Troçon Bouaké Bamako. Depuis quelque temps, les pannes à répétition des vieux cars exaspèrent les passagers qui souffrent le martyre au cours des voyages autrefois agréables. Récit.
Gare Sama Transport de Bouaké, ce vendredi 2 avril. Il est 5 heures du matin. Les passagers en attente sous le hangar, sont brusquement sortis de leur engourdissement par les imprécations d'une dame en courroux. Elle est arrivée de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), il y a une heure, dans un car poussif. Après avoir garé le véhicule, le chauffeur et son apprenti ont disparu abandonnant leurs passagers qui ne savent plus à quel saint se vouer, eux qui espéraient être à Abidjan depuis la veille. Dame Traoré crie sa colère : « Maintenant que vous avez l'argent, vous ne respectez plus vos clients. On tombe en panne plusieurs fois et on se débrouille pour arriver ici et il n'y a personne pour nous dire quoi que ce soit », se plaint-elle. Elle va et vient, fulmine contre tous ceux qui portent le macaron de la société de transport. « Vous faites souffrir les passagers», poursuit-elle. Non loin de là, devant le bureau du chef de gare, un attroupement. Des passagers en provenance de l'Ouest discutent vivement avec un locataire qui leur a pris 50.000 Fcfa par personne pour les conduire au Mali. Eux aussi ne savent quoi faire. Et il n'y a personne de la compagnie pour trancher. «Nous vivons le même calvaire, depuis un certain temps”, soutient un passager.
Espoir déçu
Pourtant le transporteur a rendu d'énormes services aux voyageurs dans le temps. Née, au plus fort de la crise ivoirienne, la compagnie qui n'utilisait que des minicars a sorti les passagers des griffes des transporteurs sans scrupules. Ces derniers les ramassaient à Bouaké, les rançonnaient à souhait et les ''vendaient'' à d'autres, car, sans assurance, ils ne pouvaient aller ni au Burkina Faso encore moins au Mali. L'arrivée de Sama Transport sur le marché du transport a très sensiblement diminué les souffrances des voyageurs. Qui ne tarissaient pas d'éloges pour cette compagnie perçue comme un sauveur. Ainsi, les ''Petit Poucet'' et autres organisations de transporteurs ont perdu leur clientèle au profit du nouveau venu plus sûr et plus respectueux des clients. La compagnie a ainsi pris petit à petit son essor. Les minicars ont laissé la place aux gros cars ''France au revoir'' et plusieurs gares se sont créées. D'abord de Niellé à Bamako en passant par Sikasso, puis à Abidjan par Bouaké et Yamoussoukro. Ensuite des destinations sont créées dans la sous-région : Burkina Faso, Sénégal, Mauritanie… Malheureusement, la qualité du service s'est détériorée au fur et à mesure que grandissait la compagnie si bien qu'aujourd'hui, 2 voyages sur 3 sont des cauchemars. Nous l'avons, nous-mêmes, vérifié au cours d'un voyage le 26 mars dernier à destination de Bamako.
19 heures pour Bouaké-Sikasso !
Les passagers du premier départ de la compagnie Sama Transport n'oublieront pas de si tôt leur voyage de ce vendredi 26 mars 2010. Des pannes à répétition dans un car-chaudière et antique pour arriver à Sikasso (au Mali) le lendemain à 5 heures du matin. Eux qui logiquement devraient se trouver au même moment aux portes de Bamako. Carnet d'un voyage harassant.
Dès 5h30, la gare Sama Transport de Bouaké grouille d'un monde bon enfant, pressé d'enregistrer les bagages. Certains avaient passé la nuit sous le vaste hangar-dortoir ; quand d'autres, plus nantis, avaient dormi dans des hôtels de la place pour ne pas rater le premier départ pour le Mali. A 7h 30, tous les bagages sont enregistrés, montés et solidement attachés en haut du véhicule. Fait insolite : peu avant, les bagagistes font monter une portière qui se trouve être celle de devant du véhicule (Mercedes n° V3106 M3) que nous allons emprunter ! On apprendra plus tard que la portière était tombée lors du dernier voyage du car à Mopti (Mali) et que malgré tout, le chef de gare de Sikasso l'a chargé pour Bouaké. L'on procède ensuite à l'appel des 68 passagers qui montent un à un, lançant par-ci par-là des blagues aux cousins en plaisanterie en guise d'au revoir. C'est la joie dans le car. Mais pas pour longtemps car, le bus tarde à démarrer bien que le moteur soit en marche. Un par un, las d'attendre, les passagers descendent en quête d'information, personne n'ayant pensé à leur expliquer les raisons de ce départ attardé. « Le ballon est cassé », nous explique un bagagiste qui affirme que le chef de gare attend un autre car que nous emprunterons. Quelque temps après, les voilà qui déchargent des bagages qu'ils mettent sur le car du 2ème départ. Pas tous, car, nous dit-on, le car est trop lourdement chargé et en diminuant les bagages, le nouveau ballon que l'on vient de monter peut supporter le poids et nous mener à bon port.
