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Politique Publié le samedi 24 avril 2010 | Le Nouveau Réveil

Dix ans après la prise de pouvoir par la refondation : Doubé Binty dénonce la gestion désastreuse du regime Gbagbo

La radio et la télévision ivoiriennes ont choisi de faire l'impasse sur la grève des chauffeurs et des transporteurs qui a causé et continue de causer pourtant tant de désagréments et de dégâts aux populations et à l'économie nationale. Pour ces médias, cette grève n'existe pas et n'a jamais existé et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et ce meilleur des mondes, c'est naturellement la Côte-d'Ivoire refondée de monsieur Laurent Gbagbo qui, parce qu'il vit avec ses partisans au frais de la princesse, ne peut pas un seul instant s'imaginer que les habitants de ce pays broient du noir et vivent le martyre au quotidien avec les augmentations intempestives et déraisonnables du prix du carburant et de l'ensemble des produits pétroliers.

Les Ivoiriens ont découvert ( ?) une fois de plus l'horrible cruauté et le cynisme immonde de ce régime sans cœur et d'une méchanceté inimaginable.

"pomper" le maximum d'argent

Depuis dix ans qu'il a confisqué le pouvoir, monsieur Gbagbo et son régime qui n'ont créé aucune richesse pour améliorer le sort de leurs compatriotes, n'ont qu'un seul souci : "pomper" le maximum d'argent pour que leur pouvoir jouissif et jouisseur puisse continuer à plonger le reste du pays dans la gadoue, à l'exclusion bien entendu des pontes de la refondation et de leurs suiveurs. On prend prétexte du cours mondial du pétrole pour se livrer à des augmentations insensées du prix des produits pétroliers sans se demander ( ?) quelles en sont les répercussions sur le peuple martyr et misérable de Côte-d'Ivoire et sur ce qui nous reste d'acteurs et d'activités économiques. Le prince, son clan et son camp ont les bons d'essence à profusion. Ils peuvent acquérir les grosses cylindrées dévoreuses de carburant. Ils n'ont cependant pas de souci à se faire car les Ivoiriens, devenus des serfs et des moujiks sinon de simples esclaves à leur service et à leur dévotion, feront ce qu'il faut pour que ce qui est un désert aride pour tous, soit pour eux le jardin d'éden, ou alors le pays où coulent en abondance de lait et le miel. Comment un pouvoir, s'il avait le moindre sens des responsabilités et le moindre souci du sort de ceux qu'il prétend administrer peut-il ignorer que les pauvres conducteurs de gbakas, de taxis compteur, de woro woro doivent au quotidien réunir des recettes suffisantes :

- Pour remettre à leurs patrons ce qui leur revient
- Pour payer les droits de passage aux agents des forces de l'ordre racketteurs
- Pour assurer un entretien minimum de leur outil de travail
- Pour enfin tenter d'assurer leur propre survie.

Le régime inhumain des refondateurs n'a aucune raison de se préoccuper de tout cela. Ils sont au beurre et cela suffit !

Les répercussions de ces augmentations farfelues sur le coût de la vie : ils " s'en gnagnent" parce qu'ils n'ont jamais demandé à quelqu'un d'être pauvre !

On peut donc faire supporter n'importe quoi par les produits pétroliers et fixer par voie de conséquence des prix fantaisistes. Le peuple mouton de Côte-d'Ivoire, le peuple vache à lait qui se laisse traire sans jamais mugir ni beugler paiera sans mot dire.

Et la refondation pourra continuer à se la couler douce ! On peut ainsi créer des taxes à l'infini:
- Dotation aux Forces Armées afin qu'elles viennent nous massacrer sans état d'âme quand nous voulons manifester notre désaccord avec la refondation.

Le général Mangou et ses grands ( ?) commandements sortiront leurs avions, hélicoptères de combat, chars d'assaut pour faire ce qu'ils savent faire le mieux : tirer sur les populations aux mains nues et s'imaginer qu'ils sont des héros qui auraient sauvé la République.

