“Le directeur général des Impôts rappelle à l'ensemble des contribuables que l'article 33 de l'annexe fiscale à l'ordonnance n°2009-382 du 26 novembre 2009 portant budget de l'Etat pour la gestion 2010, a institué une taxe dite contribution pour la sortie de crise, à la charge des entreprises dont le chiffre d'affaires annuel au 31 décembre 2009 est égal ou supérieur à un (1) milliard F toutes taxes comprises". Est ainsi libellé le 1er chapitre du communiqué de cette régie financière ivoirienne. Qui poursuit : "Cette contribution doit être acquittée trimestriellement par les entreprises assujetties, au plus tard le 15 du mois suivant la fin de chaque trimestre civil…Par ailleurs, il est précisé que le montant total annuel dû au titre de cette contribution est limité à cent cinquante (150) millions F". Cette information n'est certes pas nouvelle, mais elle présente une allure prétentieuse qui pourrait donner bien d'idées à des gens. Dans la foulée, il est évident que cet argent tombe dans le vaste domaine des collectes de fonds appelé "contribution pour la sortie de crise". En effet, depuis des années, plusieurs appellations ont été trouvées pour désigner les différentes opérations visant à soutenir soit la guerre, soit la paix, soit la reconstruction ou relance et maintenant la sortie de crise. En quelque huit (8) ans, l'Etat ivoirien s'est bien payé la tête des populations dont l'appauvrissement s'est, hélas, "engraissé", pour "peser aujourd'hui plus de 49 tonnes sur 100" (le taux de pauvreté est de 49%), pas loin donc de 100%. Voilà ce que les Ivoiriens continuent de subir, dans leur grande et bonne majorité, alors qu'un groupuscule s'est non seulement enrichi, mais a surtout accru sa fortune et aime à chanter que la crise a fait fuir les capitaux. Et le courroux constant des fonctionnaires et agents de l'Etat, régulièrement trompés, illustre éloquemment cette farce de très mauvais goût. Cette annexe fiscale fait partie de l'ensemble des "pesanteurs financières" dont ont parlé récemment les transporteurs. Les populations sont contraintes de payer de l'argent pour la sortie de crise. Pendant ce temps, des personnes se complaisent à multiplier les incidents de blocage du processus électoral. Pour se maintenir au pouvoir et continuer à faire payer de l'argent au peuple. Car, tant que durera cette opération dite de sortie de crise, ils trouveront une manière de "sucer" les travailleurs en général, et les opérateurs économiques, en particulier, puisque ce sont eux qui soutiennent l'économie nationale depuis quelques années. En leur "extorquant jusqu'à 150 millions F", pour certains, ce sont des milliards qui entrent dans les caisses de l'Etat. Sans qu'ils soient assurés d'une avancée quelconque de ce processus de sortie de crise pour lequel ils sont soumis à ce déboursement forcé. On comprend alors leur grande colère face au délestage, au racket et à tous ces maux qui plombent la compétitivité des entreprises en Côte d'Ivoire. Rien de concret en retour, après cette "saignée financière". Ainsi va la nouvelle Côte d'Ivoire. Tout à l'Etat et rien au peuple !
C. Kwagne
C. Kwagne