Les supporters de l’Asec et de l’Africa ont tourné le dos à leurs clubs respectifs depuis quelques années. Blasés, déçus par la pauvreté du jeu et de l’absence de stars ou simplement désargentés ? Personne ne le sait. Demain, à l’occasion du énième derby du football ivoirien, aura-t-on la chance de revoir ce public ivoirien si attachant ? Pas sûr.
Seri Lago Antoine, père du milieu de terrain de l’Asec, Seri Jean-Michaël, aime le football. Il est l’un des rares supporters à ne jamais rater de matches de la Ligue 1. C’est sa manie, depuis plusieurs années. Avec ses cheveux grisonnants, ce membre associé pur sang vivant dans la commune de Yopougon, est toujours assis dans la tribune latérale B du Stade Houphouet-Boigny, paraît quelque peu embêté cette année. Entre l’équipe de son cœur (Africa) et le club de son fils (Asec), il doit faire un choix. Finalement, il a fait le choix de la raison et suit plus que d’habitude l’Asec. Demain, il priera certainement pour que son fils Jean-Michaël soit aligné par son entraîneur et surtout qu’il rende une copie propre devant l’Africa. En clair, il supportera l’Asec. Un peu désabusé par le peu de monde qui se déplace dans nos stades pour suivre les rencontres de la Ligue 1, il donne son avis : « Les gens doivent comprendre que chaque époque a sa réalité. Pendant les grands moments du football ivoirien, on a vu et aimé les Laurent Pokou, Kallet Bialy, Gnahoré Bernard mais leur temps est passé. Aujourd’hui, c’est un autre football que nous voyons ». Un fervent supporter de l’Asec, Tra Bi Youzan dit Aladji mimos, figure de proue de l’actuel comité des supporters jaune et noir, est, lui, catégorique : « Il faut que la Fédération ivoirienne de football (Fif) fasse beaucoup la publicité autour des joueurs locaux… ». A ce sujet, Raymond Konan qui prétend n’être ni Mam ni Actionnaire, se désole du fait que la Fif néglige le football local. « Les Eléphants affrontent le Rwanda le 5 septembre prochain au Stade Houphouet-Boigny dans le cadre des éliminatoires Can 2012. Mais vous verrez que, dès début octobre, les spots télé et radio vont nous rappeler ce match… La Fif doit savoir qu’elle n’est pas seulement là pour les Eléphants ». Gahé Kohi Livison dit Ahouli, Membre associé mobilisé (Mam) devant l’Eternel, a sa vision : « La Fif doit revoir sa politique de football local pour que les gens reviennent dans les stades. Elle doit aider financièrement les présidents de clubs pour que les choses repartent de plus belle. Sans véritables sponsors, c’est très difficile. Au Soudan, les salaires sont dans l’ordre de 2 millions par mois. Ici, toucher 100.000 Fcfa est déjà un exploit… ». Une chose est sûre, les inconditionnels des deux camps seront bel et bien présents dans les travées du Stade Houphouet-Boigny pour rendre la fête plus belle. Assi N’Cho Eulalie, présidente des membres associés de Port-Bouët, adore son club et le clame : « A l’Africa, même s’il n’y a pas de véhicules (comme ce fut le cas durant la récente grève des transporteurs), nous serons toujours là. Quand tu aimes quelque chose et qu’il est dans un trou, tu vas le suivre partout. C’est ce qui fait que nous sommes toujours mobilisés. Même si l’Africa va en 20è division, nous serons toujours derrière lui. Au plan national, nous sommes les numéros un depuis trois ans. La seule manière de faire revenir les supporters dans les stades, c’est de baisser les tarifs de tickets ». A bon entendeur…
Guy-Florentin Yaméogo
Seri Lago Antoine, père du milieu de terrain de l’Asec, Seri Jean-Michaël, aime le football. Il est l’un des rares supporters à ne jamais rater de matches de la Ligue 1. C’est sa manie, depuis plusieurs années. Avec ses cheveux grisonnants, ce membre associé pur sang vivant dans la commune de Yopougon, est toujours assis dans la tribune latérale B du Stade Houphouet-Boigny, paraît quelque peu embêté cette année. Entre l’équipe de son cœur (Africa) et le club de son fils (Asec), il doit faire un choix. Finalement, il a fait le choix de la raison et suit plus que d’habitude l’Asec. Demain, il priera certainement pour que son fils Jean-Michaël soit aligné par son entraîneur et surtout qu’il rende une copie propre devant l’Africa. En clair, il supportera l’Asec. Un peu désabusé par le peu de monde qui se déplace dans nos stades pour suivre les rencontres de la Ligue 1, il donne son avis : « Les gens doivent comprendre que chaque époque a sa réalité. Pendant les grands moments du football ivoirien, on a vu et aimé les Laurent Pokou, Kallet Bialy, Gnahoré Bernard mais leur temps est passé. Aujourd’hui, c’est un autre football que nous voyons ». Un fervent supporter de l’Asec, Tra Bi Youzan dit Aladji mimos, figure de proue de l’actuel comité des supporters jaune et noir, est, lui, catégorique : « Il faut que la Fédération ivoirienne de football (Fif) fasse beaucoup la publicité autour des joueurs locaux… ». A ce sujet, Raymond Konan qui prétend n’être ni Mam ni Actionnaire, se désole du fait que la Fif néglige le football local. « Les Eléphants affrontent le Rwanda le 5 septembre prochain au Stade Houphouet-Boigny dans le cadre des éliminatoires Can 2012. Mais vous verrez que, dès début octobre, les spots télé et radio vont nous rappeler ce match… La Fif doit savoir qu’elle n’est pas seulement là pour les Eléphants ». Gahé Kohi Livison dit Ahouli, Membre associé mobilisé (Mam) devant l’Eternel, a sa vision : « La Fif doit revoir sa politique de football local pour que les gens reviennent dans les stades. Elle doit aider financièrement les présidents de clubs pour que les choses repartent de plus belle. Sans véritables sponsors, c’est très difficile. Au Soudan, les salaires sont dans l’ordre de 2 millions par mois. Ici, toucher 100.000 Fcfa est déjà un exploit… ». Une chose est sûre, les inconditionnels des deux camps seront bel et bien présents dans les travées du Stade Houphouet-Boigny pour rendre la fête plus belle. Assi N’Cho Eulalie, présidente des membres associés de Port-Bouët, adore son club et le clame : « A l’Africa, même s’il n’y a pas de véhicules (comme ce fut le cas durant la récente grève des transporteurs), nous serons toujours là. Quand tu aimes quelque chose et qu’il est dans un trou, tu vas le suivre partout. C’est ce qui fait que nous sommes toujours mobilisés. Même si l’Africa va en 20è division, nous serons toujours derrière lui. Au plan national, nous sommes les numéros un depuis trois ans. La seule manière de faire revenir les supporters dans les stades, c’est de baisser les tarifs de tickets ». A bon entendeur…
Guy-Florentin Yaméogo