Le Festival international du court métrage d’Abidjan (Fica) a consacré, vendredi, une journée gratuite de film, suivie d’un déjeuner gracieusement offert à 300 pensionnaires de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Pour la directrice du Fica, Hanny Tchelley Etibou, l’objectif de cette initiative est de permettre aux personnes en milieu carcéral de rêver. Car « le cinéma, c’est le rêve et il faut le partager », a-t-elle insisté. « Nous sommes venus partager les moments d’intense bonheur avec vous, pour vous dire que vous n’êtes plus seuls », a indiqué Hanny Tchelley aux détenus. L’un d’eux, Diarrassouba Fofana, détenu pour arnaque sur internet depuis six ans, a exprimé sa « satisfaction de voir des personnes penser aux pensionnaires des prisons ». « Hanny est venue nous faire rêver », a-t-il dit, affichant sa joie, au nom de ses codétenus. Deux films, « La métaphore du manioc » du Camerounais Lionel Méta et « Sauver Rama » de Tahirou Tasséré, ont été projetés au grand plaisir des détenus. Les détenus mineurs n’ont pas été oubliés puisqu’un dessin animé leur a été dédié. Ces projections ont été très appréciées par la population carcérale. Baba Diop, journaliste et président de la Fédération africaine de la critique cinématographique (Facc), a jugé cette démarche comme « une remise en cause soi même ». Il faut croire, a-t-il affirmé, « que le cinéma est une thérapie qui peut amener les prisonnier à changer de comportement ».
M. A.
M. A.