Confusion! La visite de conciliation du Président Wade à Abidjan a pris fin hier. Les raisons des 48 heures de présence du chef de l’Etat sénégalais en terre ivoirienne, continuent d’alimenter la chronique. Qu’est-il venu faire réellement à Abidjan? Abdoulaye Wade dont on sait qu’il aime les missions de bons offices, a rencontré les responsables politiques ivoiriens avec deux nouvelles propositions. La première, lui a été suggérée par le chef de l’Etat ivoirien. Il s’agit d’accepter d’aller à l’élection présidentielle sur la base de la liste électorale provisoire dite «liste blanche», comportant 5.300.000 électeurs. La seconde, concerne l’organisation d’une table ronde regroupant les acteurs ivoiriens. Car, a conclu Wade, la crise en Côte d’Ivoire est due à un déficit de communication. Deux propositions qui ne manqueront pas, à coup sûr, de tourmenter le marigot politique ivoirien.
En effet, la première proposition que Gbagbo a faite à Wade est une véritable surprise. D’abord dans la forme: c’est jeudi en fait, que les différents acteurs politiques, le Premier ministre et le patron de la CEI y compris, en ont été informés par le chef de l’Etat sénégalais. Ni Guillaume Soro, co-signataire de l’APO, ni même la délégation du FPI, encore moins celles des leaders du RHDP, n’ont eu vent de cette proposition avant leurs audiences avec Abdoulaye Wade. Il y a de quoi intriguer les esprits raisonnés. Selon certaines sources, Laurent Gbagbo aurait, sans conviction, fait cette offre comme pour embellir les pourparlers entre son homologue et la classe politique. Il fallait trouver quelque chose. C’est donc dire que cette ouverture, s’il en est, ne sera qu’un feu de paille. D’autant plus que l’on sait que la liste électorale «blanche» est l’objet de toutes les critiques de la part de ses partisans, qui en demandent l’audit et la remise à plat. Récemment, le Directeur général de l’Institut National de la statistique, Meleu Mathieu, membre influent du parti présidentiel dont la structure a pourtant contribué à la confection de la liste électorale provisoire, a indiqué à la mission de l’ONUCI venue s’informer de l’état du processus électoral, qu’elle n’a pas été honnêtement élaborée. Il est même allé jusqu’à remettre en cause la pertinence du fichier électoral de l’an 2OOO. «Sur la liste électorale blanche, par construction, il y a eu des personnes de nationalité étrangère. Maintenant tout le problème, c’est quelle est l’ampleur de ces personnes et comment cette liste a été conçue? Elle a été constituée à partir des pétitionnaires enregistrés, c’est-à-dire tous ceux qui ont été enrôlés. On a fait le premier croisement avec la liste 2000. Or, il s’est trouvé que tous ceux qui sont sur la liste de 2000 et qui sont venus se faire enrôler, on n’avait pas à regarder leur problème de nationalité (…) », a-t-il souligné. Concluant sa critique curieuse, il ajoute: «Donc, les étrangers qu’on trouve sur la liste blanche viennent principalement de là. Il y a aussi les fraudeurs, c’est ceux qui ont fait quelques fraudes sur les pièces».
Avec ce pavé jeté dans la mare déjà boueuse, par le DG de l’INS, il y a seulement trois jours, la seule question qui revient à l’esprit, est de savoir à quel jeu joue alors Laurent Gbagbo. Va-t-il se mettre à dos ses partisans qui font du contentieux portant sur la « liste blanche » un impératif en validant, en l’état, les cinq millions trois cent mille personnes inscrites ?
Une chose est sûre, l’opposition ivoirienne qui a adoubé le travail accompli par la Commission électorale indépendante, a depuis longtemps, fait la proposition de mettre en coffre la liste des 5 300 000 personnes. L’enjeu se trouve désormais au niveau de la liste dite «grise» de 1 033 000 personnes dans laquelle, se trouvent certainement des centaines de milliers d’Ivoiriens injustement écartés, dont certains d’ailleurs ont été croisés positivement. Il se pose donc la question de l’identification et des cartes d’identité nationales à délivrer à ces personnes.
Pour ce qui est de la table-ronde, cette autre parade du Président Abdoulaye Wade ne manquera pas de susciter l’exaspération. La classe politique qui a accepté l’APO, n’attend que sa mise en œuvre intégrale et le respect de ses dispositions par les différents signataires. A moins qu’il ne s’agisse que d’un jeu de mot. La table-ronde du Président Wade, pourrait s’assimiler à un Cadre permanent de concertation qui verrait, une fois de plus, la présence du Médiateur Compaoré sur les bords de la lagune Ebrié.