Enfin, le départ !
C'est finalement à 10h 10 que le mastodonte se met en branle, au grand soulagement des passagers, bien que geignant de toutes parts. Un bref arrêt au corridor nord de Bouaké, et nous voilà en route. Et au fur et à mesure que le gros bus avance, les causeries et autres plaisanteries s'estompent, faisant place à une torpeur bercée par le ronronnement du moteur. Certains somnolent, d'autres lisent des journaux. Une jeune fille agresse nos oreilles avec la musique de chez elle que vrombit son téléphone mobile ouvert à fond. A 12H10, peu avant Timorokaha (21 Km de Niakara), un assourdissement coup de tonnerre nous sort de notre léthargie. La poussière envahit l'intérieur du car qui tangue un peu et finit par s'arrêter, une centaine de mètres plus loin, au carrefour de l'Epp Anglokaha. Un des pneus arrière droit venait de s'éclater.
Début du calvaire
C'est le début du calvaire des passagers qui, fort heureusement, ne le savent pas encore. Dès que le car s'arrête, tous sautent à terre presque en riant. Le chauffeur et ses deux apprentis dont une fille sortent avec des clés et un cric. Comme si elles nous attendaient à ce point précis, une dizaine de jeunes filles accourt, des plateaux de banane poyo sur la tête. Plus loin, une dame d'un certain âge est assise devant un étal où s'entassent toutes sortes de gibier boucané. C'est l'occasion de jeter un coup d'œil sur les autres pneus. Tous, sans exception, sont aussi lisses que le crâne d'un chauve ! Ceux qui, comme moi, avaient fait ce constat ont pris peur, surtout que la route commençait à devenir peu carrossable à cause des nombreux cratères entre lesquels le chauffeur slalomait péniblement. Heureusement qu'il roulait avec prudence. A 12h 55, nous étions sur le point de réembarquer lorsque le second départ sur le Mali est passé à toute vitesse, nous saluant d'un klaxon sonore. Notre car n'a pas fait plus de 30 minutes de route que la cabine est remplie d'une odeur suffocante. Cette fois-ci, c'est le ballon qui a pété. C'est un gros cylindre en caoutchouc placé sur les essieux pour servir de suspension et amoindrir les chocs. Et lorsqu'il se casse, le poids du véhicule repose directement sur les pneus qui tournent difficilement, surtout que le véhicule perd son équilibre. Dans la fournaise qu'est devenu le car malgré la porte béante, les chemises sont mouillées et les enfants crient à tue-tête. Heureusement que le conducteur et ses deux apprentis ont réussi à remplacer la pièce défectueuse. Si bien qu'on dépasse Niakara et Kanawolo sans encombre, mais non sans faire des provisions avec les vendeuses d'attiéké et d'igname. A 14h45, le fameux ballon éclate encore à 5 km de Tafiré. Nous perdons une trentaine de minutes pour remplacer le second ballon qui pète à son tour à 16 heures, à 30 km de Ferké. Les esprits commencent à s'échauffer et il faut toute la diplomatie du chauffeur et les excuses de Kady, l'apprentie-chauffeur dont plusieurs d'entre nous découvrent pour la première fois la féminité. Et comme il n'y avait plus de ballon, le chauffeur eut l'ingénieuse idée de demander à ses apprentis d'aller couper un rondin presque de même diamètre et de même hauteur que le ballon. Le billot trouvé est solidement attaché à la place du ballon et le car redémarre enfin pour arriver à Ferké à 16h 50, avec des passagers exténués et énervés. La découverte de la gare est un soulagement. On se rue dans les toilettes, certains sur les nattes pour rattraper les prières manquées. D'autres foncent au restaurant ou encore dans le kiosque à café non loin de là. Pendant ce temps, le chauffeur disparaît avec le chef de gare pour tenter de trouver une solution à ces pannes à répétition. A défaut de ballon, on nous prête un pneu-secours. Une halte réparatrice. D'ailleurs, la quasi-totalité des passagers aurait refusé que l'on enlève le rondin de bois qui a malgré tout pu nous amener à Ferké. Unanimement, nous avons exigé du chauffeur qu'on l'attache plus solidement avant de quitter Ferké pour arriver à Ouangolo à 21h40. Là, malgré la panne, le chef de gare fait monter des passagers en surcharge si bien que certains sont restés debout jusqu'à Diawala. Heureusement qu'après Ouangolo, la route est plus rectiligne et presque sans crevasse. Seuls les bœufs se pavanant sur la route, pouvaient devenir dangereux.