- Dotation pour la construction du 3e pont. Et pourtant le financement de cet ouvrage était bouclé depuis 1999.

Qui ne se souvient des fanfaronnades des refondateurs clamant qu'ils allaient le réaliser au prix conclu par le PDCI et même que la Chine allait nous l'offir ?

Dix ans après leur main basse sur le pouvoir, l'impressionnant budget de l'Etat n'est pas sollicité mais la poche dans une banque du contribuable ivoirien.

Il nous revient que toutes ces dotations atterrissent comme par hasard pour une destination finale inconnue !

- Dotation à la SIR. Après avoir ruiné ce fleuron de notre industrie, c'est encore le contribuable qui est réquisitionné pour voler à son secours.
- Fonds d'entretien routier qui n'entretient aucune route parce que nous dit-on, tout ce qui est ainsi prélevé n'est pas intégralement reversé à ce fonds.

Ainsi, chaque fois que monsieur Gbagbo et sa refondation ont besoin d'argent pour leurs plaisirs et leur enrichissement, c'est dans la poche du contribuable qu'ils vont le chercher.

Deux ans à peine après le déclenchement de la guerre, on créait le fonds pour la reconstruction nationale.

Comment pouvait-on créer un tel fonds alors que la guerre n'était pas finie et qu'aucune évaluation de ce qu'il y avait à reconstruire n'avait été faite.

Huit ans après, les refondateurs seraient bien à la peine si on leur demandait :

- De nous dire ce qu'il y a à reconstruire et son coût.
- De nous dire les sommes déjà réunies et leur disponibilité immédiate si on devait démarrer cette hypothétique reconstruction.

Monsieur Gbagbo et sa refondation sont le seul régime au monde qui accède au pouvoir pour détruire le pays qu'ils sont supposés gérer…en bons pères de famille, pour appauvrir les populations et les réduire à la misère.

la refondation, un régime sangsue

Le régime de la refondation est le parfait régime sangsue dont les pontes grossissent à éclater tandis que le peuple est soumis à une cure drastique d'amaigrissement.

Ayant pris l'habitude de circonvenir ceux qui se proclament responsables officiels des syndicats des transporteurs et des chauffeurs, monsieur Gbagbo et son régime ne s'attendaient pas à ce que les concernés eux-mêmes prennent leur destin en main pour défendre leur…survie.

Car c'est de cela qu'il s'agit. Abusés par des responsables véreux qui, après des déclarations incendiaires s'en allaient prendre des enveloppes bien remplies et rentraient dans leur coquille parce que la comédie était alors jouée, les chauffeurs de gbakas, de taxis compteur, de woro woro et bien d'autres ont compris qu'il ne fallait pas toujours confier son sort à autrui. Ils vivotent et survivent avec des conditions de vie et de travail épouvantables. Et voilà que le régime de monsieur Gbagbo, à travers des augmentations totalement injustifiées des prix du carburant veut tout simplement leur ôter la vie.

Ils ont donc pris leur responsabilité et la nation tout entière s'est rendue compte que les prédateurs voraces qui sont au pouvoir n'entendent pas quitter le moindre de leurs immenses privilèges.

Pourquoi le feraient-ils à partir du moment où ils ont une population de serfs taillables et corvéables à merci ?

"Les malheureux chauffeurs et transporteurs" demandent une baisse de 145 FCFA. Monsieur Gbagbo et son régime, avec arrogance, décident qu'ils ne peuvent accorder que 15FCFA.
Véritable moquerie et véritable foutaise !

Nous avons été ahuris d'apprendre qu'il existait au niveau du gouvernement un "comité de lutte contre la hausse du prix du carburant" présidé par, tenez-vous bien, l'actuel ministre du Plan et ancien ministre de l'Economie et des Finances, monsieur Bohoun Bouabré!!!

Naturellement, un tel comité ne s'est jamais rendu compte que le prix du carburant a été rendu insupportable par la cupidité des refondateurs.

