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Politique Publié le mardi 20 avril 2010 | Le Patriote

Interview / Doumbia Brahima (expert des élections au RDR) avertit :“Notre patience a des limites”

Doumbia Brahima, adjoint au Directeur central de campagne du candidat du RDR chargé des questions électorales, dans cette interview interpelle la CEI. Il souligne sa responsabilité dans le processus électoral qui bat de l’aile depuis l’élection de Youssouf Bakayoko à la tête de cette institution. Aussi, avertit-il que la patience de l’opposition a des limites.

Le Patriote : Cela fait deux mois que le processus électoral est au point mort. Que vous inspire une telle situation ?
Doumbia Brahima : Nous regrettons que le processus ait été arrêté par la volonté du camp présidentiel qui, manifestement, ne veut pas aller aux élections parce qu’il est certain qu’il part perdant. Il sera battu par l’opposition regroupée au sein du RHDP. C’est donc un sentiment de regret qui m’anime au vu du blocage du processus électoral. Regret, parce que nous étions arrivés à un stade où il fallait franchir le dernier pas décisif, c’est-à-dire, le contentieux sur la liste électorale qui devrait aboutir à la confection de la liste définitive. En effet, lorsque le contentieux de la liste électorale a été ouvert, pour nous, c’était le dernier obstacle. Une fois cette page terminée, la liste définitive devrait être publiée ainsi que la distribution des cartes d’électeurs et les cartes d’identité. Après quoi la campagne électorale serait ouverte.

L.P. : Que pensez-vous alors du silence quelque peu troublant de la Commission électorale indépendante ?
D.B. : Nous avons lutté pour l’indépendance véritable de la CEI. Le RHDP continue de mener ce combat. Vous avez suivi ces derniers temps, les communications du RHDP dans ce sens. Nous avons demandé aussi bien à l’exécutif qu’aux différents partis politiques de ne pas s’ingérer dans les activités qui relèvent de la compétence de la CEI. Nous demandons à la CEI de se mettre rapidement au travail. Car, suite à la crise de la CEI, lorsque le facilitateur a négocié avec les différentes parties, il a été convenu que dès la mise en place de la nouvelle équipe de la CEI, le contentieux commence pour une durée de 21 jours, y compris la phase judiciaire. Après cela, la liste définitive devrait être affichée. Et les autres points suivraient. Nous pensons que la CEI qui a fait un séminaire à l’attention des nouveaux commissaires, qui a travaillé sur un certain nombre de sujets relatifs au chronogramme, est actuellement outillée pour relancer le processus électoral.

L.P. : Croyez-vous que deux mois n’ont pas suffi à faire ce travail?
D.B. : En fait, nous ne saurons expliquer le comportement de la CEI. Etant entendu qu’au temps du président Mambé, la CEI et les partis politiques, c’est-à-dire les responsables des questions électorales, se rencontraient fréquemment pour échanger sur l’évolution des dossiers. Depuis que la CEI version Youssouf Bakayoko est là, ces genres de rencontres n’ont plus lieu. Je peux vous assurer qu’au RDR, nous sommes très pressés d’aller aux élections. Nous souhaitons que la CEI élabore très rapidement un chronogramme et fixe la date des élections. Car nous pouvons faire les élections en 60 jours.

L.P. : Que vous inspire la suspension du contentieux ?
D.B. : Le contentieux a été suspendu par le Premier ministre à la suite d’événements violents qui ont marqué cette phase du processus électoral. Tout simplement parce que les militants du camp présidentiel avaient donné un mot d’ordre à leurs responsables locaux d’extraire de façon injuste des citoyens de la liste électorale provisoire. Ces demandes de radiation n’ont pas suivi le mode opératoire. C’était donc de l’arbitraire, conséquence, il s’en est suivi des manifestations très violentes, des populations désabusées. Ce que nous demandons c’est qu’aussi bien les partis politiques que la CEI, le mode opératoire soit scrupuleusement respecté. Car selon le mode opératoire, celui qui s’adonne à des dénonciations calomnieuses doit en apporter la preuve, dans le cas contraire, il doit être traduit devant la justice.

L.P. : Vous disiez tantôt qu’en tant que parti politique, vous êtes pressés d’aller aux élections. Jusqu’où ira votre patience face à ce blocage ?
D.B. : Je crois que le RDR en particulier et le RHDP en général tend vers la limite de leur patience. Dans les prochains jours, le RHDP enverra des délégations sur l’ensemble du territoire pour rencontrer les militants et leur expliquer la situation actuelle du blocage. La situation actuelle du blocage n’est pas d’ordre technique encore moins juridique. C’est donc un blocage purement politique. En clair, notre patience a des limites. Et nous arrivons à la limite de cette patience.

L.P. : Concernant les supposés fraudes sur la liste électorale, Sokouri Bohui du FPI a affirmé que le RDR a été pris la main dans le sac. Qu’en est-il exactement ?
D.B. : Comme je l’ai dit au cours du débat contradictoire qui m’a opposé à Sokouri Bohui sur les antennes d’une radio de la place, ces affirmations sont purs mensonges. Sokouri a, au cours de ce débat, versé dans les accusations gratuites. Je lui ai répondu que la fraude doit être prouvée. Par ailleurs, des documents existent qui attestent que là où il y a eu des rejets pour question de fraude, ce sont des fiefs du FPI. Cela est dû à la fameuse « opération Inondation » connue de tous que le FPI a planifiée et exécutée en début de l’enrôlement électoral. S’il y a fraudes, c’est le fait du FPI. Les militants du camp présidentiel en sont conscients.

L.P. : Sokouri Bohui s’est attaqué violemment au Dr. Alassane Ouattara. Qu’avez-vous répondu à ces accusations ?
D.B. : Tout cela est de la propagande dont le FPI a l’habitude. Je l’ai signifié à Sokouri Bohui et que ces propos n’engagent que lui. En tout état de cause, la candidature d’Alassane Ouattara a été validée par le Conseil Constitutionnel. Notre problème aujourd’hui, c’est la situation des Ivoiriens, le quotidien et l’avenir des Ivoiriens. Quelles les solutions que les uns et les autres proposent pour sortir la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens de la misère ? Ces affirmations gratuites contre ADO sont une technique pour le FPI d’occulter ses carences, son incompétence à trouver des solutions aux problèmes des Ivoiriens. Ce discours trompeur ne prend plus. Les Ivoiriens ont compris le manège du FPI. En somme, nous lançons un appel à tous nos compatriotes qui aspirent à une sortie de crise rapide par des élections transparentes et justes, de se donner la main pour exiger, voire arracher les élections aux forces centrifuges qui s’y opposent. En tout état de cause, en ce qui concerne le RDR, le Dr. Alassane Dramane Ouattara propose des solutions pertinentes à tous les problèmes qui se posent au peuple ivoirien. Pour appliquer ces solutions, il faut que nous allions aux élections très rapidement. Nous devons considérer aujourd’hui qu’il y a deux camps. Celui de ceux qui ne veulent pas aller aux élections prolongeant ainsi la souffrance des Ivoiriens et celui de ceux qui veulent aller aux élections pour sortir les Ivoiriens de la crise.
Ibrahima B. Kamagaté
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