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Politique Publié le jeudi 29 avril 2010 | L’expression

Interview Alphonse Soro, président de l’Alliance pour le changement: "La Primature n’est pas un cadeau offert à Soro"

© L’expression Par DR
Blocage du processus de paix - Alphonse Soro, conseiller spécial du Premier ministre, devant la presse
Jeudi 8 avril 2010. Abidjan. Alphonse Soro (conseiller spécial du Premier ministre) répond à Blé Goudé) anime une conférence de presse au Golf Hôtel
Vous revenez d’une tournée en Europe, où vous avez évoqué la crise ivoirienne. Que peut-on retenir de ce périple ?

Je reviens d’une tournée de deux semaines en Europe qui m’a permis de discuter et d’échanger avec nos frères de la diaspora et nos amis de la presse étrangère. Nous avons pu réaliser la détermination de nos frères à voir l’aboutissement du processus de sortie de crise. L’occasion a été belle de rectifier le tir en ce qui concerne certaines informations déformées qui leur parvenaient. Les gens sont tout inquiets de constater que les Ivoiriens n’arrivent pas à organiser les élections depuis 5 ans. Nous avons fait notre lecture de la situation. Nous avons évoqué tous les points saillants du processus de sortie de crise. Et nous sommes convenus de l’arrivée ici d’une délégation de cette diaspora pour mieux appréhender la réalité du terrain. De même, nous avons participé à des débats, vous savez qu’en Europe la liberté de parole est de mise. La question de savoir s’il est possible d’aller aux élections avec le président Laurent Gbagbo a été maintes fois posée. Avec la presse étrangère qui écrit beaucoup sur la Côte d’ivoire alors qu’elle est souvent mal informée, nous avons démonté l’assertion selon laquelle il n’y a pas d’élection en Côte d’Ivoire parce que les Forces nouvelles n’ont pas désarmé. Nous leur avions expliqué que tout ce qui est entrepris se fait sur la base de l’accord politique de Ouagadougou qui a tout prévu jusqu’aux élections. Nous échangé avec un certain nombre d’Ong avec qui , nous avons évoqué la reconstruction du pays. Certaines vont venir équiper des écoles et des centres de santé.

Pensez-que l’Apo qui sert de base de collaboration entre les FN et le camp présidentiel est encore d’actualité ?

La position de l’Alliance pour le changement est très claire. Il ne faut pas penser à une autre alternative en dehors de l’accord politique de Ouagadougou. Il ne faut pas rêver de voir les Ivoiriens accepter un autre schéma. Souvent, on a le sentiment que certaines personnes pensent que la primature est un cadeau pour Guillaume Soro. Je dis non. C’est bien parce que les gens ont décidé de faire en sorte que les belligérants travaillent ensemble que Soro est Premier ministre et Gbagbo président de la République. La Primature n’est pas une fin en soi. A Bouaké, Soro avait droit à des honneurs beaucoup plus grands et il évoluait dans un environnement moins hostile qu’ici. On ne peut sortir des accords de Lomé, Marcoussis, Accra, Pretoria et Ouagadougou et croire que les Ivoiriens accepteront encore une autre aventure. Je n’y crois pas du tout. On a tout essayé. Cette fois, nous avons un Premier ministre qui n’a pas d’ambitions immédiates, capable d’organiser des élections équitables et justes. L’Apo a fait ses preuves contrairement aux autres accords. Les audiences foraines ont pu se faire. Après, on a eu l’enrôlement qui a donné une liste blanche de 5,3 millions et une autre grise de 1.033.000. Aujourd’hui, il ne reste qu’à valider la liste définitive, à distribuer les cartes d’identité des Ivoiriens et aller aux élections. C’est tout ce qui reste. On n’a pas besoin de changer de Premier ministre pour cela. Je pense que toutes les forces vives du pays doivent se mettre ensemble pour freiner le dilatoire du camp présidentiel. La lutte ne doit pas être menée de façon disparate et désordonnée comme on le voit. Société civile, syndicats et partis politique doivent coordonner les actions pour avoir des résultats efficients. Les initiatives ne doivent pas être isolées. Tantôt ce sont les Forces nouvelles qui affrontent seules le camp présidentiel sur la question du désarmement, tantôt, c’est le Rhdp seul qui affronte le camp présidentiel au sujet du gouvernement. Il faut cordonner toutes ces actions. Tous ceux qui aspirent au changement et à l’organisation d’élections crédibles doivent se mettre ensemble.