Soulagement à Sikasso
Nous poursuivons notre voyage, un peu plus sereins : Niellé, Pogo puis Ziegoua, la première ville malienne à 2h25. Après les vérifications à la police des frontières et à la douane, nous quittons Ziegoua pour Sikasso, 100 km plus loin. Où nous arrivons à 5h 00 après 19 heures de route ! Soulagement, mais aussi bousculade, car ceux qui poursuivent le périple à Bamako doivent changer leurs tickets de voyage. Et en même temps, veiller sur leurs bagages. Dès que notre car est déchargé, le chauffeur se fond dans la foule. Les plus chanceux empruntent le premier départ pour Bamako et nous autres, celui de 8h. Notre deuxième car est plus petit et à ressorts, donc pas de problème de ballon. L'état de la route Sikasso-Bougouni est pire que celle qui nous a fait casser 4 ballons. On craignait de valdinguer à nous briser les reins mais, le gouvernement malien s'est mis à l'ouvrage. Des ouvrages d'art par-ci, des déviations par-là. Une entreprise chinoise travaille à refaire la route de loin la plus pratiquée du Mali. De Bougouni à Bamako, l'asphalte est neuf, la chaussée assez large si bien que nous arrivons à Bamako quelque peu réconfortés.
Ousmane Diallo de retour de Bamako
Gare Sama Transport de Bouaké, ce vendredi 2 avril. Il est 5 heures du matin. Les passagers en attente sous le hangar, sont brusquement sortis de leur engourdissement par les imprécations d'une dame en courroux. Elle est arrivée de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), il y a une heure, dans un car poussif. Après avoir garé le véhicule, le chauffeur et son apprenti ont disparu abandonnant leurs passagers qui ne savent plus à quel saint se vouer, eux qui espéraient être à Abidjan depuis la veille. Dame Traoré crie sa colère : « Maintenant que vous avez l'argent, vous ne respectez plus vos clients. On tombe en panne plusieurs fois et on se débrouille pour arriver ici et il n'y a personne pour nous dire quoi que ce soit », se plaint-elle. Elle va et vient, fulmine contre tous ceux qui portent le macaron de la société de transport. « Vous faites souffrir les passagers», poursuit-elle. Non loin de là, devant le bureau du chef de gare, un attroupement. Des passagers en provenance de l'Ouest discutent vivement avec un locataire qui leur a pris 50.000 Fcfa par personne pour les conduire au Mali. Eux aussi ne savent quoi faire. Et il n'y a personne de la compagnie pour trancher. «Nous vivons le même calvaire, depuis un certain temps”, soutient un passager.
Espoir déçu
Pourtant le transporteur a rendu d'énormes services aux voyageurs dans le temps. Née, au plus fort de la crise ivoirienne, la compagnie qui n'utilisait que des minicars a sorti les passagers des griffes des transporteurs sans scrupules. Ces derniers les ramassaient à Bouaké, les rançonnaient à souhait et les ''vendaient'' à d'autres, car, sans assurance, ils ne pouvaient aller ni au Burkina Faso encore moins au Mali. L'arrivée de Sama Transport sur le marché du transport a très sensiblement diminué les souffrances des voyageurs. Qui ne tarissaient pas d'éloges pour cette compagnie perçue comme un sauveur. Ainsi, les ''Petit Poucet'' et autres organisations de transporteurs ont perdu leur clientèle au profit du nouveau venu plus sûr et plus respectueux des clients. La compagnie a ainsi pris petit à petit son essor. Les minicars ont laissé la place aux gros cars ''France au revoir'' et plusieurs gares se sont créées. D'abord de Niellé à Bamako en passant par Sikasso, puis à Abidjan par Bouaké et Yamoussoukro. Ensuite des destinations sont créées dans la sous-région : Burkina Faso, Sénégal, Mauritanie… Malheureusement, la qualité du service s'est détériorée au fur et à mesure que grandissait la compagnie si bien qu'aujourd'hui, 2 voyages sur 3 sont des cauchemars. Nous l'avons, nous-mêmes, vérifié au cours d'un voyage le 26 mars dernier à destination de Bamako.