Par ailleurs, que peut faire en la matière celui qui, à l'Economie et aux Finances, s'il a parfaitement réussi à se bâtir une fortune, n'a pas été capable d'empêcher que notre pays sombre dans les abîmes? Comment le gouvernement, à la fois juge et partie, peut-il objectivement mesurer la cruauté et l'impopularité d'une mesure ?

Ayant momentanément reculé sur le prix qu'il avait arrêté lorsque le baril était à 147 dollars, le pouvoir FPI s'est assigné pour mission de revenir à ce prix quel que soit le cours du pétrole et il y est parvenu à travers la récente augmentation qu'il a décidée.

Nous courons ainsi allègrement vers un super à 1000 FCFA le litre et sans doute le litre de gazole à 850 FCFA.

Et cela au moment où on claironne que la Côte-d'Ivoire produit du pétrole d'excellente qualité. Peut-on être surpris pour autant lorsque monsieur Gbagbo se livre à un troc honteux avec nos puits de pétrole qu'il livre à ceux à qui il a demandé de construire ( ?) des palais à Yamoussoukro et le mémorial du président HOUPHOUET à Abidjan. Et il ose se vanter de construire Yamoussoukro sans endetter la Côte-d'Ivoire. Y'a-t-il pire endettement que de céder la souveraineté du pays sur ses biens à autrui uniquement parce qu'ayant échoué partout et en tout, il veut absolument que les générations futures retiennent que c'est sous la présidence calamiteuse de monsieur Gbagbo que tel édifice a été construit ? Car tout dirigeant responsable ayant à cœur le bonheur de son peuple aurait songé à faire des réalisations qui apportent de la richesse au pays et du bonheur au peuple et non des œuvres futiles et inutiles pour sa seule et petite gloriole. Concernant monsieur Gbagbo, il n'est mu que par son ego et seule sa volonté doit compter :

- La guerre ne s'arrêtera que lorsque j'en aurai ainsi décidé, répondait-il aux belligérants venus lui déposer leurs armes en juillet 2003.
- Je construis Yamoussoukro sans endetter la Côte-d'Ivoire. Cela parce qu'il a fait construire une maison des députés qui, un an après son achèvement menaçait déjà ruine et parce qu'il fait construire au forceps le palais présidentiel, le palais de l'Assemblée Nationale et celui, anti constitutionnel du Sénat. Il en faut très peu à monsieur Gbagbo pour se croire bâtisseur et se sentir heureux, lui qui ne peut pas comprendre combien "le moi est haïssable." Heureusement que, comme mentionné plus haut, si on associera son nom à ces édifices, ce nom restera attaché encore plus au président le plus incompétent de notre pays, celui-là qui a été incapable de garantir l'intégrité du territoire national et a fait de la Côte-d'Ivoire un vaste cimetière en massacrant son peuple de façon indiscriminée.

Relativement à la présente grève des transporteurs et des chauffeurs, monsieur Gbagbo avait en réalité choisi le pourrissement de la situation, se disant que ces "miséreux", dépourvus de tout, finiront par arrêter leur mouvement pour ne pas crever de faim. Peu importe ce que cela coûtait au pays et au peuple

D'où ce refus d'examiner sérieusement les revendications qui lui étaient présentées. Le seul regret de monsieur Gbagbo, nous en sommes convaincus, c'est que ces grévistes n'aient pas eu l'idée de manifester dans la rue. Il aurait pu ainsi envoyer sa garde prétorienne avec sa pléthore de généraux oisifs, écraser dans le sang une telle manifestation. Parce que seul son ego compte, parce que sa volonté et ses désirs doivent avoir force de loi, monsieur Gbagbo considère comme un défi insupportable cette grève merveilleusement réussie des transporteurs et des conducteurs. Pour lui, cette grève n'existe pas et n'a jamais existé même si la Côte-d'Ivoire a perdu et perd des dizaines de milliards par jour, même si les industries et toutes les activités économiques, déjà dans le coma, évoluent vers la mort clinique. Les difficultés d'approvisionnement de nos usines, de nos commerces et de nos marchés, la raréfaction des denrées qui entraine une flambée insupportable des prix et annonce la famine laissent de marbre monsieur Gbagbo et son régime. Et pourtant, ce sont eux qui sont censés aimer follement la Côte-d'Ivoire ! Rien d'étonnant cependant puisqu'on est prêt à n'être que le président d'un seul Ivoirien et même de la Côte-d'Ivoire vidée de ses habitants, tous à six pieds sous terre ! D'où le silence assourdissant de nos médias d'Etat, si prompts à diffuser les malheurs, y compris les grèves, des autres pays. D'où l'extrême discrétion des médias étrangers y compris les radios mondiales qui, après une allusion furtive et fugace à cette grève, ont choisi de ne pas en parler pour ne pas voir leur réseau interrompu.

