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Politique Publié le mardi 27 avril 2010 | Le Mandat

Facilitation dans la crise ivoirienne : Après Blaise Compaoré, à qui le tour ?

© Le Mandat Par DR
Accord politique de Ouagadougou - Le Président Blaise Compaoré, Facilitateur
La visite de Me Abdoulaye Wade, Président de la République sœur du Sénégal, en Côte d’Ivoire était sujette à beaucoup de supputations. Venait-il pour reprendre en mains une médiation qui semblait avoir montré ses limites, ou alors, comme il en était diplomatiquement question, il s’agissait d’une visite de travail aux fins de raffermir les liens entre les deux pays dont les relations n’étaient pas du tout au beau fixe dans un passé assez récent ? De par la faute de son hôte ainsi que de ses partisans. Qui usent de toutes les astuces pour éviter que leur champion ne soit contraint de se soumettre au suffrage des Ivoiriens. En effet, pour ces derniers, si tous les différents accords qui peuvent être trouvés pour faire aboutir le processus électoral ne le sont pas en faveur de leur ‘‘Messie’’, alors ils ne sont aucunement bénéfiques à la Côte d’Ivoire dont ils se soucient peu ou prou. Abdoulaye Wade le sait, lui qui a été traité de tout, fort heureusement, sauf de ‘‘rigolo’’. Mais c’était tout comme ! Aussi, pour éviter d’avoir à subir encore une fois la furia versatile des militants alimentaires du camp présidentiel, ne fallait-il pas appliquer le dicton qui dit que ‘‘chat échaudé craint même l’eau froide’’ ?. La preuve, il a usé de diplomatie pour dire non à une médiation qui consisterait à se renier lui-même. Même s’il s’en défend. Or, il ne voudrait justement pas forfaire à son honneur auquel il tient absolument. N’est-ce pas le président sénégalais qui, par son Ministre des Affaires Etrangères d’alors, Seck Tidiane Gadio (ndlr ancien journaliste), avait tenté la première médiation entre les ex-rebelles avec le pouvoir? Pour être ensuite inélégamment évincé et remplacé par un groupe de contact de 15 pays de la CEDEAO. Ce que l’ancien ministre de Me Abdoulaye Wade n’avait que très modérément apprécié et avec lui, les rebelles. Le faisant savoir : ‘‘ les mutins ne comprennent pas que le Sénégal les ait convaincus de signer un accord de cessez-le-feu et d'engager le dialogue politique avec le gouvernement légal et constitutionnel du président ivoirien (Laurent Gbagbo), pour disparaître ensuite des radars, comme ils disent". Ils nous demandent de nous réimpliquer dans le dossier", affirme-t-il. Par la suite, le Sénégal ‘‘disparaîtra des radars’’ et subira par l’entremise de son président, une douche froide lorsqu’il lui sera de façon peu cavalière demandé de s’occuper de ses affaires en laissant les Ivoiriens régler les leurs entre eux. Mais c’était sans compter avec la nature du chef des refondateurs qui ne s’embarrasse nullement de scrupules lorsqu’il s’agit de s’agripper à son fauteuil afin de pouvoir user et abuser de ce stylo à billes dont il se sert pour démontrer son omnipotence en matière de signature. Ne l’a-t-il pas prouvé lors de la double dissolution de la CEI et du gouvernement ? Et puis, même si le président sénégalais se défend d’être venu pour une médiation, les Ivoiriens en prennent acte. Tout simplement. Cependant, ils espèrent qu’au cours de sa visite, il en a profité pour donner des conseils utiles à son frère cadet dans les fonctions présidentielles. Car un proverbe bien éburnéen dit que ‘‘lorsque vous allez diviner chez les marabouts, il vous faut toujours une paire de colas.’’ Ce que certains jeunes Abidjanais disent trivialement ‘‘ lorsque tu veux parler au chien, il faut aussi parler à l’os’’. Dans tous les cas, au point où en est la Côte d’Ivoire, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues dans la résolution de cette crise. A la seule condition que les interventions ne soient pas guidées par des desseins mercantilistes car aujourd’hui la Côte d’Ivoire semble être devenue un fonds de commerce pour tous les donneurs de leçons. Même si dans leurs propres pays, ils sont des reliques politiques. Me Abdoulaye Wade a été bien avisé de rencontrer tous les acteurs politiques de la crise ivoirienne. Cela démontre une fois de plus, que la politique en Afrique concilie assez harmonieusement ‘‘grandfrérisme’’ et bon sens. Cela suscite beaucoup d’espoirs. En attendant, Blaise Compaoré tient et demeure le Facilitateur jusqu’à quand ? A qui le tour dans les prochaines semaines ? Car avec le camp présidentiel, sait-on jamais ?

Urbain Kadjo
(Correspondance particulière)
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