19 heures pour Bouaké-Sikasso !
Les passagers du premier départ de la compagnie Sama Transport n'oublieront pas de si tôt leur voyage de ce vendredi 26 mars 2010. Des pannes à répétition dans un car-chaudière et antique pour arriver à Sikasso (au Mali) le lendemain à 5 heures du matin. Eux qui logiquement devraient se trouver au même moment aux portes de Bamako. Carnet d'un voyage harassant.
Dès 5h30, la gare Sama Transport de Bouaké grouille d'un monde bon enfant, pressé d'enregistrer les bagages. Certains avaient passé la nuit sous le vaste hangar-dortoir ; quand d'autres, plus nantis, avaient dormi dans des hôtels de la place pour ne pas rater le premier départ pour le Mali. A 7h 30, tous les bagages sont enregistrés, montés et solidement attachés en haut du véhicule. Fait insolite : peu avant, les bagagistes font monter une portière qui se trouve être celle de devant du véhicule (Mercedes n° V3106 M3) que nous allons emprunter ! On apprendra plus tard que la portière était tombée lors du dernier voyage du car à Mopti (Mali) et que malgré tout, le chef de gare de Sikasso l'a chargé pour Bouaké. L'on procède ensuite à l'appel des 68 passagers qui montent un à un, lançant par-ci par-là des blagues aux cousins en plaisanterie en guise d'au revoir. C'est la joie dans le car. Mais pas pour longtemps car, le bus tarde à démarrer bien que le moteur soit en marche. Un par un, las d'attendre, les passagers descendent en quête d'information, personne n'ayant pensé à leur expliquer les raisons de ce départ attardé. « Le ballon est cassé », nous explique un bagagiste qui affirme que le chef de gare attend un autre car que nous emprunterons. Quelque temps après, les voilà qui déchargent des bagages qu'ils mettent sur le car du 2ème départ. Pas tous, car, nous dit-on, le car est trop lourdement chargé et en diminuant les bagages, le nouveau ballon que l'on vient de monter peut supporter le poids et nous mener à bon port.
Enfin, le départ !
C'est finalement à 10h 10 que le mastodonte se met en branle, au grand soulagement des passagers, bien que geignant de toutes parts. Un bref arrêt au corridor nord de Bouaké, et nous voilà en route. Et au fur et à mesure que le gros bus avance, les causeries et autres plaisanteries s'estompent, faisant place à une torpeur bercée par le ronronnement du moteur. Certains somnolent, d'autres lisent des journaux. Une jeune fille agresse nos oreilles avec la musique de chez elle que vrombit son téléphone mobile ouvert à fond. A 12H10, peu avant Timorokaha (21 Km de Niakara), un assourdissement coup de tonnerre nous sort de notre léthargie. La poussière envahit l'intérieur du car qui tangue un peu et finit par s'arrêter, une centaine de mètres plus loin, au carrefour de l'Epp Anglokaha. Un des pneus arrière droit venait de s'éclater.