C’est peu dire, la visite du doyen des Chefs d’Etat Ouest-africain semble avoir troublé la lagune Ebrié. Et si c’était là l’objectif recherché par Laurent Gbagbo devenu champion du dilatoire, afin de lui permettre de gagner des mois supplémentaires à la tête de l’Etat, sans élection. Car, on a parlé de tout, sauf de l’essentiel qui est la date du premier tour du scrutin présidentiel.
Charles Sanga
En effet, la première proposition que Gbagbo a faite à Wade est une véritable surprise. D’abord dans la forme: c’est jeudi en fait, que les différents acteurs politiques, le Premier ministre et le patron de la CEI y compris, en ont été informés par le chef de l’Etat sénégalais. Ni Guillaume Soro, co-signataire de l’APO, ni même la délégation du FPI, encore moins celles des leaders du RHDP, n’ont eu vent de cette proposition avant leurs audiences avec Abdoulaye Wade. Il y a de quoi intriguer les esprits raisonnés. Selon certaines sources, Laurent Gbagbo aurait, sans conviction, fait cette offre comme pour embellir les pourparlers entre son homologue et la classe politique. Il fallait trouver quelque chose. C’est donc dire que cette ouverture, s’il en est, ne sera qu’un feu de paille. D’autant plus que l’on sait que la liste électorale «blanche» est l’objet de toutes les critiques de la part de ses partisans, qui en demandent l’audit et la remise à plat. Récemment, le Directeur général de l’Institut National de la statistique, Meleu Mathieu, membre influent du parti présidentiel dont la structure a pourtant contribué à la confection de la liste électorale provisoire, a indiqué à la mission de l’ONUCI venue s’informer de l’état du processus électoral, qu’elle n’a pas été honnêtement élaborée. Il est même allé jusqu’à remettre en cause la pertinence du fichier électoral de l’an 2OOO. «Sur la liste électorale blanche, par construction, il y a eu des personnes de nationalité étrangère. Maintenant tout le problème, c’est quelle est l’ampleur de ces personnes et comment cette liste a été conçue? Elle a été constituée à partir des pétitionnaires enregistrés, c’est-à-dire tous ceux qui ont été enrôlés. On a fait le premier croisement avec la liste 2000. Or, il s’est trouvé que tous ceux qui sont sur la liste de 2000 et qui sont venus se faire enrôler, on n’avait pas à regarder leur problème de nationalité (…) », a-t-il souligné. Concluant sa critique curieuse, il ajoute: «Donc, les étrangers qu’on trouve sur la liste blanche viennent principalement de là. Il y a aussi les fraudeurs, c’est ceux qui ont fait quelques fraudes sur les pièces».
Avec ce pavé jeté dans la mare déjà boueuse, par le DG de l’INS, il y a seulement trois jours, la seule question qui revient à l’esprit, est de savoir à quel jeu joue alors Laurent Gbagbo. Va-t-il se mettre à dos ses partisans qui font du contentieux portant sur la « liste blanche » un impératif en validant, en l’état, les cinq millions trois cent mille personnes inscrites ?
Une chose est sûre, l’opposition ivoirienne qui a adoubé le travail accompli par la Commission électorale indépendante, a depuis longtemps, fait la proposition de mettre en coffre la liste des 5 300 000 personnes. L’enjeu se trouve désormais au niveau de la liste dite «grise» de 1 033 000 personnes dans laquelle, se trouvent certainement des centaines de milliers d’Ivoiriens injustement écartés, dont certains d’ailleurs ont été croisés positivement. Il se pose donc la question de l’identification et des cartes d’identité nationales à délivrer à ces personnes.
Pour ce qui est de la table-ronde, cette autre parade du Président Abdoulaye Wade ne manquera pas de susciter l’exaspération. La classe politique qui a accepté l’APO, n’attend que sa mise en œuvre intégrale et le respect de ses dispositions par les différents signataires. A moins qu’il ne s’agisse que d’un jeu de mot. La table-ronde du Président Wade, pourrait s’assimiler à un Cadre permanent de concertation qui verrait, une fois de plus, la présence du Médiateur Compaoré sur les bords de la lagune Ebrié.
C’est peu dire, la visite du doyen des Chefs d’Etat Ouest-africain semble avoir troublé la lagune Ebrié. Et si c’était là l’objectif recherché par Laurent Gbagbo devenu champion du dilatoire, afin de lui permettre de gagner des mois supplémentaires à la tête de l’Etat, sans élection. Car, on a parlé de tout, sauf de l’essentiel qui est la date du premier tour du scrutin présidentiel.
Charles Sanga