Spécialiste des questions monétaires, surtout du franc Cfa, Dr. Séraphin Prao est également politologue et observateur de la vie politique nationale. Après avoir constaté les limites de l’accord politique de Ouaga (Apo), signé depuis le 4 mars 2007, il propose une solution plus authentique basée sur le culturel. A cet effet il s’est ouvert à notre journal pour une proposition plus concrète.
Cela fait 8 ans que nous sommes dans une situation plus que difficile. La Côte d’Ivoire traverse des moments difficiles. Nous avons connu 4 grands accords: ceux de Linas Marcoussis, d’Accra, de Pretoria et de Ouagadougou. Le dernier accord nous a donné un premier ministre, en la personne de Guillaume Soro qui est le secrétaire général des Forces nouvelles (FN) à l’issue d’un dialogue baptisé « dialogue directe » Les Ivoiriens ont cru en cet accord parce que les principaux signataires sont les belligérants d’hier. Puisque la tête a compris, le corps devrait suivre. Mais nous avons vu que sur le terrain, cet accord a montré ses limites. La preuve est qu’une partie réclame le désarmement avant les élections et l’autre précise que ce n’est pas une condition sine qua non pour aller à l’élection présidentielle. Cela grippe la machine du processus électoral. Par conséquent, les Ivoiriens sont inquiets par rapport à leur vie, au devenir de leur pays. Donc au Mouvement de libéralisation de l’Afrique noire (MLAN), nous avons réfléchi et trouvé une nouvelle solution. Le président Gbagbo lui-même a dit qu’il faut essayer tous les médicaments. Le nouveau médicament que nous proposons, c’est le dialogue décentralisé. Les deux têtes ont discuté mais nous avons oublié les membres. Le constat est que, ce sont les membres qui posent problèmes aujourd’hui au niveau de la rébellion et du camp présidentiel. A cet effet, nous voulons décentraliser le dialogue sachant qu’en Afrique, la voix de l’aîné porte, nous voulons qu’au niveau des régions, on puisse prendre un fils très influant pour assurer la médiation. Par exemple au niveau du Zanzan, sans vouloir influencer le décideur, un nom comme M. Essy Amara, un diplomate puisse aller discuter avec Fofié Kouakou et Wattao qui sont les fils du Zanzan. Et nous pensons que lorsqu’ils seront sur la table de négociation, ce ne sera plus le président Gbagbo qu’ils auront en face, ni deux ex-belligérants qui seront en face. Mais ce sera plutôt le grand frère et le petit frère qui seront face à face. En somme, nous pensons que le dialogue décentralisé peut apporter beaucoup au président Gbagbo et par ricochet, à la Côte d’Ivoire entière. Cette nouvelle proposition nous en sommes convaincus, peut lever les goulots d’étranglement qui demeurent le problème de désarmement. Le problème de désarmement est un problème de confiance. Par le passé on a ouï dire que le désarmement se fera par les armes. Nous pensons que nous faisons bien. Parce que le président Gbagbo lui-même a dit qu’il faut que la solution à cette crise soit ivoirienne et africaine. Et c’est cette dimension que nous voudrons apporter à la lutte pour la sortie de crise.
Propos recueillis par Benoit Kadjo
Cela fait 8 ans que nous sommes dans une situation plus que difficile. La Côte d’Ivoire traverse des moments difficiles. Nous avons connu 4 grands accords: ceux de Linas Marcoussis, d’Accra, de Pretoria et de Ouagadougou. Le dernier accord nous a donné un premier ministre, en la personne de Guillaume Soro qui est le secrétaire général des Forces nouvelles (FN) à l’issue d’un dialogue baptisé « dialogue directe » Les Ivoiriens ont cru en cet accord parce que les principaux signataires sont les belligérants d’hier. Puisque la tête a compris, le corps devrait suivre. Mais nous avons vu que sur le terrain, cet accord a montré ses limites. La preuve est qu’une partie réclame le désarmement avant les élections et l’autre précise que ce n’est pas une condition sine qua non pour aller à l’élection présidentielle. Cela grippe la machine du processus électoral. Par conséquent, les Ivoiriens sont inquiets par rapport à leur vie, au devenir de leur pays. Donc au Mouvement de libéralisation de l’Afrique noire (MLAN), nous avons réfléchi et trouvé une nouvelle solution. Le président Gbagbo lui-même a dit qu’il faut essayer tous les médicaments. Le nouveau médicament que nous proposons, c’est le dialogue décentralisé. Les deux têtes ont discuté mais nous avons oublié les membres. Le constat est que, ce sont les membres qui posent problèmes aujourd’hui au niveau de la rébellion et du camp présidentiel. A cet effet, nous voulons décentraliser le dialogue sachant qu’en Afrique, la voix de l’aîné porte, nous voulons qu’au niveau des régions, on puisse prendre un fils très influant pour assurer la médiation. Par exemple au niveau du Zanzan, sans vouloir influencer le décideur, un nom comme M. Essy Amara, un diplomate puisse aller discuter avec Fofié Kouakou et Wattao qui sont les fils du Zanzan. Et nous pensons que lorsqu’ils seront sur la table de négociation, ce ne sera plus le président Gbagbo qu’ils auront en face, ni deux ex-belligérants qui seront en face. Mais ce sera plutôt le grand frère et le petit frère qui seront face à face. En somme, nous pensons que le dialogue décentralisé peut apporter beaucoup au président Gbagbo et par ricochet, à la Côte d’Ivoire entière. Cette nouvelle proposition nous en sommes convaincus, peut lever les goulots d’étranglement qui demeurent le problème de désarmement. Le problème de désarmement est un problème de confiance. Par le passé on a ouï dire que le désarmement se fera par les armes. Nous pensons que nous faisons bien. Parce que le président Gbagbo lui-même a dit qu’il faut que la solution à cette crise soit ivoirienne et africaine. Et c’est cette dimension que nous voudrons apporter à la lutte pour la sortie de crise.
Propos recueillis par Benoit Kadjo