Nous nous disons que si ces radios et télévisions étrangères doivent elles aussi se comporter comme la RTI-FPI mille collines pour ne nous servir que ce qui plait au prince, alors qu'elles quittent le sol ivoirien parce que le rôle qu'elles veulent désormais jouer est déjà joué à la perfection par la RTI. Quoi qu'il en soit et quoi qu'il arrive, nous disons bravo aux transporteurs et aux chauffeurs pour leur détermination. Ils feront désormais comprendre à ce régime vermoulu que la peur qui habitait les Ivoiriens à la suite des horribles massacres des 25, 26 et 27 mars 2004 a désormais disparu et qu'il ne pourra plus faire n'importe quoi pour son seul plaisir en méprisant souverainement la Côte-d'Ivoire et les Ivoiriens.

Ils feront également comprendre aux Ivoiriens que pour reconquérir leur droit et leur liberté, il leur faudra, comme le disait ce brillant orateur du XVIIIe siècle "de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace…" pour que la justice et l'équité aient enfin droit de cité dans notre pays.

Les chauffeurs de taxi, de woro woro, de gbaka et les transporteurs auront sans doute découvert l'égoïsme dégoûtant et la lâcheté inqualifiable de leurs compatriotes dont aucun n'a levé le petit doigt pour les soutenir de façon concrète:

- les associations des consommateurs, puisqu'il parait qu'il en existe, sont restées aphones et inexistantes
- les syndicats ne se sont pas sentis concernés. Quant à l'UGTCI auquel sont affiliés les grévistes, "il avisera si..."

les chauffeurs, des héros

Un syndicat dont les adhérents mènent une action juste et noble pendant 4 jours sans aucun moyen pour subsister avisera si... Juste une déclaration pour amuser la galerie car nous pensons qu'à défaut de déclencher une grève sauvage immédiate, l'UGTCI aurait dû déposer sur le champ un préavis de grève pour contraindre le pouvoir à régler urgemment le problème. Mais non, à l'UGTCI, on prend le temps de réfléchir en regardant les "pauvres" chauffeurs mourir de faim. "Catilina est aux portes de Rome et le Sénat délibère." La "galère" et la détresse étranglent les chauffeurs et l'UGTCI réfléchit et fait de la rhétorique. Il n'y a cependant pas lieu d'être étonné quand on sait que face à ces augmentations intempestives du prix du carburant et des produits de première nécessité, aucun syndicat n'a jamais réagi à commencer par l'UGTCI
- Les partis politiques se sont contentés de publier des communiqués soporifiques d'une platitude affligeante.

Bref, ces chauffeurs, ces héros ont été laissés seuls, livrés à eux-mêmes parce que la philosophie de l'Ivoirien est qu'une seule personne agisse pour que tous en profitent. Quoi qu'abandonnés par tous, ils ont agi, ayant compris que seules l'audace et la détermination paient.

C'est cela qui a fait reculer monsieur Gbagbo et son régime, qui ont renoncé à ces 30 francs d'augmentation sur le gazole. "Fortuna audaces juvat", disaient les Anciens. Si nous voulons vraiment que la "Fortune nous soit favorable", il nous faudra effectivement de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace pour secouer le joug de ce régime dictatorial et sanguinaire. Les transporteurs et les chauffeurs viennent de nous indiquer le chemin.

Doubé Binty
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