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Politique Publié le mardi 4 mai 2010 | Le Mandat

Situation politique en Côte d’Ivoire - Gbagbo pris dans un étau

Les jours passent en Côte d’Ivoire et se ressemblent sous la refondation. Une refondation qui détruit plus qu’elle ne construit. Son chef incontesté, M. Laurent Gbagbo, semble ne pas savoir où donner de la tête. Tant il est l’otage de ceux commis à son service.

M. Laurent Gbagbo a ceci de particulier qu’il est connu comme un boulanger qui connaît bien la farine. Il y roule adversaires et partenaires politiques. Mais il est clair que ‘’l’on ne peut rouler tout le monde, tout le temps’’ ; il se retrouve aujourd’hui coincé dans ses propres engagements.

Le virage de l’Apo
Lomé (Togo), Dakar (Sénégal), Libreville (Gabon), Marcoussis (France), Pretoria (Afrique du Sud)… Les noms sont nombreux pour les accords signés depuis le déclenchement de la crise ivoirienne, le 19 septembre 2002. Le chef de l’Etat, M. Laurent Gbagbo, a toujours signé de sa main et pris des engagements qu’il n’a pas honorés. Le ciel lui était certainement tombé sur la tête lorsqu’il lui est venu l’idée d’avoir d’autres négociations au Burkina Faso. Avec ses opposants et la rébellion (force militaire occupant plus de la moitié du pays dont le secrétaire général Guillaume Soro est l’actuel premier ministre ivoirien) devenue Forces nouvelles. La surprise de cette initiative a été totale. Car de tous temps M. Gbagbo et ses partisans ont accusé M. Blaise Compaoré, le président Bukinabé, de parrainer les Forces nouvelles. Calcul politique ou pas, les accords politiques de Ouagadougou naîtront. Là encore M. Gbagbo, l’initiateur des Apo va biaiser. On ira de Ouaga I à Ouaga IV. C’est dans les récriminations contre ses hésitations, dans le respect de ces engagements, que le premier ivoirien choisit d’aller voir du côté du Sénétal avec Me Aboulaye Wade. Ce dernier a affirmé qu’il n’était pas médiateur déclarant que la liste électorale était fiable’’. Cela lui a valu une volée de bois vert venant du camp présidentiel. M. Blaise Compaoré, le facilitateur a dû rire en coin. Tout comme ces hommes et femmes qui restent les vrais maîtres du jeu en Côte d’Ivoire. En tout cas, le virage de Ouagadougou n’aura servi à rien.

Ceux qui dirigent…
‘’Gbagbo peut aller prendre tous les engagements qu’il veut. Les accords qu’ils signent ne s’appliquent pas à nous. Peut-être que tout est fait pour contenter la communauté internationale’’ nous a confié un membre influent du Front Populaire Ivoirien (Fpi), le parti au pouvoir. Il est plus que dans la vérité. Dans l’entourage de M. Gbagbo, il y a des va-t-en guerre qui résument leur existence à la guerre contre les Forces nouvelles. Vient en tête la première Dame. Mme Simone Gbagbo mène son combat. Elue député dans la circonscription d’Abobo, celle qui a dirigé le Fpi, du temps où son époux était en clandestinité, est une irréductible. Les accords signés par le chef de l’Etat sont bons pour la poubelle. Les Ivoiriens se souviennent encore de sa grande colère après Marcoussis. Elle n’avait pas caché sa réprobation. Femme dite de Dieu, Mme Gbagbo reprouve, quand elle en à l’occasion, les décisions du chef de l’Etat. Elle dirige la République ( ?) avec les hommes à son service. Il, y a ensuite M. Kadet Bertin. Ministre « météorite » de la défense Ivoirienne, il n’en demeure pas moins le véritable patron. Il gère la défense. La gestion des marches et manifestations, tout passe par lui. Neveu très écouté de M. Gbagbo, M. Kadet Bertin est celui dont la parole ne peut être remise en cause. Il est sensé voir tout et tout savoir. Des deux (2) cents (100) conseillers de M. Gbagbo, il est le seul qui a ses entrées et sorties. Pas de rendez-vous pris, il peut se permettre des « tonton, ce qui se passe n’est pas bien. Il est bon de procéder comme cela ». Très écouté, il a toujours gain de cause. Ministre occulte de la défense, il peut donc manipuler l’Etat major et partant, toutes les Forces de défense et de sécurité (Fds). En bonne intimité avec un autre cerbère de la refondation, M. Kadet Bertin passe pour être un décideur, celui qui décide. Avec M. Tagro Bertin (qui s’assemblent se ressemblent), l’actuel ministre de l’Intérieur. On le prendrait pour le fou du roi. Mais il n’en est pas un. Ses proches ne manquent d’avancer qu’il sait où il va’’. Il se présente en réalité comme le dauphin attitré de M. Gbagbo. Juriste confirmé, M.Tagro sait tout des arcanes du pouvoir. Fin négociateur pour les intérêts de M. Gbagbo, il ne ménage aucun effort pour ramener les opposants à la raison. Il passe pour être l’homme de main. Ses activités se tiennent avec des outsiders que l’on recrute dans la galaxie patriotique dont il s’occupe des meetings. Activisme qui lui a permis de reléguer le ministre d’Etat Bohoun Bouabré dans au second rang dans le choix de M. Gbagbo. Tout un monde à gérer. Un monde qui met son chef dans une situation exécrable.