La jeunesse du Rhdp organise une marche le 15 mai, est-ce que l’Apc se sent concernée ?

Notre position ne souffre d’aucune ambigüité. Pour nous, la Côte d’Ivoire doit organiser des élections dans un bref délai. Le Rhdp organise cette marche pour connaitre dans l’immédiat la date d’organisation des élections. Nous sommes donc en phase sur cette question. Mais, c’est une marche du Rhdp. Il faut donc qu’à un moment donné que tout le monde se mette ensemble pour demander le changement. Dès lors, l’Apc prendra toute sa place dans la lutte pour l’allègement de la souffrance des Ivoiriens.

La liste blanche est remise en cause par le Fpi. Comment peut-on débloquer cette situation ?

Je pense que c’est ensemble qu’on a déclaré cette liste blanche. Et on a déclaré une autre grise. Je ne suis même plus à l’étape de 5,3 millions . Ce que les Ivoiriens attendent est très clair. Il y a plus 250 mille personnes qui ont été croisées positives. Je pense que sur la liste des 5,3 millions, on pourrait se retrouver à 5 millions cinq cents. Avec lesquels, on peut librement organiser les élections. Nous ramener à auditer de cette façon la liste des 5 millions 300, ce serait une perte de temps. Quand on dit auditer la liste, qui est-ce qui va auditer. Celui qui conteste à quelqu’un sa présence sur la liste, doit apporter la preuve. Si des preuves sont apportées par des gens, je pense que la justice est là pour prendre en compte l’ensemble de ces éléments. Et faire en sorte qu’on ne traine pas inutilement. Parce quand on pose le cette façon il prend une allure politique pour un dossier purement technique. Il ne faut pas que ce soit des discours politique. Il y a un mode opératoire qui est là qu’il faut suivre. Il n’est pas question de remettre en cause cette liste de 5 million trois cent. Moi je crois maintenant qu’il est bon qu’un Cpc soit organisé. Est-ce que les leaders signataires de la l’accord de l’accord de Ouaga ainsi que les autres leaders conviennent de la démarche à suivre pour satisfaire l’ensemble des partis. Et c’est à ce moment précis que je voudrais faire appel au facilitateur du dialogue direct même si certains croient que l’Apo n’est plus d’actualité. Je crois que c’est un accord d’actualité et que le facilitateur du dialogue ivoirien doit convoquer aussi rapidement un cadre permanent de concertation avec l’Onu, l’ensemble des leaders pour qu’on décide de la méthodologie à adopter. S’il faut réviser ou auditer la liste. Je pense que le travail peut être fait par des techniciens en 10 jours et le travail sera bouclé. Cela va nous permettre d’avancer. Il ne faut pas qu’on reste à trainer sur des choses inutiles. Voilà donc notre position. Il n’est pas question de remettre en cause cette liste.

Comment l’Apc envisage la suite des actions à mener pour sortir de la crise?

Je pense qu’actuellement , nous allons entamer une discussion avec l’ensemble des mouvements sociaux. Et pourquoi pas des partis politiques pour qu’on arrive à une situation où tout le monde se met ensemble pour demander les élections. Il ne faut pas qu’on continue dans des actions de Rhdp, de Forces nouvelles, de syndicats, de sociétés civiles. Non. Une discussion doit se faire autour de la possibilité de se mettre ensemble pour faire le combat .Et pour nous c’est la priorité des priorités. Il ne faut plus que l’Apc se retrouve seul en train d’organiser quelque chose. Aujourd’hui il est clair que le pouvoir du Fpi est effrité. Les fondements de ce pouvoir se sont effilochés. Et on parlerait même d’une situation de maturité d’esprit. A partir de cet instant, les actions isolées n’ont plus de place. Elles doivent absolument céder à l’action concrète. Et vraiment pour nous, il est clair que les prochains jours doivent être consacrés à des médiations et à des discussions avec l’ensemble des mouvements pour voir la possibilité d’une action concertée avec tout le monde .

Interview réalisée par Traoré M. Ahmed
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