Mesmin Komoé, secrétaire général du Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd), analyse la lutte syndicale en Côte d’Ivoire.
La lutte syndicale se résume-t-elle aux grèves ?
La lutte syndicale ne se résume pas aux grèves. Je crois que les syndicats jouent effectivement leur rôle de réformistes. Singulièrement en ce qui concerne le Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd), la plupart des décrets qui régissent notre corporation ont été pris sous notre contrôle. Nous avons activement participé à la rédaction des différents textes. La grève n’est que la manifestation visible de l’action syndicale qui régit notre rapport avec le décideur.
Le citoyen lambda reproche aux syndicats, un usage abusif du droit de grève en cette période qu’il estime difficile pour le pays. Que répondez-vous ?
Il fait ce constat parce que malheureusement, les contradictions douces ne produisent jamais d’effets positifs en Côte d’Ivoire. Nous avons des interlocuteurs qui, tant qu’il n’y a pas de blocage sur le plan social, ne s’empressent pas pour trouver des solutions aux problèmes posés.
l Mais le pays est en crise et les caisses de l’Etat sont vides. Ne donnez-vous pas raison à ceux qui pensent que vous êtes de mauvaise foi ?
Ils font une mauvaise lecture de la situation. Un syndicaliste ne peut pas faire la grève par mauvaise foi. Ils le pensent certainement à cause de certaines organisations syndicales qui ont des accointances avec des organisations politiques. Autrement, je ne pense pas qu’il existe des syndicats en Côte d’Ivoire qui posent des problèmes qui ne soient pas réels. Les travailleurs ne sont pas dupes. Il n’y a pas de catégorie socioprofessionnelle où tout le monde est dupe pour suivre, de façon aveugle, des revendications dans lesquelles ils n’ont pas d’intérêt.
Que reprochez-vous concrètement aux autorités ?
Nous leur reprochons le manque d’anticipation. Un gouvernement a pour vocation de prévoir et d’anticiper sur les différents problèmes. Quand un gouvernement n’a pas la capacité d’anticiper, il y a problème. Et, c’est ce qui fait la difficulté réelle.
Est-ce à dire qu’il y a une rupture de confiance ?
Nous pouvons le dire ainsi, au regard des différents engagements jamais honorés de façon totale ou même partielle.
Vous évoquiez tantôt les accointances de certains syndicalistes avec des partis politiques. Est-ce mauvais ?
Quand on parle de l’influence négative du politique sur le syndicat, il s’agit de la politique politicienne, c’est-à-dire l’implication directe d’un leader syndical dans un parti de sorte que ses actions syndicales soient interprétées comme un soutien, ou des manifestations pour mettre en difficulté un parti politique rival. Quand un leader syndical se met dans une telle logique, c’est condamnable. Ce qui explique la mort lente de certains syndicats, aujourd’hui muselés, gênés qu’ils sont de poursuivre leur combat sous un régime qu’ils ont soutenu depuis lors. Nous constatons qu’en Côte d’Ivoire, les centrales syndicales qui devraient insuffler un dynamisme en se démarquant des partis politiques, ont quelques apparences avec eux. De sorte qu’aujourd’hui, la synergie qui devrait être au niveau de l’action piétine. Les revendications se font seulement de façon sectorielle. Il est inutile de le démontrer, la plupart des leaders de centrales syndicales ont des affinités politiques. C’est dommage !
Quel message avez-vous à lancer à vos syndiqués à l’occasion de la fête du travail ?
C’est de nous rappeler que cette journée est la commémoration des sacrifices que certains travailleurs ont dû consentir, pour qu’aujourd’hui, le travailleur ait la liberté d’expression.
Entretien réalisé par Nesmon De Laure
La lutte syndicale se résume-t-elle aux grèves ?
La lutte syndicale ne se résume pas aux grèves. Je crois que les syndicats jouent effectivement leur rôle de réformistes. Singulièrement en ce qui concerne le Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd), la plupart des décrets qui régissent notre corporation ont été pris sous notre contrôle. Nous avons activement participé à la rédaction des différents textes. La grève n’est que la manifestation visible de l’action syndicale qui régit notre rapport avec le décideur.
Le citoyen lambda reproche aux syndicats, un usage abusif du droit de grève en cette période qu’il estime difficile pour le pays. Que répondez-vous ?
Il fait ce constat parce que malheureusement, les contradictions douces ne produisent jamais d’effets positifs en Côte d’Ivoire. Nous avons des interlocuteurs qui, tant qu’il n’y a pas de blocage sur le plan social, ne s’empressent pas pour trouver des solutions aux problèmes posés.
l Mais le pays est en crise et les caisses de l’Etat sont vides. Ne donnez-vous pas raison à ceux qui pensent que vous êtes de mauvaise foi ?
Ils font une mauvaise lecture de la situation. Un syndicaliste ne peut pas faire la grève par mauvaise foi. Ils le pensent certainement à cause de certaines organisations syndicales qui ont des accointances avec des organisations politiques. Autrement, je ne pense pas qu’il existe des syndicats en Côte d’Ivoire qui posent des problèmes qui ne soient pas réels. Les travailleurs ne sont pas dupes. Il n’y a pas de catégorie socioprofessionnelle où tout le monde est dupe pour suivre, de façon aveugle, des revendications dans lesquelles ils n’ont pas d’intérêt.
Que reprochez-vous concrètement aux autorités ?
Nous leur reprochons le manque d’anticipation. Un gouvernement a pour vocation de prévoir et d’anticiper sur les différents problèmes. Quand un gouvernement n’a pas la capacité d’anticiper, il y a problème. Et, c’est ce qui fait la difficulté réelle.
Est-ce à dire qu’il y a une rupture de confiance ?
Nous pouvons le dire ainsi, au regard des différents engagements jamais honorés de façon totale ou même partielle.
Vous évoquiez tantôt les accointances de certains syndicalistes avec des partis politiques. Est-ce mauvais ?
Quand on parle de l’influence négative du politique sur le syndicat, il s’agit de la politique politicienne, c’est-à-dire l’implication directe d’un leader syndical dans un parti de sorte que ses actions syndicales soient interprétées comme un soutien, ou des manifestations pour mettre en difficulté un parti politique rival. Quand un leader syndical se met dans une telle logique, c’est condamnable. Ce qui explique la mort lente de certains syndicats, aujourd’hui muselés, gênés qu’ils sont de poursuivre leur combat sous un régime qu’ils ont soutenu depuis lors. Nous constatons qu’en Côte d’Ivoire, les centrales syndicales qui devraient insuffler un dynamisme en se démarquant des partis politiques, ont quelques apparences avec eux. De sorte qu’aujourd’hui, la synergie qui devrait être au niveau de l’action piétine. Les revendications se font seulement de façon sectorielle. Il est inutile de le démontrer, la plupart des leaders de centrales syndicales ont des affinités politiques. C’est dommage !
Quel message avez-vous à lancer à vos syndiqués à l’occasion de la fête du travail ?
C’est de nous rappeler que cette journée est la commémoration des sacrifices que certains travailleurs ont dû consentir, pour qu’aujourd’hui, le travailleur ait la liberté d’expression.
Entretien réalisé par Nesmon De Laure
