités de notre football pour qu’on trouve des solutions. Un cadre qui permettra aux présidents de clubs de football de réfléchir et de faire des propositions afin de trouver des solutions pour améliorer le cadre de vie de notre football». Un discours qui n’est pas distant de celui tenu par la Conférence qui parle également de repenser le football ivoirien. Mieux, les deux entités œuvrent pour la succession d’Anouma. C’est normal que Kuyo Téa affirme ne plus se reconnaître dans la Conférence. Ne dit-on pas qu’il y a conflit partout où les intérêts se croisent ? Sur cette base, il est impossible pour le patron des vert et rouge de faire route avec ses adversaires au moment où sera ouverte la succession de l’actuel locataire de la maison de verre de Treichville. Et conscient qu’il ne bénéficiera jamais du soutien de la Conférence, Kuyo Téa Narcisse a pris le taureau par les cornes. Ainsi, pour mieux peaufiner son affaire dès maintenant, il a mis son pied «son Conseil des présidents de clubs». Histoire d’éviter des désillusions après.
Toujours est-il qu’à moins d’un an de la fin du mandat de Jacques Anouma à la présidence de la fédération ivoirienne de football (FIF), les différents candidats ne cachent pas leurs ambitions et se livrent à des combats. Certes pas encore déclarés, mais qui ne tarderont pas à éclater. En attendant, l’actuel locataire de la FIF prépare la Coupe du monde 2010 avec pour objectif de faire une participation honorable.
OUATTARA Gaoussou