Il n’est pas socialiste. Mais sur ce point, Hamed Bakayoko est en phase avec Jaurès : «Le courage, c`est de chercher la vérité et de la dire ». Samedi, l’ancien ministre n’a pas failli devant plusieurs centaines de militants de son parti, le RDR, à Abidjan-II Plateaux. Avec méthode, diplomatie et maturité, Hamed Bakayoko a expliqué que les Ivoiriens seront ce qu’eux-mêmes voudront dans «les dix années à venir». Il a démontré que les dirigeants actuels du pays sont « illégitimes». Plus clairement, qu’ils ne sont plus représentatifs du peuple de Côte d’Ivoire. Et que par conséquent, ils auraient dû -ou qu’on aurait dû- les contraindre à céder leur place. Pour ne pas les humilier, des accords ont été trouvés. Mais par « manque de volonté politique », ces derniers les ont tous fait échouer. De ce fait, il ne reste qu’un seul accord : « les accords de Côte d’Ivoire ». Ceux-ci, a insisté le directeur national de campagne chargé de la Jeunesse du candidat Alassane Ouattara, « C’est quand les Ivoiriens auront pris leur responsabilité. Quand vous et moi, nous aurons pris notre responsabilité ». On ne peut être plus clair. N’empêche, l’ancien ministre a reprécisé sa pensée : « Le pays est bloqué, le pays est bouché, il faut le débloquer. Il faut le déboucher. (Il) est atteint d’un cancer qui est en train de le ronger, il faut le guérir ». Un discours qu’il sait compris par beaucoup mais qui se sont hélas « résignés ». A ceux-là, il a dit qu’il ne faut pas et qu’il faut qu’on les sorte de cet état en leur réaffirmant que « les moments qui arrivent seront déterminants ». Résolu et incisif, Hamed Bakayoko est persuadé « qu’Il nous faut un sursaut national, historique (car) nous n’avons pas d’autre destin ». Un destin qui est également celui de l’armée car elle « appartient à tout le monde ». Il est convaincu que celle-ci n’est que « manipulée » contre son peuple et qu’il faut continuer à la fréquenter. Comme pour tuer au niveau du peuple toute peur. Un discours vrai en somme. Un message malheureusement que très peu de politiciens osent délivrer et assumer. C’est encore Jean Jaurès qui le dit : « Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience ».
KIGBAFORY Inza
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