Début du calvaire
C'est le début du calvaire des passagers qui, fort heureusement, ne le savent pas encore. Dès que le car s'arrête, tous sautent à terre presque en riant. Le chauffeur et ses deux apprentis dont une fille sortent avec des clés et un cric. Comme si elles nous attendaient à ce point précis, une dizaine de jeunes filles accourt, des plateaux de banane poyo sur la tête. Plus loin, une dame d'un certain âge est assise devant un étal où s'entassent toutes sortes de gibier boucané. C'est l'occasion de jeter un coup d'œil sur les autres pneus. Tous, sans exception, sont aussi lisses que le crâne d'un chauve ! Ceux qui, comme moi, avaient fait ce constat ont pris peur, surtout que la route commençait à devenir peu carrossable à cause des nombreux cratères entre lesquels le chauffeur slalomait péniblement. Heureusement qu'il roulait avec prudence. A 12h 55, nous étions sur le point de réembarquer lorsque le second départ sur le Mali est passé à toute vitesse, nous saluant d'un klaxon sonore. Notre car n'a pas fait plus de 30 minutes de route que la cabine est remplie d'une odeur suffocante. Cette fois-ci, c'est le ballon qui a pété. C'est un gros cylindre en caoutchouc placé sur les essieux pour servir de suspension et amoindrir les chocs. Et lorsqu'il se casse, le poids du véhicule repose directement sur les pneus qui tournent difficilement, surtout que le véhicule perd son équilibre. Dans la fournaise qu'est devenu le car malgré la porte béante, les chemises sont mouillées et les enfants crient à tue-tête. Heureusement que le conducteur et ses deux apprentis ont réussi à remplacer la pièce défectueuse. Si bien qu'on dépasse Niakara et Kanawolo sans encombre, mais non sans faire des provisions avec les vendeuses d'attiéké et d'igname. A 14h45, le fameux ballon éclate encore à 5 km de Tafiré. Nous perdons une trentaine de minutes pour remplacer le second ballon qui pète à son tour à 16 heures, à 30 km de Ferké. Les esprits commencent à s'échauffer et il faut toute la diplomatie du chauffeur et les excuses de Kady, l'apprentie-chauffeur dont plusieurs d'entre nous découvrent pour la première fois la féminité. Et comme il n'y avait plus de ballon, le chauffeur eut l'ingénieuse idée de demander à ses apprentis d'aller couper un rondin presque de même diamètre et de même hauteur que le ballon. Le billot trouvé est solidement attaché à la place du ballon et le car redémarre enfin pour arriver à Ferké à 16h 50, avec des passagers exténués et énervés. La découverte de la gare est un soulagement. On se rue dans les toilettes, certains sur les nattes pour rattraper les prières manquées. D'autres foncent au restaurant ou encore dans le kiosque à café non loin de là. Pendant ce temps, le chauffeur disparaît avec le chef de gare pour tenter de trouver une solution à ces pannes à répétition. A défaut de ballon, on nous prête un pneu-secours. Une halte réparatrice. D'ailleurs, la quasi-totalité des passagers aurait refusé que l'on enlève le rondin de bois qui a malgré tout pu nous amener à Ferké. Unanimement, nous avons exigé du chauffeur qu'on l'attache plus solidement avant de quitter Ferké pour arriver à Ouangolo à 21h40. Là, malgré la panne, le chef de gare fait monter des passagers en surcharge si bien que certains sont restés debout jusqu'à Diawala. Heureusement qu'après Ouangolo, la route est plus rectiligne et presque sans crevasse. Seuls les bœufs se pavanant sur la route, pouvaient devenir dangereux.
Soulagement à Sikasso
Nous poursuivons notre voyage, un peu plus sereins : Niellé, Pogo puis Ziegoua, la première ville malienne à 2h25. Après les vérifications à la police des frontières et à la douane, nous quittons Ziegoua pour Sikasso, 100 km plus loin. Où nous arrivons à 5h 00 après 19 heures de route ! Soulagement, mais aussi bousculade, car ceux qui poursuivent le périple à Bamako doivent changer leurs tickets de voyage. Et en même temps, veiller sur leurs bagages. Dès que notre car est déchargé, le chauffeur se fond dans la foule. Les plus chanceux empruntent le premier départ pour Bamako et nous autres, celui de 8h. Notre deuxième car est plus petit et à ressorts, donc pas de problème de ballon. L'état de la route Sikasso-Bougouni est pire que celle qui nous a fait casser 4 ballons. On craignait de valdinguer à nous briser les reins mais, le gouvernement malien s'est mis à l'ouvrage. Des ouvrages d'art par-ci, des déviations par-là. Une entreprise chinoise travaille à refaire la route de loin la plus pratiquée du Mali. De Bougouni à Bamako, l'asphalte est neuf, la chaussée assez large si bien que nous arrivons à Bamako quelque peu réconfortés.
Ousmane Diallo de retour de Bamako