L’Etau se resserre
Ils sont nombreux dans la refondation qui tiennent le chef de l’Etat par le bout du nez. Les Gnamien Yao, Fologo, Danielle Boni Claverie, Bernard B. Dadié, Pierre Kipré, Ouattara Gnonzié ont été débauchés. La gestion de tous ces prédateurs commande de marcher sur des bûches. M. Gbagbo doit jongler. Jongler avec des gens portés sur l’argent n’est pas facile. Le Seplou le sait qui entretient des hommes et femmes dont il sait qu’ils ne représentent rien politiquement. Mais que faire lorsqu’on a perdu une grande partie du territoire qui vous a été confié ? Pris dans l’étau des engagements internationaux et des désidératas de ses partisans d’occasion, M. Gbagbo ne peut que danser sur les braises.
Traoré Bourahima TEGERE
Voir Boga et Affi
Tout se sait des sorties fracassantes de l’ancien premier Ministre Pascal Affi N’guessan. Il ne manque pas de prendre à contre pied, tout ce qui se décide au sommet de l’Etat. Il y a peu, pendant que Gbagbo et Soro accordaient leurs violons dans une balade lagunaire, Affi trouvait qu’il s’agissait d’une « « balade d’adieu ». Affi N’guessan est un homme qui ne veut pas se faire oublier. Il est un outsider qui peut jongler sur un électorat Akan dont il est issu et surtout, Bété dont tous les membres sont à priori FPI. Affi N’guessan a mal à la peau. Un mal qui l’amène à faire certaines déclarations aux fins de situer tout le monde sur son existence de président du FPI. Une fonction virtuelle car, là-bas, c’est Mme Gbagbo, la première Dame qui donne les ordres. M. Affi le sait qui a pour cible, M. Soro Guillaume que le président estime pourtant, mais que son épouse ne peut sentir. Une épouse de chef d’Etat qui pense à un certain Boga Doudou. Il vivrait que les choses ne se passeraient pas ainsi. Assassiné aux premières heures de la guerre, Me Boga Doudou aurait pu être le régulateur de toutes les actions de M. Gbagbo. Il savait lui parler et l’amener à prendre des décisions dans le droit chemin. Respecté de tous, Me Boga Doudou avait la caution du couple Gbagbo. Nul ne pouvait broncher tant qu’il était là. Parti, il est regretté. Tout le contraire de M. Pascal Affi N’guessan confiné dans son « akannité »
T.B.T
L’énigme Koulibaly
Il va et vient. Au Fpi dont il est l’un des vice-présidents, par ailleurs président de l’Assemblée nationale et donc deuxième personnalité de l’Etat, nul n’a pu cerner cet homme qui passe pour être un iconoclaste. Il va et vient. Il peut disparaître à souhait. Les séances plénières de l’Assemblée nationale ne le concernant pas. L’honorable est obligé de s’en tenir aux meubles. M. Mamadou Koulibaly dans son escapade et ses promenades, ne manque pas de lancer des flèches à son parti politique, sa famille politique. Les uns parlent de refondation que lui évoque une rebfondation. Qui selon lui, signifie mauvaise gouvernance, gabegie, corruption et bien d’autres maux. M. Mamadou Koulibaly est en marge de la République. A l’écart de par sa propre volonté, il ne veut parler à quiconque. Même pas à M. Gbagbo. Le cas Mamadou Koulibaly pose des problèmes au Front Populaire Ivoirien. Agrégé de sciences et Economie, à 26 ans, il est un érudit qu’on ne peut utiliser comme un balai à jeter. Il pose problème. Mais comment s’en débarrasser ? Difficile ! Jeter un Mamadou Koulibaly dans le camp de MM. Bédié et Ouattara, serait dangereux pour le pouvoir. M. Gbagbo le sait, le camp présidentiel en est conscient. Alors, on laisse M. Mamadou Koulibaly faire. Jusqu’où ira-t-il ? Nul ne le sait. Reste qu’il a son propre navire et ne veut se laisser guider par qui que ce soit. L’énigme Koulibaly est une réalité. Député dans la circonscription de Koumassi, il veut en être le maire. Dans cette commune, il n’y aura pas de surprise lorsque les électeurs ne voudront d’un « abonné absent ».
T. B. T.
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