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Société Publié le jeudi 22 avril 2010 | L’expression

Abobo - Lycée municipal : Fesci et policiers s’affrontent, plusieurs blessés

Le Lycée municipal d’Abobo était sous tension hier à cause du face-à-face Fesci-policiers qui s’est soldé par plusieurs blessés.

Le bras de fer entre la Fesci et l’administration du Lycée municipal d’Abobo a tourné à l’affrontement hier. Le proviseur, Mme Brou Lydie, a fait déployer des policiers pour assurer le bon déroulement des cours que des élèves, se réclamant du mouvement scolaire, ont menacé de perturber la veille. Au premier coup de sifflet demandant aux élèves de sortir des classes, les flics ont fait pleuvoir des grenades lacrymogènes dans la cour de l’établissement pour éviter tout attroupement. C’est la débandade générale. « Les portails ont été fermés et les policiers tiraient les bombes lacrymogènes dans tous les sens. Nous avons tous coulé des larmes à cause de l’odeur du gaz qui picote les yeux », affirme un professeur d’Eps. Dans cette panique, des élèves se blessent en tentant de forcer une porte d’entrée du deuxième lycée public d’Abobo. « Des filles sont tombées en transe, d’autres ont été blessées. Un élève qui portait une entaille au bras a été évacué à l’hôpital par ses parents », soutient un« rescapé ». Son camarade renchérit : « Certains voulaient passer par la clôture mais ils ont été rattrapés et copieusement battus par les forces de l’ordre ». La tête de cette fronde, le secrétaire général de la Fesci, N’Goran N’Gouan Anzian dit « Zeus » est arrêté et mis au frais au commissariat du 32ème. Sous la pression de ses camarades, l’élève de la classe de Terminale D4 est libéré. La tension remonte d’un cran. Un cargo de la gendarmerie appelé en renfort est accueilli par des jets de pierres. Ces derniers cernent le quartier et font passer un mauvais quart d’heure à tous ceux qui sont en kaki. « Les gendarmes nous ont fait nager dans la mare en nous rossant de coups », se lamente un élève complètement trempé. Cette énième grève est liée aux cotisations levées en début d’année pour l’équipement de la bibliothèque et l’initiation des élèves à l’informatique. « Nous avons payé 1000 Fcfa et depuis, nous n’avons vu aucun ordinateur et la bibliothèque reste toujours vide. Nous exigeons que le proviseur nous rembourse notre argent mais elle refuse tout dialogue avec nous », fulmine un membre de la Fesci. Du côté de l’administration, on voit des mains obscures derrière cette agitation des élèves. « Ils sont manipulés par des professeurs qui tirent les ficèles », a lancé le proviseur au cours d’une réunion avec les enseignants au sujet des revendications de la Fesci.

Nomel Essis
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